J’étais coincée dans cette chambre depuis un ou deux jours, Noah avait passé la plus grande partie de son temps avec moi mais comme toute personne normale, il devait retourner travailler, chose que je comprenais. Je n’aimais pas trop les hôpitaux mais alors en être l’une des patientes était encore plus compliqué. D’autant plus que je ne pouvais pas bouger de ce foutu lit, et que mon fils était présent lui aussi je ne sais où dans un état beaucoup plus critique que le mien. En temps normal, j’aurai fais n’importe quoi pour sortir de ce lit, j’aurai fais une crise aux médecins et aux infirmières pour qu’elle m’amène voir mon fils cependant, mes blessures étaient tellement importantes qu’on me passait de la morphine presque toute la journée. Je passais mon temps dans les vapes, même si la douleur était toujours présente, elle était largement supportable. Il faut dire qu’une fracture du bassin n’était pas quelques choses de bénin. On avait dû m’opérer pour me placer des vis au niveau des os, je n’avais pas bien compris le principe mais le simple fait de savoir qu’on m’avait ouvert  et que j’étais désormais plâtrer de tout mon long me faisait froid dans le dos. J’avais également plusieurs hématomes, ma joue était éraflée et mon poignée bandé puisque je me l’étais foulé en tombant. D’après les médecins j’avais eu beaucoup de chance. Je ne sais pas trop si on pouvait appeler ça de la chance, mais il est vrai que ça aurait pu être pire pour mon cas. Quant à Riley, je ne savais pas trop ce qu’il avait, Noah avait seulement pu me dire qu’il avait été salement amoché et qu’il se trouvait en réanimation. Je sais que sur le coup je m’étais mise à pleurer et à crier, mais l’un des infirmiers avait dû m’injecter je ne sais quoi, puisque je n’ai plus aucuns souvenirs de ce qu’il s’était passé ensuite. Aujourd’hui, c’est comme si j’étais incapable de penser ou de réfléchir, j’étais un peu toute embrumée.
Il était maintenant presque dix-huit heures, j’attendais cette heure avec impatience puisque mon ami m’avait dit qu’il essayerai de passer après le boulot. Ayant été seule toute la journée et n’ayant eu pour visites que celles de mes médecins, j’avais trouvé le temps assez long. Je commençai à me rendormir pour la centième fois de la journée quand quelqu’un rentra dans ma chambre tout essoufflé. Il ne s’agissait non pas de Noah mais de Seb, mon Seb. Mon cœur se serra lorsque mon regard croisa le sien, si j’avais pu me lever pour lui sauter dans les bras, je l’aurai fais. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres tandis que mes yeux devinrent tout flou. Seb ? C’est toi hein ? Je rêve pas.. T’es bien là ! Dis-je le plus fort possible en tendant ma main valide vers lui.
   

   

Je ne sais pas combien de temps cela pris à me bouger le cul, mais je dirais que j'avais mis un temps énorme pour arriver jusqu'à l'aéroport pour prendre mon jet. J'avais essayé de me ressaisir du mieux que je ne le pouvais, mais ça n'avait pas été évident avec toute la merde que j'avais pris. Une fois à l'aéroport, il avait fallut que toute l'équipe du jet se réveille et vienne à l'avion, j'avais complètement oublié de les appeler. Cela m'énerva au plus haut point. 28h de vol de Hong Kong à Miami c'était une vraie torture. J'aurais pu espérer dormir, mais maintenant que je savais ce qui était arriver à Geane et à Riley, je m'en voulais énormément. J'avais peur de ce que j'allais trouvé une fois à l'hôpital... Je n'avais pas du tout envie d'y aller, ça peut paraître étrange, mais je préférais avoir de bonnes nouvelles en premier. J'aurais voulu contacter ma soeur, mais vu sa situation présente, je ne voulais pas la déranger. J'avais donc fait appel à mon détective privé pour en savoir plus. Le secret médical était une chose bien chiante, mais j'avais mis le gros prix pour avoir le plus d'informations possible. Une fois à Miami, je n'avais pas pris la peine de me rendre chez moi. Je ne devais pas avoir une allure très acceptable, mais je ne pouvais pas prendre encore plus de temps pour me rendre à son chevet. Mon détective m'avait fait part des blessures de Geane et de Riley, j'en étais encore tout retourné. J'avais donc pris mon courage à deux mains pour entrer dans la chambre d'hôpital de Geane. La jeune femme était endormie et c'est donc sur la pointe des pieds que je m'étais diriger vers elle... Le coeur battant fort dans ma poitrine et la gorge serrée. Je ne pouvais pas croire que c'était bel et bien arriver et je me sentais coupable. Je la regardai un moment avant que je ne la vois bouger légèrement et ouvrir les yeux. Sur le coup, j'eus envie de me sauver, mais il était trop tard, elle m'avait aperçu. Seb ? C’est toi hein ? Je rêve pas.. T’es bien là ! Elle avait tendu sa main et je n'avais pu que la lui prendre pour la rassurer.

- Je suis bien là... Je m'excuse tellement Geane... tu n'aurais jamais dû quitter ta maison quand je te l'ai demandé.

C'était comme si la vie nous envoyait un signal, comme si nous devions pas être ensemble sinon il arrivait malheur. J'avais eu les détails de l'accident, une voiture les avait happé et le chauffeur avait au moins porter secours à mon enfant et à Geane. Je me rapprochai tout en prenant les deux mains maintenant de Geane pour les porter à mes lèvres.

- Pardonne-moi...

J'avais besoin de l'entendre dire, mais en même temps je me disais que je ne méritais pas... Notre enfant était entre la vie et la mort et c'était impardonnable, il était si innocent. Pourquoi cela était-il arriver à lui et pas à moi?

- Je vais faire en sorte que tu ailles les meilleurs médecins des États-Unis, tu vas bien t'en sortir! Tu vas vite guérir.

Je voulais qu'elle se rétablisse, qu'elle ne m'en veuille plus, qu'elle guérisse tout simplement. Je ne savais pas trop quoi lui dire pour la rassurer davantage, mais j'espérais que ça soit suffisant. Maintenant que j'étais arrivé jusqu'ici, je n'avais pas l'intention de bouger.

   

Avoir Sebastian à mes côtés était pour moi un vrai soulagement. J’avais tellement eu peur lorsque je l’avais eu au téléphone le jour de l’accident.. Il me semblait tellement mal en point. Mais là il était bel et bien vers moi. Il avait prit la main que je lui tendais et il s’était rapproché de moi pour me parler doucement. Je suis bien là... Je m'excuse tellement Geane... tu n'aurais jamais dû quitter ta maison quand je te l'ai demandé. Déclara-t-il en prenant ma seconde main pour les porter toutes les deux à ses lèvres. Pardonne-moi... Répéta-t-il sans pour autant relâcher mes mains. L’une d’elles se retira de son emprise pour venir caresser sa joue et ainsi redresser son visage afin qu’il me regarde dans les yeux. S'il y avait bien une chose qu'il ne fallait pas qu'il fasse, c'était s'en vouloir, après tout il n'avait absolument rien fait, j'étais la seule fautive dans l'histoire. Arrête.. C’est pas ta faute.. Pour une fois que ce n’est pas le cas.. tu ne vas quand même pas en prendre.. la responsabilité. Soufflai-je en essayant de détendre un peu l’atmosphère. Même rire était douloureux. Je me contentai donc de sourire et de le regarder sans rien dire, bien trop heureuse de l’avoir à mes côtés. Je vais faire en sorte que tu ailles les meilleurs médecins des États-Unis, tu vas bien t'en sortir! Tu vas vite guérir. Encore une fois, j’avais simplement répondu à sa remarque par un sourire. Je le sentais aussi angoissé que moi et j’osais espérer que le fait de me voir sourire le soulagerait ne serait-ce qu’un peu. Ne t’en fais pas.. Je vais bien.. Je t’assure. Il me faudra juste.. Beaucoup de patience. Déclarai-je encore une fois à voix basse. Sentant ma tête me tourner, je fermai les yeux le temps de quelques secondes. Seb.. Tu te souviens la dernière fois.. Quand je t’ai demandé de t’occuper de Riley s’il venait à m’arriver quelque chose ? Je ne pensais pas que ce serait si tôt… Mais je crois.. Que c’est le moment. Je peux pas me lever.. Ni m’asseoir. Il a besoin de toi. Il faut qu’il sache que t’es là.. Il faut qu’il se batte. C’était dur, certainement autant pour lui que pour moi, mais il fallait qu’il le fasse.
La main qui tenait la sienne le tira un peu vers moi afin qu’il approche son visage du mien. J’aurai très bien pu l’embrasser si la situation n’avait pas été si délicate. Voilà pourquoi je préférai me contenter de sa joue sur laquelle je glissai un long et tendre baiser. Au fait.. Comment est-ce que tu vas toi ? Je me suis tellement inquiété pour toi mon Seb.. Lui demandai-je soucieuse.
   

Me retrouver ici avait été éreintant et je ne pouvais pas dire que je me sentais bien après ce qui était arrivé à Geane. Elle était sensée venir me rejoindre à Hong Kong et elle n'aurait dû jamais accepter. TOut cela ne serait pas arriver. Je me sentais mal parce que mon état était pitoyable et parce qu'elle était sortie pour venir me rejoindre. Voir Geane à l'hôpital était pire aussi que tout ce que j'avais pu penser... Ce n'était pas un moment très réjouissant, elle était dans un sale état. Bien sûr qu'elle allait s'en remettre, mais ça allait prendre un temps. Elle était encore plus forte que moi sur ce coup là, elle était positive et elle ne voulait pas que je porte la faute sur moi. Comment faisait-elle? Je ne pus que lui serrer la main face à ce courage. Elle parlait lentement et ça se voyait qu'elle souffrait, mais elle restait forte.  Seb.. Tu te souviens la dernière fois.. Quand je t’ai demandé de t’occuper de Riley s’il venait à m’arriver quelque chose ? Je ne pensais pas que ce serait si tôt… Mais je crois.. Que c’est le moment. Je peux pas me lever.. Ni m’asseoir. Il a besoin de toi. Il faut qu’il sache que t’es là.. Il faut qu’il se batte. me lança la jeune femme affaiblit. Nos regards ne se lâchèrent pas. Sa demande me toucha droit au coeur comme si c'était la mission la plus importante que j'allais faire pour quelqu'un d'autre.

- Très bien! Je vais m'occuper de lui, il est fort... il est un McKay après tout... essayai-je de dire pour blaguer. Le faible sourire que Geane me lança ne fut que me faire plaisir davantage en ce moment pénible. Je voulais qu'elle soit bien, elle aurait tout les soins nécessaires tandis que Riley sera ma priorité à partir du moment où je quitterai cette chambre. Je me penchai et Geane glissa un baiser sur ma joue qui me fit du bien. Au fait.. Comment est-ce que tu vas toi ? Je me suis tellement inquiétée pour toi mon Seb.. Je m'installai sur son lit pour poursuivre cette discussion.

- Je vais bien... je t'assure à côté de toi c'est rien... J'ai fait n'importe quoi comme toujours... Mais je suis mieux malgré ce que tu vois de moi en ce moment.

Je transpirais et en plus de ça, je devais être bien cerné, mais je ne voulais surtout pas qu'elle s'inquiète de ma personne, c'était trop. Après tout, c'est moi qui m'était foutu dans la merde à cause de mon père à Hong Kong. J'étais incapable de lui lâcher la main, elle semblait si fragile et j'avais eu tellement peur de la perdre une fois pour de bon.

- Je suis désolé pour mon retard... je dois dire que je n'avais pas toute ma tête quand Noah m'a téléphoné et le vol Hong-Kong Miami est très long, ça m'a parut des siècles. Tu veux te reposer?  Tu as besoin de quelque chose en particulier?

Elle voulait sans doute ses effets personnels, à moins que son ami Noah lui ait apporté, ce qui fit en sorte que j'allais être rempli de jalousie. Je ne voulais pas rentrer dans les détails, mais il est certain que j'allais parler de lui un jour s'il se trouvait trop présent.


   

J’avais besoin de lui, j’avais besoin que Sebastian s’occupe de notre enfant, qu’il soit présent pour lui. Qu’il lui parle, qu’il le prenne dans ses bras, qu’il fasse tout son possible pour que notre beau bébé s’en sorte. Je sais qu’il n’avait pas envie de cet enfant et qu’il faisait son possible pour ne pas avoir le moindre contact avec lui mais là, je comptais sincèrement sur lui. Très bien! Je vais m'occuper de lui, il est fort... il est un McKay après tout... J’avais souris, réellement souris. Il avait mit du baume à mon cœur, et je me sentais mieux. Et tu sais quoi.. ? Mélanger à  du McCallister.. Ça le rend encore plus fort ! Je savais qu’il n’aimait pas trop mon nom de famille, pour la simple et logique raison que mon frère le portait également et qu’il détestait cet homme, mais j’osais espérer qu’il ne fasse aucun commentaire là-dessus. Et puis j'avais besoin d'y croire..

Après avoir prit le temps de déposer un baiser sur sa joue, je pris enfin de ses nouvelles. Je voulais savoir comment il allait suite à son appel. Je vais bien... je t'assure à côté de toi c'est rien... J'ai fait n'importe quoi comme toujours... Mais je suis mieux malgré ce que tu vois de moi en ce moment. Comme d’habitude, il s’était mit la tête à l’envers, et au fond de moi, je lui en voulais un peu. J’aurai tellement préféré qu’il reste près de moi, d’autant plus que je ne savais pas ce qu’il avait fait précisément là-bas, chose que je ne pu m’empêcher de lui demander. Comment ça.. N’importe quoi ? Avais-je demandé en le regardant avec méfiance. En réalité, cela voulait tout dire.. Soit il avait bu, soit il avait consommé, soit il avait baisé ou bien, il s’était battu et rien de tout ça ne me plaisait. J’avais envie de râler et de l’engueuler mais je suppose que je n’avais pas la force pour ça et que ce n’était pas le lieu adéquat. Je me contentai donc de lui jeter un regard noir et n’ajouta rien de plus. Mes yeux le détaillèrent et je voyais bien qu’il n’était pas passé chez lui avant de venir et ça me faisait un peu pitié. J’aurai aimé faire plus pour lui.. L’alcool, la drogue, ça faisait partis de lui mais il y avait une petite partie de moi qui espérait sincèrement qu’il s’en sorte.

Le beau brun me tenait toujours la main et me regardait dans les yeux. Sa présence m’apaisait mais au fond, j’avais un peu de rancœur envers lui. Je suis désolé pour mon retard... je dois dire que je n'avais pas toute ma tête quand Noah m'a téléphoné et le vol Hong-Kong Miami est très long, ça m'a parut des siècles. Tu veux te reposer?  Tu as besoin de quelque chose en particulier? Déclara Sebastian particulièrement attentionné. Mh.. Je veux bien boire un peu.. Et pour le reste, Noah était censé me les apporter après le boulot.. Si ce n’est pas ce soir, ce sera demain.. Mais merci quand même. Je fis glisser ma main de la sienne afin de la libérer pour qu’il me rapproche mon verre. Etant complètement allongée, il suffisait seulement que je redresse un peu la tête pour attraper la paille dans mon verre. Cependant, ne voulant pas passer pour une handicapée, je pris l’initiative de prendre le gobelet que m’avait rapproché le jeune homme. Tout ce passa plutôt bien, jusqu’à ce que je fasse un faux mouvement et que le contenue de mon verre se renverse sur moi. Oh merde ! M’énervai-je en tendant le récipient au jeune homme. Je devais m’essuyer mais encore une fois, j’étais pas foutue de me redresser pour prendre la serviette situé sur la table d’à côté. Lui demander ce genre de coup de main avait tendance à blesser mon amour propre. Je n’aimais pas me montrer dépendante de qui que ce soit pour quoi que ce soit. Seb.. J’suis désolée, je peux.. Demandai-je sans pour autant finir ma phrase sachant qu’il savait de quoi je parlais.
   

Je ne dis pas un mot quand elle me fit mention que Riley était moitié McCallister, elle avait tout à fait raison peu importe si je déteste son frère, elle était forte! Riley ne pouvait que s'en sortir, je ne voyais pas d'autres issus que ça. Ça me faisait mal intérieurement juste d'y penser, je ne pouvais pas croire qu'il était dans un état critique. Déjà que je m'en voulais pour Geane, mais maintenant pour Riley, c'était encore pire, il n'avait rien demandé lui... il ne méritait pas ça lui non plus! Même dans ce moment lourd, Geane me demanda comment ça allait. Ma réponse était vague parce que je ne voulais pas qu'on s'occupe de moi, mais qu'on s'occupe d'elle. Pourtant, elle voulait en savoir plus. Comment ça.. N’importe quoi ? J'inspirai un bon coup avant de lui répondre.

- Je pense que tu sais très bien... Mais je vais bien, t'en fais pas pour moi maintenant.

Je n'avais pas à évoquer l'alcool ou la drogue ici surtout en ce moment. Il fallait se concentrer sur autre chose, comme sa guérison. Pour dévier le sujet de conversation, je lui demandai si elle voulait que je fasse quelque chose pour elle. Mh.. Je veux bien boire un peu.. Et pour le reste, Noah était censé me les apporter après le boulot.. Si ce n’est pas ce soir, ce sera demain.. Mais merci quand même. Une moue se dessina sur mes lèvres pour finir en pincement de lèvres. Je ne sais pas pourquoi Noah s'occupait de ça, mais ça m'agaçait vraiment. Je pris donc le verre sur sa petite table à sa gauche pour lui verser un peu d'eau et je lui apportai son verre à ses lèvres. Elle bu à la paille tout doucement en me regardant. C'était la moindre des choses que je puisse faire et pourtant j'étais prêt à tout. Geane prit le gobelet de mes mains pour le tenir toute seule, mais ça ne fut pas un franc succès puisque la jeune femme le renversa. Tout de suite, je vis de la frustration envahir son visage. Ce n'était vraiment pas grave. Je repris le gobelet et elle me fit signe de lui prendre une serviette.

- Arrête de te plaindre, tu dois te laisser servir même si tu ne le veux pas! Tu en as besoin!

Geane était obstinée et ce, depuis que je la connaissais, elle n'aimait pas mes domestiques qui se pliaient en quatre pour moi, mais aujourd'hui, il allait falloir qu'elle apprenne à se faire servir. Elle voulu prendre la serviette de mes mains, mais je la retirai aussitôt pour la plier en boule et la garder dans mes mains pour éponger ce qu'elle avait fait tomber. Bien sûr, elle allait restée trempée, mais bon.

- Imagine, tu vas devoir te faire laver et tout, donc... aussi bien commencer par se faire éponger.

J'avais dit ça en souriant légèrement parce que je savais que ça allait l'agacer. J'épongeais un instant pour ensuite jeter la serviette dans le bac à serviettes sales. Hé oui, je paraissais de rien, mais j'étais capable d'en faire des trucs.

- Non, sérieusement, si tu veux te faire laver, je me porte volontaire! C'est pas comme si je ne t'avais jamais vu non plus et puis... puisque Noah semble s'occuper de toi, je pense que j'ai envie de faire mieux.

Totalement plus et totalement mieux. J'imaginais bien que leur relation avait continué et ça m'énervait. J'espérais ne pas le croiser ici parce que j'allais avoir du mal à mon contrôler pour ne pas lui défaire le portrait après ce qu'il m'avait fait dans la rue.

 

J’avais beau être à moitié dans les vapes je comprenais tout ce qui se passait, je comprenais que Sebastian avait fait le con comme d’habitude et j’avais aussi très bien compris que je m’étais renversée le contenu de mon gobelet dessus en voulant jouer la fille capable de se débrouiller seule. Sauf qu’il fallait que j’arrête de jouer à ce jeu puisque là je n’étais plus capable de rien et Sebastian me le fit bien remarqué puisqu’il haussa un peu le ton lorsque je voulu lui prendre la serviette pour m’éponger. Arrête de te plaindre, tu dois te laisser servir même si tu ne le veux pas! Tu en as besoin! J’avais soupiré en fronçant des sourcils. Pour le coup, il m’énervait d’avoir raison. Je n’aimais pas me laisser vivre par les autres mais je n’avais pas vraiment le choix en fait. Je voulu résister une nouvelle fois, mais celui-ci dégagea la serviette et reprit la parole. Imagine, tu vas devoir te faire laver et tout, donc... aussi bien commencer par se faire éponger. J’avais laissé tomber ma main sur le lit et je l’avais laissé faire. Tu sais, ça fait deux jours que je suis là.. On a déjà dû me laver.. Et malheureusement pour moi.. Y a pas que des filles qui sont aide-soignante.. Avais-je répondu d’un ton désespéré. Je n’étais pas spécialement pudique mais là, c’était quand même plus complexe. Je n’avais rien de sexy ou de jolie à regarder, je faisais juste pitié. Le  beau brun épongea toute l’eau puis alla mettre la lingette au sale avant de se rassoir vers moi tranquillement.

Non, sérieusement, si tu veux te faire laver, je me porte volontaire! C'est pas comme si je ne t'avais jamais vu non plus et puis... puisque Noah semble s'occuper de toi, je pense que j'ai envie de faire mieux. J’avais alors souris amusé, ce mec était vraiment jaloux pour rien. C’est gentil.. Mais je ne préfère pas que tu me laves.. J’veux pas que tu me vois comme ça.. C’est gênant. Je pris sa main qui trainait non loin de la mienne. Certes, je lui en voulais pour plusieurs raisons mais c’était Seb et que serait notre relation si tout était beau ? Je serrai donc un peu sa main et reprit la parole. Noah est un ami.. il veut juste m’aider et il le fait bien.. Toi t’es plus.. T’es le père de mon fils.. Et tu feras plus pour moi en t’occupant de lui. Ne t’en fais pas.. Noah ne sera jamais toi.. Il ne prendra jamais ta place.. Aussi bien auprès de Riley que de moi.. Déclarai-je en le regardant de mes petits yeux. Je commençais à fatiguer mais je n’avais pas du tout envie de laisser le jeune homme partir. Il m’avait manqué et je voulais profiter de lui avant qu’il ne disparaisse du jour au lendemain comme il avait su le faire il y a quelques semaines bien.. qu’il m’ait promis de rester auprès de notre petite tête.
   

Même dans un état pareil Geane était capable de faire des blagues, c'était que son moral était bon après tout. Ça me rassurait, mais ça me désolait par contre de la voir blessée ainsi. Elle trouvait gênant que je la lave, pourtant, je ne l'aurais pas fait pour n'importe qui. Geane n'était pas n'importe qui il faut dire. Je lui fis un regard découragé, mais il fallait qu'elle comprenne que j'étais sérieux et que j'étais prêt à tout faire ce qu'elle allait me demander. La jeune femme compris vite quand je mentionnai le nom de Noah, elle savait bien que ça me fatiguait de ne pas comprendre leur relation. Il m'avait pourtant tabasser gratuitement, mais ça, je ne sais pas si elle était au courant. Noah est un ami.. il veut juste m’aider et il le fait bien.. Toi t’es plus.. T’es le père de mon fils.. Et tu feras plus pour moi en t’occupant de lui. Ne t’en fais pas.. Noah ne sera jamais toi.. Il ne prendra jamais ta place.. Aussi bien auprès de Riley que de moi.. me confia-t-elle en me regardant sincèrement.

- Tant mieux!

C'était rassurant et je savais que ce n'était pas des paroles en l'air. En même temps, j'étais bien le mec qui lui avait dit qu'elle pourrait rencontrer un autre homme que moi et qu'il fasse un bon père pour Riley, bien entendu c'était de la merde, comment je pouvais croire que je pouvais laisser faire ça?

- Tu sais quoi? Repose-toi, je vais aller rester avec Riley et je reviendrai te voir... d'ici là, je vais essayer de prendre une douche parce que... parce que là c'est vrai qu'on va me laver de force moi.

Je lui serrai à nouveau la main et me penchai pour lui embrasser le front. Je voyais bien qu'elle luttait pour rester éveillée que pour moi et je ne voulais pas qu'elle se force encore une fois pour moi. Elle aurait sans doute voulu que je reste pour discuter, mais l'important c'était qu'elle se rétablisse.

- Je reviendrai promis!

Je ne lui laissai donc pas le choix. Je quittai donc la chambre de Geane pour m'informer au sujet de la chambre de mon fils. On me laissa donc entrer le voir... Disons que la vision de ce petit être attaché de partout par des fils me fit mal au coeur. Je ne pouvais pas être insensible face à lui dans l'état où il était. Bien entendu, il était endormi...

- Hey petit bonhomme... Tu es fort... tu vas t'en sortir... il le faut! Ta maman a besoin de toi!

On m'apporta sans doute le pire lit de la terre et je pus rester avec Riley toute la nuit... Cette nuit là, avant de m'endormir, ça tournait beaucoup dans ma tête, pas à cause de la drogue ou l'alcool, mais bien parce que je me suis mis à penser trop fort. J'avais raté des tas de trucs dans ma vie et le fais de repousser Geane ou Riley c'était du n'importe quoi. Je savais quel genre de mec j'étais, je n'étais sans doute pas capable de me rattraper, mais je pouvais essayer d'être de meilleure humeur ou bien d'être tout simplement présent. Geane semblait m'apprécier après tout ce qui s'est passé d'ailleurs. Je finis par fermer les yeux pour de bon et sombrer dans le néant. Au petit matin, je fus réveillé par l'infirmière qui prenait les signes vitaux du petit. Elle semblait dire que son état était stable. C'était déjà ça! Je me permis ensuite de retourner chez moi pour prendre une douche, me changer et manger un petit quelque chose. Je pris un muffin pour Geane. Une fois de retour, j'allai la retrouver, elle était encore endormie, alors je restai là pour qu'elle se réveille à nouveau.

 

Je voulais rassurer un peu Sebastian vis-à-vis de ma relation avec Noah qui n’était qu’amical. Je connaissais assez bien le beau brun pour savoir que s’il me parlait de lui, c’était seulement parce qu’il en était un peu jaloux. J’avais donc fais en sorte qu’il ne le soit plus et ce dernier ne s’était pas étendu sur le sujet. Je ne savais pas si j’avais réussis à le rassurer, mais j’osais espérer que ce soit le cas. Tu sais quoi? Repose-toi, je vais aller rester avec Riley et je reviendrai te voir... d'ici là, je vais essayer de prendre une douche parce que... parce que là c'est vrai qu'on va me laver de force moi. Si j’avais pu, j’aurai ris, bien que j’ai le cœur gros de le voir déjà partir. Si mon état me le permettait je me serai pousser sur le côté pour lui laisser une place auprès de moi mais le savoir aux côtés de Riley me faisait peut-être plus de bien. Sebastian se pencha et m’embrassa le front tandis qu’un bâillement vint me déformer le visage. Ma main serra encore la sienne, c’était quand même dur de le laisser partir, mais je dû m’y résigner. Ce n’est que lorsqu’il me fit la promesse de revenir que je relâchai sa main. Je fis une petite moue quand celui-ci quitta ma chambre et tomba rapidement dans le sommeil sans prendre la peine de manger. Comme d’habitude, ma nuit fut hachée.. Je me réveillai souvent, soit dû à des cauchemars, soit à cause de douleurs. Je dormais peu sur la durée mais plusieurs fois dans la nuit...

Dans les alentours de 7h la petite infirmière me réveilla pour me prendre ma tension et me demander comment je me portais. Comme tous les matins je lui avais répondu que tout allait bien et que seules les douleurs habituelles se faisaient ressentir. Cette jeune femme était vraiment attentionnée et je voyais qu’elle aimait son métier, même si je n’arrêtais pas de la bassiner pour savoir quand est-ce que je pourrais revoir Riley. Après sa visite, je me rendormie le temps que l’aide soignante arrive pour me faire ma toilette mais également me servir mon déjeuner. Je détestais ça mais à vrai dire, je n’avais pas vraiment le choix. Cependant, à mon réveil ce n’est pas cette personne qui attendait dans la chambre mais bien mon Sebastian qui était à mon chevet en train de faire je ne sais quoi. J’eu tout juste le temps de cligner des yeux que ce dernier se rapprocha de moi, armé de son muffin. Hey.. Déjà là ? Lui demandai-je un peu ensommeillée avant de me rappeler sa dernière phrase lorsqu’il m’avait quitté la veille. T’as été le voir.. ? Comment il va ? Repris-je par la suite tout en la regardant rempli d’espoir. J’espérai qu’il m’apporte de bonnes nouvelles, or à en voir son visage je dirais qu’il était encore plus mal que la veille bien qu’une odeur de gel douche –que j’aime beaucoup- envahisse mes narines. J’aimais beaucoup ce parfum et encore plus quand je pouvais l’avoir contre moi.

Puis quelqu’un frappa à ma porte et c’est la tête de l’étudiant aide-soignant qui apparu tout gêner, il savait pertinemment que je détestais ce moment de la journée puisque je ne lui cessai de le répéter quand il venait s’occuper de moi. Noooon, pas maintenant.. Râlai-je en faisant une moue enfantine. Et si madame McCallister, c’est l’heure de la toilette. Je sais que vous n’aimez pas ça mais vous aurez le droit à votre déjeuner ensuite. Je ne lui répondis rien et me tourna vers Sebastian qui admirait la scène pensivement. Est-ce que.. tu peux revenir plus tard ? Le questionnai-je vraiment gênée. J’étais déjà mal à l’aise de me faire laver mais alors devant lui c’était mille fois pire.


   

La belle au bois dormant repris peu à peu ses esprits et me regarda un instant avant de lancer: Hey.. Déjà là ? T’as été le voir.. ? Comment il va ? Je me rapprochai avec ma chaise pour lui prendre sa main. J'aurais aimé lui annoncer que tout allait bien, qu'il allait s'en sortir, mais pour l'instant, il fallait se contenter des faits.

- Il va bien... il est dans un état stable... les médecins pensent qu'il s'en sortira bien, mais pour ce qui est des séquelles, c'est à voir...

Ça me faisait quelque chose juste de lui dire ça parce que personne ne souhaite avoir un enfant avec une déficience intellectuelle. Je serrai fort sa main pour qu'elle se sente soutenue. Je ne pu pas dire plus parce qu'on frappa à la porte et on entra pour annoncer la toilette de Geane. Bien entendu, elle râla immédiatement. Je savais qu'elle n'appréciait pas du tout ça, mais elle n'avait pas le choix de se laisser faire. Est-ce que.. tu peux revenir plus tard ? Je souris légèrement avant de dire:

- Bon.... profite bien! Oui, je reviendrai plus tard!

Je lui embrassai à nouveau le front avant de quitter sa chambre et laisser faire sa toilette. J'en profitai donc pour aller me chercher à manger au fast food du coin. Ce n'était pas ce que je préférais, mais ça bouchait bien un coin. Je laissai donc une heure passer avant de revenir. Geane avait son cabaret pour manger.

- Tiens, du luxe pour manger, pas mal chanceuse, qu'est-ce que tu manges? Une soupe crème de champignon et tu as de la viande hachée... hummm, tu vas te régaler, dis-je sur un ton sarcastique.

Je savais qu'elle avait besoin d'aide c'est pourquoi je m'installai à ses côtés sur son lit et pris sa cuillère.

- Bon, laisse-moi t'aider au moins pour la bouffe, sinon tu vas devoir te faire refaire une autre toilette.

Elle n'eut pas le temps de protester que la cuillère était déjà dans sa bouche.

- Si on parlait de la suite? Parce que j'imagine que tu vas vouloir et pouvoir sortir d'ici bientôt. Je sais que tu veux être proche de ton fils, mais vu ton état, tu ne vas pas remarcher avant 1 mois. Tu vas devoir être avec quelqu'un à temps plein et je doute que ton bon rien de frère fasse quoi que ce soit. Si tu venais chez moi, je pourrais être là et sinon je pourrais avoir quelqu'un qui resterait pour t'aider et te donner les soins nécessaires.

Je lui remis une autre cuillerée en bouche avant qu'elle ne parle trop vite. Il fallait qu'elle réfléchisse bien... Je me doutais bien qu'elle ne resterait pas ici tout le temps de sa convalescence et chez elle... je me doutais bien que Hayden ou Kenneth ne l'aiderait pas. Je pense que c'était un choix judicieux que de se laisser servir et soigner chez moi. Bien entendu Riley pourrait nous rejoindre quand il ira mieux...