J'avais vraiment du mal à accepter ce qui était en train de m'arriver. C'était pire qu'une perte de contrôle. Et il était trop tard pour faire marche arrière. J'étais amoureux d'Alicia et je n'y pouvais plus grand chose. Plus rien même. J'aurais pu simplement accepter l'idée, le lui avouer et accepter qu'on tente une relation. Mais c'était impossible ça. J'étais trop âgé pour elle et j'avais trois enfants. A la rigueur, le fait qu'elle ne soit qu'étudiante stagiaire et moi grand patron, ce n'était pas si grave en comparaison de tout le reste. Mais mes trois enfants ... Je ne pouvais pas prendre le risque de faire entrer une femme dans leur vie. Et surtout pas une aussi jeune, qui pourrait bien finir par retomber sur terre et réaliser qu'elle était trop jeune pour avoir de tels "boulets" à ses pieds. J'avais confiance en elle ... Mais il n'était pas impossible qu'elle change d'avis avec le temps. Et alors, quand elle partirait, mes enfants seraient au moins aussi malheureux que moi. Non, vraiment, je ne pouvais pas prendre en tel risque. Ce n'était pas de la lâcheté. Juste mon côté paternel hyper prononcé, qui m'empêchait de faire la moindre connerie et de prendre la moindre décision qui ne satisferait que moi au final. Je ne pouvais me permettre d'être égoïste, avec trois enfants à la maison. Mais alors je faisais quoi ? Je cessais, du jour au lendemain, d'appeler Alicia ? En tout cas, c'était ce que j'avais fait au cours de la semaine qui venait de passer.

Nous avions eus un mal fou à nous détacher l'un de l'autre le dimanche précédent. Et c'était ce qui m'avait fait réaliser notre attachement énorme l'un pour l'autre. Et depuis, pas un appel de ma part. Juste un sms en cours de semaine, pour m'excuser et prétendre que j'étais surchargé de boulot. C'était évidemment en parti la vérité. Mais pas que. Même quand j'avais une tonne de boulot, je trouvais toujours du temps pour elle. Le vendredi soir suivant, comme la plupart des personnes importantes dans le journalisme, je me rendis à un gala assez important. Je n'avais aucune envie d'y être mais ce n'était pas comme si j'avais vraiment le choix. Alors j'enfilai mon plus beau costume, ma plus belle cravate et affichai mon plus beau -faux- sourire pour l'occasion. Comme je m'y attendais, je m'ennuyai assez rapidement. Jusqu'à ce qu'une jeune femme d'une trentaine d'années, ne se présente à moi. Elle était rédactrice en chef dans un magazine féminin très réputé aux Etats-Unis. Elle était énergique, souriante, pleine d'humour et elle riait beaucoup. Fut un temps où j'aurais sans doute pensé que j'adorais ce genre de femme. Mais là, tout de suite maintenant, je pensais surtout à combien j'adorais Alicia. Elle ne passait pas son temps à sourire comme une godiche, elle savait être sérieuse. D'ailleurs, j'adorais son air sérieux, je le trouvais adorable sur son visage. Quant à son rire, il était tellement plus beau, plus spontané, plus franc que celui de cette blonde trop maquillée, trop coiffée, trop beaucoup de choses. Ok, je n'étais pas juste du tout. Elle était très bien cette jeune femme. C'était moi qui déraillais.

Quand elle proposa qu'on sorte un peu de la "zone de turbulence" dans son langage ça signifiait la foule, je la suivis sans broncher. Je regrettai un peu quand je réalisai que nous étions vraiment hors de la foule pour le coup. Presque dans un coin. Ok, je me sentais comme un animal prit au piège. Surtout quand elle se rapprocha de moi. Je songeai à m'éloigner, puis je me rappelai -encore- d'Alicia. Peut-être que ce n'était pas une si mauvaise chose, que je tente de l'oublier en me concentrant sur une autre femme. Ok, elle ne lui arrivait pas à la cheville. Mais ça ne tenait qu'à moi de faire quelques efforts pour ne plus les comparer l'une à l'autre et tout ça ... Quand elle posa une main sur mon torse et vint murmurer à mon oreille, je songeai qu'effectivement, elle était une candidate parfaite pour être celle qui me permettrait d'oublier Alicia. Et franchement, elle correspondait plus au genre de femme qui était faite pour moi. Elle avait à peu près mon âge, elle avait un bon poste, elle avait le genre de caractère que j'avais toujours recherché chez une femme, elle savait ce qu'elle voulait ... Bref, candidate parfaite. Elle n'avait de cesse de se rapprocher de moi. Son corps frôlait le mien, son visage était tout près du mien. Ses lèvres elles mêmes ne tardèrent pas à frôler les miennes.

Et elle parlait et elle riait et elle parlait et elle riait. De mon côté, je souriais et tentais de ne pas avoir l'air de vouloir prendre la fuite. Même si c'était sacrément le cas ! ses lèvres n'arrêtaient pas de frôler les miennes. Et je ne reculais le visage que lorsque la pression se faisait trop forte. Je ne voulais pas l'embrasser. Je le devais ! Non, j'avais pas du tout envie. Pourtant, d'un point de vu extérieur, avec mon corps contre le sien et ma main sur sa taille -alors que j'hésitais surtout à la repousser ou non- et nos lèvres qui ne se cessaient de se frôler de façon plus ou moins appuyées, nous avions vraiment l'air de flirter. Bon ok, on flirtait. Mais j'étais surtout encore hésitant contrairement à elle. Au passage, j'étais un peu mal à l'aise de faire ce genre de truc avec tout ce monde autour. Des gens de ma propre entreprise, qui ne savaient toujours rien de moi. Pas même si j'étais hétéro tiens ! Je tournai le visage vers tout ce monde pour vérifier que personne ne nous prêtait attention. Mais mon regard croisa celui d'Alicia. Alicia ? Ici ? Non ! Impossible. Ce n'était pas elle. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle soit là. Franchement, je pensais tellement à elle, que je pensais la voir de partout maintenant ! Je me forçai à détourner le regard, persuadé d'avoir eus une simple hallucination.

Elle était belle. Vraiment belle. D'une façon presque irréelle. Ce qui me poussait d'autant plus à penser qu'elle n'était pas vraiment là. Oh bien sûr que dans la réalité, elle était magnifique à en couper le souffle. Mais ce soir, elle était quand même particulièrement élégante également ! Bref, j'étais persuadé d'avoir une simple hallucination. Raison pour laquelle je ne lui accordai qu'un bref regard. Mais quand je revins à elle quelques secondes après, elle était toujours plantée là, à me regarder fixement. Et Miranda aussi. Et si je n'étais pas en train d'halluciner mais qu'elle se trouvait réellement là ? Impossible hein ? J'hésitais à réagir. Et j'étais censé faire quoi de toute façon ? Elle venait de me voir avec une autre femme. J'étais trop con ! Ce n'était pas du tout prévu ça. Bon soit, rien n'était prévu en réalité ... Mais surtout pas qu'elle assiste à ça. L'idée que ça puisse lui faire du mal, me dérangeait beaucoup bien sûr. Je ne voulais pas qu'elle souffre. Et surtout pas par ma faute. Pas encore une fois ... Une dernière fois, je regardai dans sa direction. Et cette fois, ce fut pour la voir tourner le dos et prendre la fuite. Merde ! Sans prendre la peine de m'excuser auprès de la jeune femme avec laquelle je flirtais stupidement depuis plusieurs minutes, je m'éloignai d'elle et fendis la foule compacte. Miranda m'intercepta -évidemment-, pour me faire part de ce qu'elle pensait de moi. Rien de bien positif, cela va s'en dire ! Je m'excusai auprès d'elle et sans attendre la fin de sa phrase, je quittai la salle au pas de course.

Une fois dehors, je tentai de l'apercevoir et quand ce fut enfin chose faute, elle même se retourna et nos regards se croisèrent. Je poussai un soupir de soulagement et l'interpellai. Mais ça ne la poussa qu'à prendre la fuite. Cette fois ci, elle s'éloigna en courant. Je jurai et filai à sa suite en tentant encore de l'interpeller. A grands renforts de "je t'en prie arrête toi" et de "laisse moi t'expliquer". Classique ... Mes supplications devinrent plus paniquées quand elle entreprit de traverser la route. J'eus beau tenter de l'alerter et de la rattraper avant qu'il ne soit trop tard, elle ne fit qu'accélérer. Et ne vit ainsi pas du tout la voiture qui arrivait. Dieu merci, la personne ne roulait pas au dessus de la limitation et le choc ne fut pas horrible non plus. Enfin, c'était forcément horrible en sachant que c'était Alicia. Ma Alicia. Et c'était de ma faute. De ma faute. J'eus d'abord le réflexe de piler net, comme si je n'étais pas certain de ce que je venais de voir. Avant de foncer en courant pour arriver à sa hauteur en même temps que le chauffard qui était descendu de voiture. Je suis désolé, je l'avais pas vu. Elle est arrivée trop vite. Elle est sortie de nulle ... Appelez une ambulance putain ! Grondai-je en m'accroupissant devant Alicia. Merde. Merde. Merde !

Alicia ... Alicia réveille toi allez ... Qu'est-ce que je faisais ? Qu'est-ce que je devais faire ? Elle était livide, étendue sur le bitume froid, inconsciente. Et j'étais stupidement en panique, incapable de savoir que faire. Je ne devais pas la bouger, pour le cas où elle aurait quelque chose de cassé et que j'empirerais son état. Non, surtout pas ça ! Je retirai ma veste de costume pour la poser sur elle. Oui, ça je pouvais faire. Je posai une main au creux de son cou pour m'assurer que son coeur battait toujours. C'était le cas. Et elle n'avait pas l'air de saigner d'où que ce soit, à première vue. Ca allait. Ca irait en tout cas. Y'avait plutôt intérêt ! Heureusement, une ambulance arriva assez rapidement. Et devant mon état de panique assez évident, je fus autorisé à monter avec eux. A les entendre, au cours du trajet jusqu'à l'hôpital, il n'y avait rien de grave à première vue. Probablement un traumatisme crânien à vérifier pour s'assurer qu'il n'était pas trop grave. A l'hôpital, je tournais comme un lion en cage durant tout le temps que durèrent les examens. Je fus quand même assez vite rassuré sur son état. Je ne me sentais pas mieux pour autant. C'était de ma faute. Et ça aurait pu être tellement grave. J'aurais pu la perdre. Bon sang, elle aurait pu ... j'aurais pu ... Non. Je ne l'aurais pas supporté. Je ne pouvais pas vivre sans elle, c'était juste ... Putain c'était tellement évident ça !

Où est-ce que vous l'emmenez ? Dans cette chambre. Son état n'est plus préoccupant. Me répondit une aide soignante sur le ton le plus professionnel qui soit.[color=teal] Dans cette chambre ? Il y a déjà trois personnes là dedans ! Comme je vous l'ai dis, son état n'es plus préoccupant. Elle a juste besoin d'un peu de repos. Et le service est surchargé. Trouvez lui une chambre individuelle. Je ne suis pas certain qu'elle en ait les moyens. Ses proches ne sont pas encore là pour ... Moi j'ai les moyens. Trouvez-lui une chambre individuelle. Evidemment qu'ils finirent par lui en trouver une. La meilleure qui soit. A tel point, que ça ne ressemblait même pas à une chambre d'hôpital. J'allais certainement payer plein pot. Mais qu'est-ce que je m'en foutais bon sang ! J'entrai dans la chambre avec une certaine hésitation. Je ne me sentais pas vraiment le droit d'être là après ce que je lui avais -encore- fait. Mais j'en avais besoin. J'abandonnai ma veste et ma cravate sur le fauteuil près du lit duquel je m'approchai ensuite. Je m'assieds au bord de celui ci pour continuer de l'observer avec attention. Avec le bandage autour de son crâne et son visage légèrement tuméfié, elle ressemblait vraiment à une pauvre petite chose fragile. Je logeai une main sur sa joue brûlante et restai ainsi un long moment. Avoir voulu la fuir, c'était vraiment super con. Le truc le plus con que j'avais fait de toute ma vie. C'était elle et pas une autre. Je l'aimais. Je l'aimais vraiment. Et j'allais le lui dire. Ouais, il fallait que j'arrête d'être un lâche qui passait son temps à fuir. J'allais le lui dire à son réveil. Lui dire que j'avais besoin d'elle. En attendant, je pris place dans le fauteuil que j'avais rapproché de son lit et dans lequel je sombrai finalement dans le sommeil après de longues heures à simplement attendre et attendre encore.

Je ne dormis finalement que quelques petites heures. Et quand je me réveillai, j'avais mal de partout. Ce fauteuil, aussi confortable soit-il, n'était vraiment pas fait pour y dormir ! Je me levai et fis les cent pas dans la chambre durant quelques minutes. J'avais sacrément envie d'un café. Mais je craignais trop qu'Alicia se réveille en mon absence alors je décidai de ne pas quitter la chambre. Et je finis par reprendre place dans le fauteuil. Les infirmières passèrent en début de matinée, pour s'assurer que tout allait bien. Et puisque c'était le cas, elles repartirent aussi tôt. A presque quinze heures, je du me forcer à quitter brièvement la chambre pour aller manger un morceau. Sans quoi, c'était moi qui risquais de m'écrouler ! Ce fut en fin d'après-midi qu'elle ouvrit les yeux. Je me redressai dans le fauteuil alors qu'elle réalisait ma présence. Elle ne parlait pas et se contentait de me regarder. Est-ce que je devais prendre la parole ou attendre qu'elle même le fasse ? Oh de toute façon ça ne tarda pas trop. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'était pas ravie du tout de me voir là. Elle voulait que je m'en aille. Ou plutôt, que je "dégage". Alicia ... Tentai-je avec douceur. Quand elle reprit la parole pour m'ordonner de sortir et m'assurer qu'elle ne voulait pas me voir, je me levai et fis un pas vers son lit. Je tentais de lui faire entendre raison, de m'excuser, de lui assurer que ce n'était pas du tout ce qu'elle pensait ... Mais elle n'était pas prête à m'entendre. Elle fini par se redresser dans son lit et après s'être débattu avec ses perfusions, elle se leva. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle ait autant de force après avoir dormi si longtemps et avoir eut un tel choc à la tête. P

our ne pas la brusquer, je fis quelques pas en arrière alors qu'elle me poussait vers la porte et gardais les mains levées en tentant encore en vain de la ramener à la raison. Je m'inquiétai sérieusement pour elle et paniquai quand elle sembla prise de douleur. Et quand elle perdit connaissance, j'eus tout juste le temps de la rattraper pour qu'elle ne touche pas le sol et ne se fasse un second traumatisme crânien. Je la ramenai dans son lit avant d'aller alerter une infirmière qui s'occupa d'elle durant de longues minutes. Bon ok, ça n'allait pas être simple du tout de lui faire entendre raison. Finalement, je repris place dans le fauteuil et attendis ... J'attendis longtemps, immobile à la regarder. J'avais beau savoir que le mieux serait peut-être que je m'en aille pour qu'elle puisse se remettre tranquillement, j'en étais incapable. Elle souffrait inutilement par ma faute. Autant que je lui vide mon sac maintenant, pour savoir une bonne fois pour toutes si je devais la laisser tranquille ou au contraire, insister un peu plus. Elle reprit connaissance en début de soirée. J'étais toujours dans le fauteuil, regard rivé sur elle. Je m'attendais à une nouvelle crise de colère. Au lieu de ça, j'eus droit à des larmes. Je me crispai et mon coeur se serra. Elle pleurait vraiment et pas qu'un peu ! Alicia non, ne fais pas ça ... Ok, c'était stupide. Mais j'étais désemparé, je ne savais pas que faire ni que dire. Je me levai et m'approchai du lit. Alicia, il faut que tu m'écoutes. Je sais que j'ai encore merdé. Je suis qu'un con, je le sais. Mais je voulais vraiment pas te faire du mal. Ouais enfin c'était quand même la seconde fois, je le savais bien ... Cette femme n'est pas du tout ma petite amie. Je ne la connais pas et je ne compte pas la revoir. Je l'ai laissé faire parce que je pensais que j'en étais capable ... Que j'étais capable de t'oublier et de passer à autre chose. Et j'ai été vraiment crétin de penser un truc pareil parce que c'est pas possible et que ... Tout ça, cet accident, te voir comme ça ... Ca m'a fait réaliser que je te veux toi. Juste toi. Et ça me terrifie. Pour tous les "si" qui interdisent une relation entre nous. Je veux pas te perdre. Je le supporterais pas.

C'était fini. J'arrêtais de tourner autour du pot et j'arrêtais de faire mine de me contenter de notre relation telle qu'elle était. Elle ne nous rendait heureux que lorsque nous étions ensemble et que nous oublions le fait que nous n'étions pas du tout un couple. Je savais qu'elle voulait plus et qu'elle était persuadée d'être prête à ça. Et si je cessais de m'en faire pour tout et n'importe quoi et acceptais de lui faire confiance et de la croire quand elle disait être prête à accepter mes enfants ? Bon pour ça, encore faudrait-il qu'elle soit en mesure de me pardonner encore un fois. Et ça, ce n'était pas gagné. Elle m'en voulait terriblement et affirmait ne jamais plus pouvoir me faire confiance. Ok, c'était mérité. Mais je n'allais pas abandonner. Pas cette fois ! Je tentais de la rassurer sur cette nana et lui affirmais que je ne voulais pas la perdre. Mais ça ne la fit que pleurer de plus bel. Mon coeur se serra plus fort à cette vision. Je fronçai les sourcils quand elle reprit la parole pour assurer qu'elle voulait arrêter "ça". Mais par "ça" elle devait entendre notre relation telle qu'elle était maintenant, non ? Elle n'avait sans doute pas vraiment entendu ce que je venais de dire. Ou alors même de ça elle n'en voulait pas ?

Je me risquai à m'approcher d'elle pour la prendre dans mes bras. Même si elle ne voulait vraiment plus de moi, je voulais être certain qu'elle irait bien. Elle finit quand même par me rendre mon étreinte. C'était plutôt bon signe, non ? Je voulais le penser en tout cas. Je viens de te le dire ... Je pensais pouvoir t'oublier. Je pensais que c'était la meilleure chose à faire. Parce que ce week-end m'a fait réaliser à quel point je suis bien avec toi et que je veux plus. Je veux beaucoup plus. Mais ça me fait peur parce que je tu es jeune, parce que tu es étudiante et parce que j'ai trois enfants. Et si tu entres dans leur vie mais que notre relation ne fonctionne pas ? Je me redressai un peu pour pouvoir la regarder. Oublie cette fille, oublie cette soirée ... C'était rien du tout. Et ça n'aurait pas pu aller plus loin parce que je ne pensais qu'à toi. Ce qui rend la chose assez glauque, j'en suis conscient ... Mais c'est vrai. Je veux être avec toi.Bon sang, depuis que j'étais avec elle, j'avais réellement la sensation de n'être qu'un foutu goujat avec toutes les conneries que je faisais sans cesse. Je ne me reconnaissais pas à chaque fois et je me faisais vraiment horreur.

Si ma tentative de lui proposer une véritable relation, ne fonctionnait pas, qu'est-ce que j'étais supposé faire de plus ? D'accord, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me pardonne sur le champ, sous prétexte que j'étais prêt à une véritable relation avec elle. Mais j'espérais quand même une note plus positive. J'ai continué ... Parce que j'ai cru que je rêvais et que tu n'étais pas vraiment là ... C'était minable, j'en étais bien conscient. Mais c'était la vérité. De mon côté, j'avais eus bien du mal à oublier l'image d'elle embrassant son ex. Je savais donc plus ou moins ce qu'elle ressentait. Et en effet, c'était assez douloureux. Mais bon sang, je n'avais vraiment pas prévu qu'elle voit ça. Si elle n'était pas venue à cette soirée, j'aurais fini par lâcher l'autre en réalisant que c'était peine perdue et mon idée totalement stupide. Je me reculai un peu quand un médecin entra pour s'assurer que tout allait bien. Et une fois qu'il eut constaté que c'était le cas, il nous laissa de nouveau seuls. Et maintenant ... ? Maintenant ? Il fallait vraiment qu'elle réalise à quel point je m'en voulais et qu'elle me pardonne ! Est-ce que m'excuser encore et encore, pouvait suffire ? Je l'espérais. Et je n'hésitai pas à lui demander pardon à plusieurs reprises, en déposant une pluie de baisers sur ses mains.

Bon ok ... Ca ne la fit que pleurer davantage. Je cessai aussitôt et me redressai de nouveau. A force de la voir sangloter, c'était moi qui avais envie de chialer maintenant. Ce qui m'arrivait très rarement. Je me sentais de plus en plus minable. Et stupide d'insister à lui proposer une relation alors que j'étais sans doute allé trop loin encore une fois. Les deux fois où je t'ai fait du mal, c'est parce que j'avais peur de t'impliquer dans la vie de mes enfants. Mais si je le fais malgré tout, maintenant, il n'y a plus de raison pour que j'agisse comme un con ... Parce que si tu entres dans leur vie, c'est définitif. J'émis un rire ironique en portant une main à mon front. J'insiste alors que je ne sais même pas si tu le veux toujours. Si tu veux connaître mes enfants et si tu veux qu'on soit un couple. Et le fait que j'insiste ainsi pouvait sembler insupportable aussi. Est-ce que tu veux du temps pour réfléchir ? J'attendrai.