(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Jeu 29 Déc - 18:03
When we don't know who to hate, we hate ourselves.
Clyde & Anteynara
Clyde était là, face à elle, tel un animal blessé qui continuait à résister. Antey n'était clairement pas du genre à s'apitoyer sur le sort de qui que ce soit, encore moins sur le sien, et malgré leur histoire un peu... particulière, elle ne le prenait pas vraiment de haut non plus. Disons qu'elle avait décidée d'être civile, sociable même, comme s'il n'y avait rien entre eux. Comme si Clyde était une vague connaissance, qu'elle n'avait pas été sa tortionnaire quelques mois plus tôt, et qu'il n'était pas assis dans une flaque de son propre sang parce qu'il s'était par erreur ouvert une veine avec une lame de rasoir. En même temps, il faut dire qu'Anteynara n'était pas facile à déstabiliser. Toutes les situations avaient l'air de lui être quotidiennes, et même quand on la sortait un peu de ce qu'elle trouvait confortable, elle continuait de jouer parfaitement et de donner l'impression d'être à sa place. Se retrouver à vouloir sauver la vie d'un mec qu'elle comptait d'abord tuer, et à le maintenir en vie après qu'il ait failli se suicider, c'était un peu hors de ses habitudes, et pourtant... elle était à l'aise, là, dans cette salle de bain. C'était peut-être le sang, son milieu naturel, et dès qu'il y en avait, dès qu'il y avait une question de vie ou de mort dans l'histoire, alors elle se sentait à sa place. C'était son monde à elle. Elle ne prenait rien à coeur de ce qu'il lui disait, parce que cet échange la faisait plus sourire qu'autre chose. Clyde lui répondait, et ça l'amusait, comme s'ils se testaient mutuellement. On aurait presque dit deux animaux dans une cage en train d'essayer de s'apprivoiser et de se comprendre. Peut-être qu'il cherchait jusqu'où il pouvait aller avant qu'elle décide de se barrer, ou qu'elle s'énerve et remontre un peu ce qu'il avait connu d'elle la première fois. Comme s'il appuyait un peu là et là pour voir ce que ça donnait. Elle le décevait peut-être, à ne pas péter un câble, peut-être que c'était ce qu'il cherchait et elle ne faisait que sourire et s'amuser de leur échange improbable. Peut-être aussi que c'était tout aussi malsain, parce qu'il était là dans sa salle de bain et qu'il ne pouvait aller nulle part, qu'il était piégé avec elle une fois de plus, même si cette fois-ci il était libre. Elle n'avait pas peur de Clyde, parce que vraiment... peu de choses lui faisaient peur, qu'elle avait croisé beaucoup de personnes dans sa vie et que des types comme Clyde, il y en avait un paquet. Le genre de gars qui était juste tombé là-dedans, parce que c'était le seul chemin possible et qu'il n'y avait rien d'autre à faire, qui n'avait pas vraiment eu de chance à la naissance. Un peu comme Antey. Quelqu'un de pas forcément méchant, dont le but n'est pas de faire du mal aux autres, juste... vivre sa vie. Alors c'était difficile d'avoir peur de lui, vraiment, même s'il avait été en état de lui sauter à la gorge ou quelque chose du genre. Lorsqu'il lui posait ses questions, elle faisait de son mieux pour répondre honnêtement. Alors elle lui disait assez naturellement qu'elle ne pensait pas avoir été très cool, ce jour-là, et c'était peut-être un euphémisme, mais s'il n'était pas trop con, il comprendrait la pensée derrière la réponse donnée. Et de toute façon, elle avait eu raison, quelque part, même si les choses avaient dégénéré, elle avait eu raison. Elle aurait du s'arrêter plus tôt, mais être venue vers lui au départ n'avait pas été une erreur. Ca avait été la meilleure option. Puis, installée sur le lavabo, elle lui proposait de recoudre son poignet. Celui-ci avait visiblement cessé de pisser le sang, mais la blessure était toujours là, peu profonde, mais c'était une belle entaille. S'il ne faisait rien, elle risquait de s'infecter ou de cicatriser très mal, laissant derrière elle une marque colorée et en relief, un poignet dégueulasse, tout simplement. L'idée ne plaisait pas trop à Clyde, et d'une façon, c'était compréhensible, puisqu'aucune confiance ne régnait entre eux. Mais Anteynara n'avait aucune mauvaise intention, et elle le lui fit savoir. Je sais pas, avec toi on sait jamais, je préfère rester sur mes gardes, il répondit, comme si Anteynara était complètement imprévisible, ce qu'elle prit un peu comme un compliment, en fait. S'il s'attendait à tout, c'était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Puis, il avait raison, de rester sur ses gardes. Il aurait été débile de lui faire confiance si facilement. Du coup, elle se défendait et lui expliquait que oui, effectivement, elle savait suturer une plaie, que ça faisait partie de ses talents, que ce n'était d'ailleurs même pas très compliqué une fois qu'on savait le faire et qu'on s'était entraîné quelques fois. Elle lui montra, en guise d'exemple de ses talents, une cicatrice sur son propre ventre, une ligne fine et assez longue, mais nette, propre. T'as fais ça comment ? qu'il lui demandait, et c'était un peu surprenant qu'il s'y intéresse, en fait. Pour le coup, elle n'aurait pas cru. Elle se demanda rapidement si ça valait le coup de lui répondre, s'il fallait inventer quelque chose ou lui mentir ou si dire la vérité était une bonne chose. Et vraiment, elle était étonnée que ça l'intéresse. « Un couteau » elle dit simplement, parce qu'elle n'allait pas se lancer dans l'histoire complète. Avec le métier qu'elle faisait, il était sûr que son corps en portait plus d'une, des cicatrices, mais elle avait la chance de n'en avoir aucune de trop imposante, rien qui n'attirait trop l'attention ou qui faisait peur. Puis, elle avait de l'argent, ce qui lui avait permis de faire appel à un chirurgien esthétique une ou deux fois. C'était un luxe qui n'était pas donné à tous. Peut-être que Clyde avait compris plus ou moins ce qu'elle faisait dans la vie, ou qu'il croyait que son occupation principale était simplement de suspendre des types et de les saigner jusqu'à l'épuisement. Ou qu'il pensait qu'elle faisait ça à côté, en tant que passe-temps, ce qui serait salement étrange et qui n'avait absolument rien à voir avec ce qu'elle faisait vraiment. Qu'importe. Elle retourna s'installer pour finir sa cigarette, lui exposant encore quelques raisons de la laisser le recoudre. Elle ne savait pas non plus exactement pourquoi elle cherchait à le persuader. Ce n'était pas son problème, et s'il voulait aller voir un médecin, c'était son droit après tout... Mais maintenant qu'elle était là et en mesure de se charger de cette blessure, pourquoi pas. Et d'une façon tordue qu'elle n'admettrait sans doute pas, ce serait un peu pour se racheter aussi, recoudre cette plaie en échange de celles qu'elle avait ouvertes. T'es plutôt convaincante comme meuf, et ça la fit sourire, un sourire victorieux. Par contre j'ai absolument rien ici pour faire ce genre de chose, j'ai pas pour habitude de me recoudre moi-même quoi que ce soit, ajouta Clyde. Elle s'y attendait, parce que c'était rare de trouver des gens qui avaient ce genre de matériel chez eux, mais bon, ça aurait pu être une habitude à prendre, justement. C'était utile, tout de même. Ou alors, c'était l'esprit de survie d'Anteynara qui pensait ça, parce qu'elle était toujours à peu près prête à tout. Elle avait compris que plus ou moins n'importe quoi pouvait lui tomber sur la gueule à n'importe quel moment, et que c'était utile de toujours être prête un minimum. « J'reviens » qu'elle annonça en se levant et passant la porte, avant de faire un pas en arrière pour repasser la tête dans la pièce et lui adresser un regard. « Bouge pas » C'était un peu mesquin, parce que clairement, il ne risquait pas de se barrer, sauf s'il décidait de ramper dans son propre sang et de l'étaler dans le reste de la maison. Puis elle descendit les escaliers, passa par la porte d'entrée cette fois et prenant les clés qui s'y trouvaient. Elle avait dans sa boîte à gants un kit de premier secours, avec tout ce dont elle pourrait avoir besoin, éventuellement, s'il lui arrivait une merde. Elle prit le tout sans chercher à faire le tri et retourna dans la maison pour remonter dans la salle de bain où se trouvait toujours Clyde. « Toujours en vie ? » elle lança en entrant dans la pièce, avant d'aller se laver les mains, puis de se poser à côté de lui, parterre, contre le mur, commençant à fouiller dans sa trousse pour en sortir le kit de suture, puis du désinfectant et des cotons. Elle lui attrapa le bras et dégagea la serviette pour observer la plaie. La coupure était nette et droite, presque chirurgicale, en fait, et tant mieux. Elle regarda un peu, nettoya le poignet blessé et se décida sur comment se démerder. Elle était silencieuse et concentrée lorsqu'elle prépara le matériel, une aiguille droite, du fil résorbable. « Détends-toi. J'vais pas te tuer avec du fil et une aiguille » elle marmonna sans le regarder, alors qu'elle le sentait un peu dissipé, à côté d'elle. Enfin, c'était compréhensible, mais tout de même. « Quoique. J'ai jamais essayé » elle ajouta, reprenant sa main pour la poser sur ses propres genoux, la paume vers le plafond. Elle se disait que Clyde serait assez intelligent pour ne pas commencer à gesticuler, étant donné que la réussite de l'opération dépendrait un peu de son calme à lui, autant que de celui d'Anteynara. Elle, elle ne se faisait pas de soucis. Au contraire, ça la détendait bien de faire ça. Et d'ailleurs, elle piqua le premier point sans avertir Clyde, sans doute que le picotement de l'aiguille serait suffisant pour lui faire comprendre qu'elle avait commencé. Sa main gauche était posée à plat, soigneusement, parallèle à la coupure, tandis que la droite manoeuvrait l'aiguille. C'était du travail de précision, qui allait demander du temps, mais le résultat serait excellent. Lorsqu'elle eut un peu pris le pli, que sa main se fut habituée à la peau de Clyde, à comment passer l'aiguille à travers celle-ci, elle se racla un peu la gorge. « Alors Clyde... » elle commença, sur le ton de quelqu'un qui voulait faire la conversation mais ne savait pas trop quoi dire, toujours très concentrée dans sa suture. « Ca fait longtemps qu'tu veux crever, ou bien c'est un sentiment récent ? » elle interrogea du coup, l'air de rien. Ils étaient là, autant qu'ils parlent un peu, même si elle ne savait pas trop quoi lui dire. Elle ne savait pas grand chose de lui, alors elle se concentrait sur le peu qu'elle savait, même si c'était loin d'être joyeux ou très approprié. En fait, c'était même carrément déplacé, mais elle avait le don de parler de tout et n'importe quoi comme si c'était la chose la plus naturelle au monde.
MAY
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(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Ven 30 Déc - 14:10
when we don't know who to hate, we hate ourselves
Anteynara & Clyde
La confiance c'était quelque chose que tu avais du mal à accorder. Même tes proches avaient galéré avant que tu ne parviennes à leur accorder ne serait-ce qu'un centième de ta confiance, alors comment réussir à faire confiance à une fille qui quelques mois auparavant avait tenté de mettre fin à tes jours suite à une séance de torture à laquelle tu n'aurais jamais pensé survivre ? Ce n'était clairement pas possible, surtout pour pas une personne comme toi. Ce serait aller contre tes principes. Et puis, accorder sa confiance à une inconnue, qui plus est cette fille, c'était complètement barge, fallait être maso pour ça. Et pourtant, pour je ne sais quelle raison, il semblait que tu étais sur le bord de craquer, et de la laisser recoudre cette plaie sur ton poignet. L'idée même de te rendre à l'hôpital n'avait même pas effleuré ton esprit. Tu avais tellement côtoyé les hôpitaux suite à plusieurs incidents que plus tu les évitais, mieux tu te portais, alors ce n'était pas avec une blessure comme celle-ci que tu allais t'y rendre. A ton sens, un coup de désinfectant, un pansement et le tour était joué. Seulement, Anteynara n'était pas de cet avis. Selon elle, si tu laissais la plaie se refermer seule, tu encourrais plusieurs risques, notamment le risque d'infection, mais également le risque d'avoir une marque dégueulasse sur la peau, et dans un sens, ça ne te faisais pas grand chose car ton corps était martelé de marques dégueulasses que tu avais laissé se soigner seules. Tu réfléchissais. Elle sentait bien que tu étais hésitant, que tu ne savais pas si tu allais la laisser faire ou non, elle devait avoir conscience de ta méfiance à ton égard, quelque chose de totalement compréhensif et normal. Tu aurais été complètement malade d'accepter dès lors où elle te l'aurait proposé. Déjà au début, tu t'attendais à quelque chose de mesquin, et de fourbe. Que ce ne soit qu'une excuse pour mieux t'avoir. Mais finalement, elle semblait plus sérieuse que jamais et pour une fois, remplie de bonnes intentions. Elle t'avait d'abord empêché de te vider de ton sang, et maintenant elle se retrouvait là à vouloir te raccommoder cette plaie qui avait l'air de s'être décidée à arrêter de saigner. Pour te rassurer en quelque sorte, elle te montrait une cicatrice sur sa peau, qu'elle déclarait s'être elle-même recousue. Tu analysais de loin cette cicatrice, et tu réalisais que si elle ne t'avait pas avoué l'avoir recousu elle même, tu n'aurais jamais pensé que cela avait été fait par une amatrice, mais plutôt par un médecin s'y connaissant en la matière. Mais visiblement, Anteynara s'y connaissait bien plus que tu ne le pensais et ce sur tout, que ce soit en matière de torture, comme en matière de soin. Comme si cette fille était polyvalente, et très débrouillarde. Et de part tout ce qu'elle pouvait te dire, tu avais la sensation qu'elle avait un passé bien chargé, surement pas aussi chargé que toi, mais qu'elle avait du vivre bien des choses atroces pour en arriver à torturer et tuer des hommes sans le moindre scrupule, et savoir se soigner elle-même. S'il faut, elle aussi avait un corps rempli de cicatrices cachées simplement par ses vêtements. Quoi qu'il en soit, elle avait tous les arguments convaincants pour te faire céder. Et puis dans le fond, qu'est-ce que tu risquais, après tout ce qu'elle avait pu te faire subir, et tout ce que tu avais subi dans le passé, tu n'étais plus à ça près. Mais voilà que tu lui annonçais n'avoir rien sous la main. En même temps, l'idée de te rabibocher une plaie ne t'étais jamais venu à l'esprit, et puis ce n'est pas avec Savannah que tu avais l'habitude de faire ça. Mais visiblement elle avait ce qu'il fallait, c'est pourquoi elle te disait de ne pas bouger qu'elle revenait. Sa remarque quant au fait de ne pas bouger était plutôt drôle surtout dans la posture dans laquelle tu te trouvais. T'étais faible, incapable de bouger, dans une marre de sang, la jambe plâtrée. Tu avais toutes les conditions réunies pour ne pas bouger. Et puis, tant que ce n'était pas fini, tu n'en n'avais même pas envie. Puis chanceux comme tu étais, si tu te levais, tu étais capable de te faire mal autrement, glissant dans ta marre de sang, te pétant l'autre jambe et ravivant ta plaie fraîchement ouverte, et sèche. Donc tu attendais patiemment, et rapidement, elle remontait les escaliers sans doute deux à deux puisqu'en un rien de temps, elle était de retour, trousse de soin en main. J'crois bien ouais, lançais-tu lorsqu'elle te demandait si tu étais toujours en vie, au risque que tu n'ai tenté une nouvelle fois de mettre fin à tes jours. La situation était assez drôle, car vous étiez passés d'une relation très dures, très mauvaises et malsaines à une relation au court de laquelle vous vous cherchiez mutuellement par le biais de petits pics, mais rien de vraiment méchant finalement. Chacun rentrait dans le jeu de l'autre et ça en devenait presque amusant pour chacun d'entre vous. C'est justement parce que tu n'as pas encore essayé que je me méfie d'avantage de toi. On ne sait jamais, t'es aussi imprévisible qu'un lion prêt à bondir sur sa proie, rétorquais-tu du tac au tac à la jeune fille, alors qu'elle t'assurait ne vouloir rien te faire avec un fil et une aiguille. Elle préparait tout ce qu'il fallait avant d'attraper ton bras et de se mettre à le piquer sans que tu ne t'y attendes. Evidemment, tu étais surpris, mais bon, ce genre de chose, ça te connaissait, alors tu prenais ton mal en patience, et tu ne bougeais pas car tu savais que si tu bougeais, tu courrais le risque d'un : te faire défoncer par Anteynara qui semblait vraiment minutieuse et concentrée par ce qu'elle était entrain de faire, et de deux : tu risquais de t'abîmer ta plaie et de la rendre plus vilaine alors que finalement, Anteynara faisait tout ce qu'elle pouvait pour arranger au mieux ta coupure. Tout en poursuivant son travail, elle prit la parole, comme peut-être pour engager la conversation, ou bien... T'occuper l'esprit pour que tu ne fasses pas trop attention à ce qu'elle était entrain de faire, bien que tu avais le regard rivé sur sa main entrain de recoudre soigneusement ton poignet. Je crois qu'ça l'a toujours été. J'ai juste pas les couilles de le faire, rétorquais-tu simplement à l'attention de cette dernière. C'était malheureusement vrai, avec ta vie de merde, et tout ce qui s'en suivait, tu jugeais que ne méritais pas de vivre. Façon quoi qu'il arrive, tu n'apportais que des ondes négatives à ton entourage et à toi-même, donc bon. Mais tu n'avais jamais eu le cran de le faire, tu te disais que tu préférais les autres le faire pour toi, eux auraient sans doute plus le cran de le faire que toi. Et puis, maintenant que tu avais Savannah, tu ne pouvais pas prendre ce risque de mettre fin à tes jours, alors qu'elle était sans doute la seule personne à tenir à toi et à être à-même de t'aider à t'en sortir un jour. Donc tu ne pouvais pas lui infliger ça connaissant l'amour et l'attachement qu'elle avait pour toi. Tu te considérais déjà égoïste de lui infliger tout ça. Alors tu ne voulais pas faire d'avantage de mal, même si sans le vouloir tu le faisais. Et toi, ça fait longtemps que tu tortures et tues des gens comme ça ? la questionnais-tu à ton tour, afin d'engager la conversation comme elle avait tenté de le faire.
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(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Ven 30 Déc - 17:34
When we don't know who to hate, we hate ourselves.
Clyde & Anteynara
Il avait été difficile à convaincre, mais c'était compréhensible. Il n'avait aucune raison de lui faire confiance, à Anteynara, pas même après qu'elle ait décidé subitement de lui sauver la vie et de s'occuper un peu de sa santé, parce que ce n'était clairement pas suffisant après le départ un peu spécial qu'ils avaient eu. Elle-même ne savait pas exactement ce qu'elle faisait. Etait-ce une simple trêve ? Ou bien est-ce qu'après ça, elle disparaîtrait une bonne fois pour toutes de sa vie ? Elle ne savait pas, mais bon, c'était rare qu'elle revienne sur des décisions prises, et si elle pensait que Clyde devait vivre, elle ne se voyait pas revenir le lendemain pour l'achever. Surtout pas après s'être donné tant de mal. Elle n'en avait pas vraiment quelque chose à foutre de lui, mais se proposait tout de même pour le recoudre, parce qu'elle était là, qu'il en avait besoin, et qu'elle n'était pas un monstre, malgré ce qu'on pouvait penser d'elle. Malgré ce que Clyde pensait certainement d'elle. Avec un peu de recul, elle aurait sans doute pu voir la situation comme elle était vraiment, la voir à travers les yeux de Clyde, voir que tout ce qu'il connaissait d'elle c'était les lames, les brûlures, le fouet, la batte de baseball, et les électrodes. Il n'avait vu que ça. Mais Antey, un peu trop enfermée dans sa propre vision des choses, se disait qu'il pourrait éventuellement arrêter de se plaindre et d'agir comme une victime, et simplement être réaliste sur le fait que si elle voulait le tuer, elle le ferait, simplement et directement, sans passer par quatre chemins. Enfin, elle parvenait finalement à le convaincre, en lui montrant un de ses chefs d'oeuvre, sur son propre corps, puis en lui exposant les conséquences possibles qu'il y aurait à ne pas se laisser recoudre par elle. Antey, elle avait toujours pris soin de ses cicatrices, toujours fait en sorte qu'elles soient peu visibles, ou au moins relativement belles. peut-être que c'était parce qu'elle se souciait de son apparence en général, peut-être que c'était pas désir de plaire. Ou surtout, sans aucun doute, parce que Jay l'avait idolâtrée et utilisée comme modèle, au point qu'elle-même continuait des années après d'entretenir l'image qu'avait sa propre peau. Enfin... il acceptait, sans vraiment le dire, et Antey se levait donc pour aller chercher ses affaires dans la voiture, donnant comme instruction à Clyde de ne pas bouger, ce qui était un peu mal venu étant donné qu'il ne risquait pas vraiment de s'enfuir. Elle revint donc, armée de son kit de secours, entrant dans la pièce en lui demandant s'il était toujours en vie, plus pour plaisanter que par réelle inquiétude qu'il se soit fini pendant qu'elle était partie. J'crois bien ouais, il répondit, ce qui amusa un peu Anteynara, à quoi elle répondit d'un « Mmmh » qu'il interprèterait comme il voudrait. Un mmh peut-être un peu déçu, mais aussi approbateur, satisfait. Anteynara, ça lui convenait parfaitement, cette évolution des choses. C'était peut-être la façon la plus saine qu'ils aient trouvé de communiquer en fait. Et ils semblaient s'y retrouver tous les deux très bien, ne pas avoir à se forcer à quoi que ce soit, laissant les mots et le ton sortir naturellement. C'était franc. S'installant à côté de lui et préparant son matériel, elle lui conseilla de se détendre, ajoutant qu'elle ne risquait pas de le tuer avec du fil et une aiguille, puis revenant sur sa position l'air de rien en considérant vaguement la possibilité. C'est justement parce que tu n'as pas encore essayé que je me méfie d'avantage de toi. On ne sait jamais, t'es aussi imprévisible qu'un lion prêt à bondir sur sa proie, il répliqua sans attendre, ce qui fit rire Antey, du moins, autant qu'était capable de rire Anteynara. « C'est prévisible, un lion qui bondit. Tu devrais revoir tes comparaisons » répondit-elle, le sourire aux lèvres, en prenant sa main pour la poser sur ses propres genoux. Puis elle commença, piqua sa peau avec l'aiguille. Elle sentit son bras réagir instinctivement, se tendre un peu sous l'effet de surprise, puis se détendre, s'habituer. Se faire recoudre était loin d'être agréable, mais Clyde ferait avec. Il avait été capable de s'infliger tout ça, il serait capable de supporter l'aiguille et le fil. De toute façon, elle se trouvait plutôt douée pour ce travail, était appliquée, minutieuse, presque douce. Du moins, aussi douce qu'Antey pouvait l'être. Et finalement, alors qu'elle s'était un peu habituée à la chair de Clyde et à comment manoeuvrer l'aiguiller à travers sa peau, elle engagea la conversation. Tous les deux, ils n'avaient pas grand chose à se dire, ne se connaissaient pas et ne semblaient d'ailleurs pas fait pour sympathiser, de toute façon. Alors, elle fonçait sur le sujet le plus évident. Soit l'envie de crever de Clyde. Je crois qu'ça l'a toujours été. J'ai juste pas les couilles de le faire, il répondit, et ça la surprenait même un peu qu'il ne lui dise pas d'aller se faire foutre, que ça ne la regardait pas, qu'ils n'étaient pas potes et qu'il n'avait pas envie de lui parler. Du coup, elle considéra un peu sa réponse, parce qu'après tout, la mort, c'était son travail, sa spécialité. Elle la connaissait bien, la fréquentait, et avait déjà failli partir avec elle quelques fois. « Ca, c'est parce que ton envie de vivre est plus forte » elle répondit, sûre d'elle là-dessus, malgré ce qu'il pensait. Puis de toute façon, en y pensant, le courage, ça n'existait pas vraiment. C'était une invention des gens pour se flâter de leurs décisions. Parce qu'au final, on finissait toujours par choisir la solution que semblait la moins pire, la plus agréable, suivant ce qu'on valorisait le plus. Celui qui se tirerait une balle dans le crâne, il le ferait parce que ça semblait être la meilleure solution. Celui qui malgré tout décidait de continuer à vivre ou de survivre, il le faisait parce qu'il jugeait que c'était la meilleure solution. Puis, de toute façon, il y avait quelque chose d'animal dans chacun, et ça Anteynara le savait bien, elle l'avait vu, à force de se retrouver elle-même et de plonger les autres dans des situations extrêmes. Des situations qui faisaient ressortir ce qu'il y avait vraiment, au fond. Alors oui, là-dessus, elle était lucide, tout comme sur le fait que peut-être, finalement, Clyde était comme elle. Qu'il avait cet instinct de survie, et que malgré ce qu'il pouvait croire de lui-même, il se battrait toujours pour vivre. Elle se perdait un peu là-dedans, dans sa réflexion à son sujet, et voilà que c'était au tour du jeune homme de poser une question. Et toi, ça fait longtemps que tu tortures et tues des gens comme ça ? C'était tout aussi indiscret, tout aussi rentre-dedans et intrusif, mais c'était de bonne guerre et Antey préférait de loin ça aux questions idiotes et maniérées. « Depuis que j'ai 16 ans » elle répondit, sans hésiter, parce que pour le coup, c'était clair, net, préci, défini. La mort de ses parents, la rencontre avec Jay. « Mais ça fait cinq ans que j'le fais vraiment, comme ça quoi » Toute seule, comme une grande. Et peut-être qu'il n'aurait pas compris, en fait, que c'était ce qu'elle voulait dire, mais elle se concentrait dans la suture qui demandait pas mal de précision, et elle se disait qu'il ne voudrait surement pas entendre le récit de sa vie en détails. Le silence s'installa de nouveau, tandis qu'elle faisait attention de tout bien faire, puis, après un moment, elle reprenait. « T'es pas heureux ? Pourquoi ? » Et effectivement, la réelle question était plutôt "pourquoi", parce que clairement, ses yeux parlaient pour lui, et elle ne pensait pas que cela vienne uniquement de son état actuel. Non, clairement, il avait le regard un peu mort, et faut dire que ça lui allait plutôt bien, mais ça elle s'en fichait un peu de ça. Elle était curieuse d'en savoir plus sur ce type qu'elle était en train de recoudre, trois mois grosso-modo après l'avoir torturé et mené à quelques centimètres de la mort. Il l'intriguait un peu, elle avait envie de creuser pour voir ce qu'il y avait en lui, et là, c'était justement le moment. Ils étaient là, calmes et concentrés. C'était parfait.
MAY
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(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Sam 31 Déc - 20:04
when we don't know who to hate, we hate ourselves
Anteynara & Clyde
Compte tenu de la situation actuelle, et des arguments qu'elle tenait et qui tenaient la route, c'est avec une certaine difficulté que tu décidais d'accepter son aide quant au fait de suturer ta plaie. A vrai dire, tu n'étais pas vraiment sûr de toi, et jusqu'à ce que ta plaie soit recousue, tu aurais une certaine méfiance à son égard, une certaine appréhension. On ne pouvait pas appeler ça de la peur, disons que tu n'avais pas confiance en elle, et au vue de ce qu'elle avait été capable de te faire auparavant, tu avais malgré tout du mal à lui faire confiance. C'est pour cette raison que tu étais assez regardant avec elle, que tu veillais discrètement chacun de ses faits et gestes. Bon tu n'étais pas vraiment en mesure de pouvoir réagir, mais tu étais beaucoup plus libre de tes mouvements que ce jour-là. N'ayant rien chez toi pour te recoudre, Anteynara te laissait quelques instants dans cette salle de bain, seul, revenant sur ses pas pour te dire de ne pas bouger. Comme si dans l'état dans lequel tu étais, tu allais bouger ou bien pire encore. Tu lui aurais bien répondu que tu aurais bien été te faire un tennis, mais elle était déjà partie. Donc tu attendais patiemment son retour. Elle n'avait pas perdu de temps. Sans doute qu'elle devait être garée tout près de chez toi, et avoir ce qu'il fallait dans sa voiture. En revenant dans la salle de bain, elle te lançait une remarque, à laquelle tu ne pus te retenir de mordre à l'hameçon. Comme si la provoquer t'amusais. Peut-être que si tu te permettais autant de la chercher, c'est parce que dans le fond, tu devais avoir quelque chose en toi qui te disait qu'elle ne te voulait pas du mal, et qu'elle était définitivement revenue sur sa position quant au fait de t'achever. Cependant, même si tu avais envie d'y croire, cela ne signifiait pas que tu lui accordais un soupçon de confiance. Oh ça non. Mais disons que. Tu aimais bien la provoquer un peu, parce qu'elle avait du répondant, et puis, l'avantage c'est que tu n'aimais pas spécialement parler, et tu n'aimais pas les gens en général, et du coup, avec elle, les discours étaient simples, brefs et efficaces. Pas besoin de sortir les grands mots. De faire les grands discours. Et c'était très bien ainsi. Toi ça te convenais, et visiblement elle aussi. D'ailleurs, elle prit place à tes côtés, dans le plus grand des silences, ouvrant sa trouve pour en sortir tout le matériel dont elle aurait besoin pour te recoudre. Tu la regardais faire, tout aussi silencieux, elle semblait concentrée, ou n'avait pas envie de parler, qu'importe. Mais te voyant scruter chacun de ses mouvements, elle finit par prendre la parole, te rassurant qu'elle n'allait rien te faire avec tout ça, quoi qu'ajoutant qu'elle n'avait jamais essayé, sous entendant qu'elle gardait ça dans sa tête pour éventuellement essayer. Tu arquais un sourcil marquant ton désaccord. Avant d'ajouter qu'avec elle, tu t'attendais à tout tant elle était imprévisible. Et bien qu'elle vint de marquer un point, tu décidais de ne rien ajouter puisque effectivement, ta remarque n'avait aucun sens. Tandis que tout était prêt, elle se mit à piquer ta peau une première fois, sans forcément te prévenir, donc évidemment, cela t'avais surpris, pas au point de sursauter, mais suffisamment pour grimacer. Tu avais tellement l'habitude de tout ce genre de chose que finalement, tu restais là, presque impassible, à la laisser faire tranquillement. Tu savais que si tu bougeais, tu prenais le risque qu'elle te fasse mal, puis qu'elle te ré-ouvre, et qu'elle rate le travail qu'elle était entrain de réaliser. Ce qui aurait été dommage dans la mesure où elle y mettait tout son sérieux et sa bonne volonté pour arranger tout ça de sorte que tout le monde n'y voit que du feu, principalement ta petite amie à qui tu ne voulais pas infliger cela. Tu pensais lui avoir assez infligé de malheur comme ça sans qu'elle ne tombe sur ça, qui d'ici le temps qu'elle revienne devrait aller mieux, car situait où s'était, elle n'était pas bête et ferait vite le rapprochement avec une tentative de suicide, alors que le pire dans tout ça c'est que c'était pas dans ton intention. Encore une fois, t'avais été maladroit et stupide, et en dérapant dans l'état dans lequel tu étais tu avais accidentellement visé une veine. Anteynara, même elle, pensait que tu voulais te suicider, et elle ne cessait de remettre le sujet sur la table. Te demandant depuis quand tu voulais mettre fin à tes jours. Tu ne perdis pas de temps car selon toi, tu aurais dû crever à chaque occasion qui se présentait à toi, et à laquelle tu parvenais à t'en sortir indemne, seulement le corps marqué de quelques plaies, qui finissaient en jolies ou vilaines cicatrices selon comment tu gérais ces dernières. Ou peut être parce que la faucheuse n'a pas encore décidé de venir me chercher, rétorquais-tu face à ce qu'elle te disait quant au fait que c'était sans doute parce que ton envie de vivre était plus forte. Enfin, ton envie de vivre, tu la ressentais pas vraiment, alors soit elle était très subtile et cachée, soit effectivement, tu avais de la chance de toujours t'en sortir car la vie considérée que ce n'était pas encore ton heure. Quoi qu'il en soit, tu te trouvais prêt à ce que cela t'arrives un jour. Au moins tu t'y attendais, et le jour où ça arriverait, tu serais prêt finalement. Afin d'engager à ton tour la conversation, tu lui demandais depuis quand elle faisait ça. Torturer des gens. Mettre fin à leur jour. Tu te voyais mal lui demander la cause, comment elle avait débuté, pourquoi elle avait fait ça. Déjà, elle t'avait répondu, chose à laquelle tu ne t'attendais pas. Tu pensais qu'elle t'aurait envoyé chié, qu'elle t'aurait dit que ça ne te regardait pas, tu t'attendais à tout, sauf à ce qu'elle soit honnête et réponde à ta question. Elle avait vraiment commencé jeune. Mais à ton sens ça ne lui était surement pas venue comme ça, genre du jour au lendemain à se dire "tiens si je tuais des gens". Ca c'était les gens complètement malades, atteint de maladie, elle, bien au contraire, elle n'avait rien de quelqu'un d'anormal. Au contraire, on voyait que tout ce qu'elle pouvait faire était réfléchie, qu'elle savait ce qu'elle faisait, et qu'elle avait bien plus de connaissances que bien nombre de gens qui torturer pour le plaisir. Peut-être était-ce une vengeance suite à la mort de proche ? Tu n'en savais rien, mais déjà qu'elle t'avait répondu à cette question, tu ne te voyais pas en rajouter. Peut-être un jour, qui sait. Et t'as appris tout ça toute seule ou quelqu'un t'as guidé ? Ca c'était beaucoup plus vaste comme question. Un simple "quelqu'un" ou "toute seule" suffirait comme réponse, vu qu'elle était comme toi, très évasive sur le sujet. De nouveau, un silence s'installait entre vous. N'étant pas d'un naturel très bavard, cela ne te faisais rien, cela ne causait ni de gêne, ni de malaise dans la mesure où vous n'étiez rien l'un pour l'autre. Et puis, elle semblait tellement prise parce qu'elle était entrain de faire que tu ne te voyais pas la déconcentrée au risque qu'elle ne te gueule dessus, ce qui aurait été totalement plausible venant d'elle, au vue du caractère qu'elle se tenait. Elle ne mâchait pas ses mots et n'aurait pas peur de te faire fermer ta gueule. Mais visiblement, elle, cherchait à savoir pourquoi tu faisais tout ça. J'sais pas. J'ai l'impression que j'peux pas être heureux. A chaque fois qu'il y a quelque chose de bien dans ma vie, tu peux être sûre qu'il finit toujours par m'arriver une couille. Et c'était bien vrai. Quand tu parlais de quelque chose de bien dans ta vie, c'était principalement de ta petite amie dont tu parlais. A chaque fois où tout semblait aller si bien entre vous, il y avait toujours quelque chose pour tout gacher, pour te détruire d'avantage, comme si tu ne l'était pas assez. Quand vous aviez débuté votre relation, deux jours plus tard, tu te faisais planter dans le torse. Alors que ça commençait à aller mieux, et que tu commençais à retrouver un semblant de vie, Anteynara s'était acharnée sur toi, te brisant encore plus. Et maintenant, c'était pas la joie dans ton couple à cause de tout ça. Et puis j'merde tout le temps, lâchais-tu spontanément. Et c'était bien vrai. T'avais l'impression d'avoir été conçu à l'envers. Et que tout ce que tu faisais c'était de la merde. Tu savais pas garder les gens que tu aimais près de toi. Et les gens qui t'échappais, tu savais pas les retenir. En réalité, il n'y avait que Savannah qui avait le courage et la force de rester et te soutenir. De voir du bon en toi, alors que toi, tu ne voyais que le mal. Le connard que tu étais en fait. Que tu avais toujours été. Même elle parfois tu lui donnais la possibilité de partir, mais elle ne le voulait pas. A croire qu'elle était persuadée qu'elle réussirait à faire de toi un homme bien. Et tu essayais, ce n'était pas faute d'essayer, mais tu avais du mal à réussir à chaque fois tu merdais, quoi qu'il arrive.
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(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Lun 2 Jan - 0:21
When we don't know who to hate, we hate ourselves.
Clyde & Anteynara
Anteynara n'était pas un monstre. On pouvait lui reprocher beaucoup de choses, et elle en avait conscience. Elle tuait des gens sans se poser trop de questions et était payée pour, et parfois ça marquait sa conscience et ça se mettait à lui peser un peu. C'était son travail, après tout. Elle n'était cependant pas une personne réellement cruelle, elle ne prenait en général aucun plaisir à faire du mal, n'était pas une meurtrière cinglée et assoiffée de sang. Non, elle était plutôt du genre pragmatique, faisait son travail comme il le fallait, transgressait parfois quelques règles parce qu'elle travaillait seule et qu'elle avait donc ses propres choix à faire, ce qui lui convenait parfaitement. Elle n'avait jamais prétendu être quelqu'un de bien, ou de rendre le monde meilleur par ses actions. Ca lui était arrivé, de tuer des personnes qui le méritaient, et de le savoir au moment même où elle pressait la détente, de savoir qu'elle supprimait quelqu'un de mauvais et que cette disparition ferait bien plus de bien que de mal. Ca lui était arrivé, tout comme ça l'avait parfois surprise dans ces moments-là d'éprouver comme une sorte de fierté pour avoir fait une sorte de bonne action. Mais le reste du temps, elle ne prétendait rien du tout, ne croyait pas faire de la terre un monde meilleur en faisant ce travail, et d'ailleurs, si quelqu'un venait à lui faire des reproches, elle excuserait ses actes de cette façon là, en contredisant simplement et disant que jamais elle n'avait prétendu être une bonne personne. Enfin, malgré tout ça, elle ne prenait pas de plaisir malsain à faire souffrir les gens, sauf si elle avait une bonne raison de le faire, sauf si ça devenait personnel. Avec Clyde, les choses étaient compliquées. Au départ, elle n'avait pas cherché plus loin, l'avait drogué, enchaîné, saigné, sans se poser de questions parce que c'était pour Arielle et que pour elle Anteynara était capable du meilleur comme du pire. Arielle, c'était sa meilleure amie, et le peu de personnes qui comptaient pour Anteynara, elle en prenait soin et veillait sur eux, de façon plutôt redoutable. Elle aurait tué Clyde sans hésiter s'il avait fallu, à ce moment-là. Et d'abord, malgré la nature très personnelle de ses envies de meurtres sur sa personne, elle y était allée stratégiquement, calmement, méthodiquement. Parce que malgré tout c'était son métier et elle le faisait bien. Puis, elle s'était lentement rendu compte qu'il n'y était pour rien, qu'il était innocent, et malgré le doute elle avait continué. Elle ne savait pas trop ce qui lui avait pris ce jour-là, de chercher encore à le faire souffrir alors qu'elle savait que ça ne servait à rien. Peut-être qu'elle s'était perdue, que le doute l'avait perturbée, et qu'elle s'était dit qu'aller au bout et le faire payer lui, ce serait mieux que laisser passer le problème tout simplement. Comme l'illusion d'une victoire. Mais voilà qu'elle se retrouvait de nouveau avec lui, et disons que les envies de meurtres n'étaient plus les mêmes. Le coeur n'y était pas, et surtout, une part majoritaire d'elle-même lui disait très clairement que ce n'était ni juste, ni bon, ni utile, qu'elle soit là à chercher à mettre fin à ses jours. Pourtant, ça aurait été si facile, il était une proie facile. Il l'attendait presque, elle aurait juste eu à tirer et se casser, ou le laisser se vider de son sang sans que jamais personne ne sache qu'elle était venue. Mais non, au lieu de ça, elle lui avait à priori sauvé la vie, ou l'avait du moins maintenu en vie, avait aidé à arrêter le saignement, lui avait donné à bouffer, et voilà qu'elle s'installait à côté de lui pour recoudre sa plaie. Et d'ailleurs, une fois l'habitude prise, elle décidait d'entamer la conversation, choisissant pour sujet les envies suicidaires de Clyde. Quand lui lui disait qu'il n'avait jamais eu les couilles de le faire, elle lui répondait que c'était parce qu'au fond, il avait de vivre et que cela surpassait son envie de crever. Ce qui faisait sens pour elle, parce que les gens qui voulaient vraiment mourir, ils se démerdaient très bien pour y parvenir. Ou peut être parce que la faucheuse n'a pas encore décidé de venir me chercher, il lui répondait, et alors là, s'il voulait commencer à parler de destin et autres conneries de ce genre, ils n'allaient nulle part. Antey, elle se basait sur des faits et sur son expérience, pas sur les pronostics de ce que la Faucheuse pouvait bien avoir envie de faire. Ca n'avait aucun sens à ses yeux, et se dire d'ailleurs que la mort était organisée par un être surnaturel et que tout ça ne dépendait absolument pas de nous... ça n'avait aucun sens pour elle. Du coup, elle rigola un peu, vaguement amusée, et ne répondit rien, parce que continuer sur ce sujet semblait idiot, et parce qu'elle se voyait assez mal discuter avec quelqu'un qui pensait que laisser le temps passer en attendant que la mort se décide à lui tomber dessus était une façon d'utiliser son temps. Et du coup, après un silence, Clyde lui posa une question à son tour, et elle répondit sans trop hésiter, l'informant sur son travail et son expérience, puisque c'était ce que Clyde voulait savoir. Et t'as appris tout ça toute seule ou quelqu'un t'as guidé ? il poursuivait. Elle ne savait pas trop pourquoi il était curieux, en quoi ces informations pourraient lui servir, ou si c'était juste pour faire la conversation. Puis, c'était compliqué comme question, parce qu'aucune réponse simple ne serait vraiment juste. Piquant à nouveau sa peau et ressortant quelques millimètres plus loin, elle passait sa langue sur ses lèvres et répondit. « Quelqu'un, au début. Le reste j'ai appris sur le tas » Puis, on en apprend toujours plus, et un jour on finit par ne pas en savoir assez, et là... De toute façon Anteynara n'était pas idiote, et elle se disait que si elle continuait dans ce domaine, un jour, ça finirait mal, évidemment. « Si tu voulais aller prendre des cours chez lui, cherche pas. Il est mort » elle précisa en haussant un peu un sourcil, à titre informatif. Peut-être que c'était pour ça qu'il posait des questions, parce que dealer le faisait chier et qu'il voulait entrer dans la cour des grands. Très franchement, elle ne pensait pas du tout qu'il ferait un bon tueur professionnel, ou quoique ce soit du genre, mais bon, elle n'était pas bien placée pour lui dire quoi faire de sa vie, alors tout ce qu'elle pouvait faire c'était l'informer que son prof à elle était six pieds sous terre. Et voilà que la conversation mourrait à nouveau, plongeant dans le silence, alors qu'elle tirait sur le fil pour continuer ses points sans se laisser déconcentrer une seule seconde, appliquée. Et du coup, elle reposa une question. C'était sale, intrusif, comme si elle creusait elle-même de ses mains à l'intérieur de sa tête. C'était loin d'être une question qu'on pose, mais elle ne se gênait pas. En fait, elle ne réalisait même pas vraiment que c'était inapproprié, elle posait simplement la question. Et aussi dingue que ça puisse paraître, il y répondait. J'sais pas. J'ai l'impression que j'peux pas être heureux. A chaque fois qu'il y a quelque chose de bien dans ma vie, tu peux être sûre qu'il finit toujours par m'arriver une couille. Wow, effectivement, il avait de quoi déprimer, parce que dit comme ça, c'était assez triste. Antey, elle ne savait pas exactement ce que ça voulait dire "être heureux", tout compte fait. Parce que sa vie semblait être un enchaînement de situations complexes dissociées les unes des autres qu'elle gérait comme elle le pouvait et dont elle ressortait plus ou moins écorchée, mais toujours décidée à passer à l'étape suivante. Peut-être parce qu'elle n'avait pas de grand projet ou de vision très établie de ce que ça pourrait être une vie heureuse. Ou que son bonheur elle le tirait justement de l'incertitude et de ce qui arrivait. Ou peut-être que c'était Clyde qui voyait du mal partout, alors qu'en cherchant un peu, il aurait pu trouver de bonnes choses. Elle n'en savait rien, elle n'était pas psy, et elle n'avait certainement pas la prétention de chercher à analyser sa vie pour lui dire comment la gérer. Et puis j'merde tout le temps, il ajoutait, et c'était presque triste. Ca lui faisait presque de la peine, presque. Non, ça n'allait pas jusque là, mais elle se mordait tout de même la lèvre parce que ce que disait Clyde, ça avait un écho particulier. Elle était loin d'avoir le recul nécessaire pour réaliser aussi simplement que ses actes avaient des conséquences lourdes, que ce qu'elle avait fait avait été réellement terrible, que ça avait été plus qu'un simple interrogatoire dont on se remettait facilement. Que Clyde n'était pas juste ressorti de là vivant, avec des blessures qui s'en iraient, en se disant que ça aurait pu être pire, qu'il était vivant et que c'était le principal. Ca, c'était sa façon de voir les choses à elle, mais pas celle de Clyde. Ca, elle ne s'en rendait pas compte, ça ne lui traversait même pas l'esprit. Mais dans le coin de son oeil, toujours concentrée sur la plaie à recoudre, elle voyait néanmoins sa jambe plâtrée étendue là, et elle réalisait assez brutalement que ce plâtre ne serait pas là si elle n'avait pas débarqué ainsi dans la vie de Clyde. Puis, peut-être que tout ça, le plâtre et le reste, les vestiges de ce jour-là, ça faisait partie des "mauvaises choses" dont parlait Clyde. Peut-être que ça avait sa place dans cette liste de hauts et de bas, et qu'elle avait contribué à faire tout ça, à faire que Clyde lui réponde ça aujourd'hui. C'était étrange, et elle ne pouvait pas vraiment appeler ça des remords, parce que d'une certaine façon, elle continuerait toujours à justifier ce qu'elle avait fait. Elle continuerait toujours à penser que s'en prendre à lui avait été la meilleure chose faire, et que c'était ensuite, bien plus tard qu'elle avait un peu dérapé. Mais aussi, si effectivement elle avait elle-même enfoncé un des clous, alors... ce n'était pas ce qu'elle avait cherché à faire. Elle n'était pas idiote ou naïve, elle savait ce que c'était que d'avoir mal, elle savait plutôt bien, même, mais de ses expériences personnelles, et de ce qu'elle en savait... elle n'aurait jamais pensé que ça soit autre chose qu'une simple étape, un peu douloureuse, mais une étape. Et visiblement pour Clyde, c'était différent de ce qu'elle croyait, et ses actions à elle avaient peut-être leur responsabilité dans le fait qu'il soit aujourd'hui assis dans son propre sang à lui dire qu'il y avait plus de mauvaises choses que de bonnes choses dans sa vie. Alors est-ce qu'elle était prise de culpabilité ? Pas vraiment, parce qu'elle ne regrettait pas et était très claire sur ce qu'elle avait fait, mais faire du mal n'était pas quelque chose qui l'excitait et visiblement, c'était ce qui était ressorti de ce qu'elle avait fait ce jour-là. Elle resta silencieuse un long moment, eut le temps de passer le fil à travers sa peau plusieurs fois, retournant le problème dans sa tête et réalisant peu à peu l'étendue de la chose. « Si c'qui s'est passé la dernière fois, c'est une de ces... couilles... » elle commença, pas très sûre de comment s'exprimer, parce que très clairement ce n'était pas le genre de choses qu'elle avait l'habitude de dire. « ...c'était pas mon intention » termina Antey, toujours aussi concentrée sur la suture, qui ne durerait plus très longtemps à présent. Elle ne savait pas trop s'il avait compris le message, si ce qu'elle disait avait vraiment un sens et si ça retranscrivait réellement ce qu'elle pensait, mais au moins, elle avait fait une tentative. Clyde en ferait ce qu'il voudrait, et elle espérait un peu que ce ne soit pas juste des mots dans le vent qu'il effacerait dans la seconde, parce qu'à elle, ça lui avait pris pas mal d'effort pour les sortir, et ça voulait dire quelque chose, tout de même. Enfin, elle n'était pas en mesure de demander quoique ce soit de sa part, elle le savait bien, et tout ça n'était de toute façon qu'une conversation entre deux personnes pas tout à fait faites pour se parler qui pourtant cherchaient à s'apprivoiser comme deux animaux forcés de cohabiter ne serait-ce que pendant quelques minutes.
MAY
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(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Mar 3 Jan - 20:01
when we don't know who to hate, we hate ourselves
Anteynara & Clyde
Ta vie, c'était de la merde, en tout point. Ton père s'était barré avant même que t'ai pointé le bout de ton nez. Autant il était revenu pour ta soeur, afin de déclarer sa paternité, autant toi, tu ignorais à quoi il ressemblait, le son de sa voix, son prénom, son nom. En réalité tu ne connaissais rien de lui. Absolument rien, pas même son âge. Ta mère n'avait jamais voulu en parler. Peut-être parce qu'elle-même était blessée qu'il ait prit la poudre d'escampette alors qu'elle lui annonçait sa seconde grossesse ? Quoi qu'il en soit, tu ignorais son identité, et tu avais toujours mal vécu le fait qu'il se soit barré comme un lâche. Tu te sentais responsable de tout ça. Et si tu n'étais jamais venu au monde, peut-être que ta mère n'aurait pas eu à supporter son absence, peut-être que désormais, elle serait toujours à ses côtés plus heureuse que jamais. Au lieu de se traîner un fardeau comme toi. Tu sais combien ton adolescence a été dure à surmonter pour ta mère. Te voir dépérir de la sorte, te voir sur le lit d'hôpital, complètement épave suite à cette overdose que tu as pu faire à la disparition de ta meilleure amie. Ou encore toutes ces nuits où tu rentrais à pas d'heure, le corps et le visage en sang, alors qu'elle se faisait un sang d'encre, impossible de fermer les yeux tant que tu n'étais pas rentré. Tu t'en voulais de lui avoir infligé tout ça, sachant que si elle avait décidé de venir vivre ici, ce n'était pas pour rien. Et justement, ce même soir où ta soeur t'as trouvé dans le coma, et qu'en suivant l'ambulance elle a eu cet accident, tu te rends compte que si tu n'avais pas fait cette overdose, jamais elle n'aurait eu cet accident. Mais ça, tu en étais entièrement conscient que si tu n'existais, la vie de beaucoup serait bien plus simple. Est-ce qu'on en parle de Savannah, qui prend pour tout le monde ? Qui subit ton mal-être. Parfois, il t'arrivait de t'en vouloir de t'être engagé avec elle. Non pas que tu regrettes, bien au contraire, Savannah était la meilleure chose qui ait pu t'arriver dans ta vie. Qui s'accroche alors qu'à sa place, tu aurais baissé les bras, qui t'aimes, qu'importe les situations, qu'importe ton attitude à son égard, qui est toujours là pour te rappeler qu'elle ne te laissera jamais elle, comparé à tes proches. Il faut dire que ta mère n'en peut plus, et elle a eu toutes les raisons de baisser les bras, parce que quoi qu'il en soit, t'es un cas désespéré, a ce rythme là, jamais tu n'arriveras à sortir ta tête hors de l'eau. Pour toi, ta vie était vouée à l'échec, tu n'avais jamais été capable de garder un travail, à chaque fois il fallait que tu gaches tout, que tu manques d'assiduité, ou bien que tu arrives sur ton lieu de travail, les pupilles complètement dilatées, et les yeux injectés de sang, la voix qui part en vrille, et ton esprit qui divague. Voilà ce à quoi rimait ta vie à un échec total. C'est pour ça qu'il est vrai que par moment, tu te demandais encore ce que tu faisais dans ce monde, sur cette Terre. Anteynara prétendait que si tu étais encore en vie, c'est parce que ton envie de vivre était plus forte. Tu aurais eu envie de lui rire au nez, littéralement, non parce que clairement, où est-ce que ton envie de vivre était ? Soit elle était enfouie au plus profond de toi, tellement profond que toi-même tu ne la trouvais pas, soit tout simplement, c'était le destin, ton heure n'avait pas sonné. Mais à ton sens, bien que tu ne crois pas au destin et à toutes ces conneries, tu optais pour la seconde option, car clairement, l'envie de vivre, tu ne l'avais pas. Disons que tu t'efforçais de vivre dans ce monde, parce que tu n'avais pas le choix. Et puis, quoi qu'il advienne, bien qu'aujourd'hui, tu te sois fait du mal, sans penser aux conséquences, tu ne voulais pa infliger ta perte à Savannah, même si par moment, tu avais l'impression de croire que c'était la seule chose qui pourrait soulager ce mal être qui te ronge de l'intérieur. Il y avait le prénom de ta petite amie qui résonnait dans ta tête, à chaque coup de lame que tu passais sur tes avants bras. Heureusement, dans le fond, qu'Anteynara était intervenue au bon moment, revenant sur ta position pour se retrouver à tes côtés à te sauver la vie. C'était assez paradoxal. Après avoir eu envie de te tuer, voilà qu'aujourd'hui, elle était revenue sur sa position, au point de suturer ta plaie de ses propres mains. Ce n'est pas ce qui te rassurais le plus au début, mais tu avais essayé de ... Lui faire confiance. C'était assez étrange de parler de confiance avec Anteynara quand elle t'avait fait subir autant des mois passés. Mais là, c'était le mot, peut être qu'au fond de toi, tu avais envie de croire qu'elle était sincère, qu'elle n'avait pas voulu vraiment s'en prendre à toi comme elle l'avait fait, mais que son attachement pour Arielle était si fort qu'elle aurait été capable de commettre le pire pour la venger. Et puis, tu avais envie de croire que ce n'était pas une si mauvaise personne, elle était ... Différente de la première fois où tu l'avais vu. Toujours aussi glaciale, et encore, le discours avait changé, aujourd'hui, c'est comme si elle avait décidé de t'écouter contrairement à votre entrevue dans son entrepôt. D'ailleurs, tu avais réussi à obtenir certaines informations la concernant, parlant un peu plus de son passé, de manière évasive, mais désormais tu savais depuis combien de temps elle faisait ça, et comment elle avait apprit à manier l'art de la torture et du meurtre en toute subtilité. Puis par la suite, elle te questionnait, comme si de son côté, elle voulait en apprendre plus sur toi, et ce côté si sombre que tu dégageais. Alors que tu aurais très bien pu passer la question, tu te surprenais toi-même à lui répondre, disans clairement ce que tu pensais de la situation, et c'était bien vrai, à chaque fois que tu voyais cette petite lueur d'espoir, et que tu essayais de l'attraper, c'était comme si tu arrivais tout en haut de cet escalier aussi long qu'il puisse être et qu'au bout, c'était un trou géant dans lequel tu t'engouffrais. Et c'était un éternel recommencement, tel un cercle vicieux où parfois, tu avais envie de baisser les bras. C'est comme le jour où tu as décidé de t'engager officiellement avec ta petite amie, de vous donner une chance, le lendemain, tu retrouvais ta meilleure amie, et tu te faisais poignarder te retrouvant à l'hôpital pendant plusieurs jours. Comme si quelque chose avait senti que le bonheur pour toi était tout proche, et que tu n'y avais pas droit, alors on te brisait ton bonheur en te blessant. Et tu avais mis du temps à te remettre et voilà que lorsque tout semblait aller pour le mieux avec Savannah, Anteynara était arrivée de nul part, t'embarquant dans son entrepot pour te faire vivre le véritable enfer le temps d'une journée, te plongeant dans une atmosphère sombre dont tu avais du mal à en sortir. Tu broyais du noir, pensais très sérieusement qu'elle aurait dû mettre fin à tes jours, de toutes les façons, tu t'attendais toujours au pire désormais. Et le problème, c'est que Savannah subissait tout ce qui t'arrivais. Et là, ce qu'il t'était arrivé t'avais littéralement renfermé sur toi-même. Et tu le sentais au plus profond de toi que tu étais une cocote minute sous pression, prête à exploser. Soudain, Anteynara prit la parole. Et tu étais loin de t'attendre à ce qu'elle te sorte quelque chose dans ce style là. Ce n'était peut-être pas des excuses à proprement parlé, mais ç'était peut-être tout comme. Peut-être qu'elle aussi avait une fierté surdimensionné, et que le pardon ne faisait pas parti de son vocabulaire montrant des signes de faiblesse, en tout cas, tu étais étonné qu'elle te dise ça de cette manière. Mais quelque part, tu ne pouvais pas lui mentir, ce qu'elle t'avais fait subir faisait parti des merdes qui t'arrivais dès lors où le bonheur osait s'installer dans ta vie. C'est un exemple, effectivement, lâchais-tu, non pas pour la faire culpabiliser, ou pour remuer le couteau dans la plaie, seulement pour qu'elle comprenne ce que tu voulais dire. Façon, c'était passé, et remuer le couteau dans la plaie ne servait plus à rien, d'autant plus qu'elle avait reconnu ses tords finalement. Et puis, elle s'était plutôt bien rattrapée en t'ayant sauvé la mise, alors qu'elle n'était pas obligée de le faire. A ce propos, elle était entrain de terminer ta plaie, et lorsque tu reposais les yeux dessus, tu pouvais voir combien c'était bien fait, c'était propre, discret, comme si elle connaissait le métier. Alors qu'au final, elle avait apprit tout ça toute seule. Pour une qui a apprit tout ça toute seule, c'est du bon boulot, lâchais-tu, tandis qu'elle te libérait ton poignet pour que tu puisses regarder de plus près. Tu rapprochais alors celui-ci de tes yeux pour l'analyser, et il n'y avait aucun défaut. Lui faire ouvertement et directement un compliment, ce n'était pas pour maintenant, toutefois tu devais avouer qu'elle avait plutot bien assuré pour une nana qui a apprit seule. En tout cas je te... Enfin tu m'as comprit, c'était cool, lâchais-tu pour la simple et bonne raison que la remercier, bah... C'était compliqué. Et puis, elle aurait très bien comprit où tu voulais en venir, elle était loin d'être bête. Pas besoin de lui faire un dessin pour comprendre que tu la remerciais d'être intervenue de la sorte pour te sortir de là. Tu décidais alors de te lever, mais tu te rattrapais au lavabo très rapidement. Sans doute que tu t'étais levé trop vite, mais bordel ce que ça tournait. Tu attendais quelques secondes, avant de te remettre de tes émotions, et tout allait mieux. T'sais que t'es pas obligée de rester, et que tu peux rentrer chez toi, lâchais-tu simplement à la jeune fille, bien que tu savais pertinemment que si elle avait envie de se casser, elle n'allait pas attendre que tu lui donnes ton autorisation. A moins que t'attendes que je te file un bière, un café ou que sais-je encore pour m'avoir sauvé la mise ? ajoutais-tu, en laissant échappé un léger, léger sourire du coin des lèvres. C'était encore plus étrange d'agir ainsi avec elle. En même temps, tu n'allais pas non plus l'envoyer chier avec ce qu'elle venait d'avoir fait. Elle avait prit de son temps pour réparer tes conneries, alors qu'elle n'y était pas forcée. Toutefois, tu attrapais la première serviette qui te tombais sous la main pour la poser sur cette mare de sang. Toi aussi t'étais vraiment dégueu avec du sang partout.
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(#)Sujet: Re: When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde) | Jeu 5 Jan - 20:39
When we don't know who to hate, we hate ourselves.
Clyde & Anteynara
Il n'y avait rien de normal dans leur échange et pourtant, ça se passait parfaitement bien. Aussi bien qu'on aurait pu espérer. Les questions qu'elle lui posait étaient déplacées, mais il lui répondait sans problème, et allait jusqu'à s'ouvrir, jusqu'à lui dire des choses qu'elle ne pensait pas qu'une personne soit vraiment capable de dire à une autre, des choses qui ne le concernaient que lui et qu'elle-même, à sa place, aurait définitivement tues. Mais Clyde parlait, et c'était tout à son honneur, puis Antey n'avait rien contre cet exposé soudain de ses envies les plus noires. De toute façon, ils n'allaient pas se mentir, ni lui ni elle n'étaient des personnes particulièrement lumineuses, alors voilà, autant continuer sur leur lancée. Et peut-être que le plus perturbant dans tout ça, ce n'était pas ce que Clyde lui disait, ce qui sortait presque spontanément de lui comme si c'était une évidence de balancer ça là maintenant... Non, c'était plutôt la réaction d'Anteynara et l'effet que ces paroles avaient sur elle. Elle se sentait concernée, pas visée, mais concernée. Elle comprenait que ses actes avaient des conséquences, que peut-être ce qu'elle avait fait avait blessé Clyde autrement que ce qu'elle pensait, et que ça n'était pas un simple petit épisode qui s'effacerait l'air de rien. Ils étaient là, deux mois plus tard, et il avait toujours cette jambe plâtrée, et elle admettait que ça devait être compliqué pour lui, qu'elle avait endommagé son corps et son quotidien et que cela faisait deux mois qu'il vivait avec ce truc autour de la jambe et que c'était un peu à cause d'elle. Et que peut-être, ça lui pourrissait vraiment le quotidien. Peut-être qu'elle était une des raisons, peut-être qu'elle avait un petit peu gâché sa vie et pourri son existence. Ce n'était pas son but, c'était loin d'être ce qu'elle avait voulu ou ce qu'elle voulait, la preuve étant qu'elle s'était décidée à lui sauver la mise et à recoudre sa blessure. Mais le truc, c'était aussi qu'Anteynara n'avait pas pour habitude de recroiser ses "jobs" après les avoir accomplis. Rien que ça, c'était anormal pour elle. Parce que son travail, justement, dans une grosse majorité des cas, c'était de terminer la cible, de tuer et de faire disparaître des gens. Ceux qu'elle torturait, c'était pour des informations, uniquement, et ceux-là aussi finissaient par y rester. C'était comme ça, parce que même si leur mort n'avait pas été explicitement demandée, elle ne pouvait pas laisser de traces derrière elle, pas de témoins ou de preuves. C'était la règle d'or dans son travail. Alors tous les cas similaires à Clyde, ils ne risquaient pas de lui dire quoique ce soit. Ils étaient tous morts et enterrés. Il était le seul témoin, le seul à être resté en vie, le seul qu'elle ait autorisé à continuer de vivre, et ironiquement... il était peut-être celui qui en avait le moins envie. Et cette idée l'aurait presque fait rire si elle n'était pas en pleine réalisation. Mais du coup, s'il était le seul, c'était forcément la première et unique fois qu'elle pouvait comprendre ce genre de choses, la première fois que ses actes avaient une conséquence, qu'ils continuaient à vivre et à exister au-delà de quelques heures, au lieu de mourir et d'être oubliés avec leur victime. C'était bizarre, et ça risquait de la perturber un petit moment, pas au point de la déstabiliser, mais elle y penserait encore, longtemps après avoir quitté la maison, c'était certain. C'est un exemple, effectivement, confirmait Clyde, et elle se contentait de se mordre un peu la lèvre inférieure, toujours concentrée dans la suture qui touchait à sa fin, mais se sentant un peu mal à l'aise, parce que d'un côté, peut-être qu'elle aurait préféré qu'il la contredise. Et de là à penser que tout ça était un poids sur sa conscience ou une connerie du genre, surement pas, mais voilà, ... elle aurait préféré, peut-être. Elle finissait la suture, passait une dernière fois le fil dans sa peau, tirait juste comme il fallait, puis faisait le noeud et relâchait doucement son poignet, en s'éloignant un peu, comme pour lui faire signe qu'il pouvait récupérer sa main. Pour une qui a apprit tout ça toute seule, c'est du bon boulot, il fit, et elle osa même un vague sourire, alors qu'il se penchait pour regarder de plus près. Elle ne douait pas de son travail. La coupure était désormais une simple ligne, fine, un trait en fait, discret et soigné. En tout cas je te... Enfin tu m'as comprit, c'était cool, il lâcha ensuite, et ça devenait presque trop bizarre pour elle, qui riait un peu, nerveusement sans aucun doute. « Ouais » qu'elle lui sortait, pour couper court à tout ça, au cas où il serait pris par la folle envie de continuer là-dedans, le tout en se levant et rassemblant ses affaires. Elle referma la trousse, cala un peu mieux son flingue coincé à l'arrière de son pantalon, regardant du coin de l'oeil Clyde qui se levait. Il faillit se casser la gueule, et elle sortit une main, juste un peu, vite fait, instinctivement, avant de se stopper dans son geste et de garder son bras près d'elle, parce que Clyde était assez grand pour se débrouiller tout seul et que oui, ce serait con qu'il finisse par crever en se cassant la gueule et se claquant le crâne sur le bord du lavabo après tout ça, mais bon... Au final, la question ne se posa pas, il était à peu près stable, et elle regardait un peu autour d'elle, entre le sang sur le sol et le mur, celui sur ses propres vêtements et ceux de Clyde... T'sais que t'es pas obligée de rester, et que tu peux rentrer chez toi, il lui sortit alors, la tirant hors de sa contemplation, et visiblement pressé qu'elle se casse. Elle comptait le faire de toute façon, ne voulait pas s'attarder, n'avait plus rien à faire ici ni à lui dire. A moins que t'attendes que je te file une bière, un café ou que sais-je encore pour m'avoir sauvé la mise ? ajouta Clyde, un sourire microscopique s'étirant au coin de sa lèvre. Et non elle n'attendait rien, vraiment, et si elle voulait un café, elle se le ferait chez elle, son café à elle, le meilleur, sur son canapé, avec son chien à côté d'elle. Pas ici, avec Clyde. Elle tenta le même genre de sourire, parce que de toute façon c'était tout ce qu'elle semblait savoir faire. « Nan... nan, j'vais juste... rentrer me doucher » elle marmonna en s'essuyant ses mains tachées sur son jean, tandis que Clyde de son côté balançait une serviette sur le sol couvert de son sang. « D'ailleurs tu devrais faire pareil. Et passer la serpillère aussi... » elle poursuivait, parce que très franchement, pour un lieu qui n'avait rien d'une scène de crime, la pièce y ressemblait tout de même beaucoup. Elle se dirigea lentement vers la porte, tout en sortant une clope de sa poche et la coinçant entre ses lèvres. « Un jour on s'croisera peut-être sans que tu réussisses à saigner partout sur mes fringues » elle lâcha avec un vague rire, le dos tourné vers lui alors qu'elle sortait de la salle de bain. C'était sale comme vanne, surement pas bienvenu, mais ça l'amusait, et elle ne s'en rendait pas vraiment compte. Que peut-être ce n'était pas un sujet sur lequel plaisanter, pas aussi fraichement en tous cas, et pas en suggérant que ça avait été sa faute à lui, et ce les deux fois. « Bye » elle lui dit finalement, en s'éloignant et sans même se retourner, avant de descendre les escaliers et de se tirer, allumant sa cigarette à peine la porte passée.
MAY
FIN.
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When we don't know who to hate, we hate ourselves. (clyde)