Thompson ne comptait certainement pas laisser Derek s’enfoncer encore plus, alors qu’il avait passé les nuits des dernières semaines à devoir supporter un homme ivre et incapable d’être un minimum cohérent et logique ! Si encore il ne l’avait vu qu’ainsi, le cerveau bouzillé par l’alcool, mais c’était loin d’être le cas : il avait pu comparer entre le Derek totalement ivre et le Derek à jeun. C’était de l’eau et du vin, c’était le cas de le dire, et à la place de l’homme brutal et vulgaire se dévoilait un homme charmant, capable d’être réellement attentionné et respectueux de son partenaire. Et c’était cet homme-là que Thompson appréciait ! Celui-là qu’il voulait retrouver !

Alors d’emblée, sans lui demander son avis, il lui prit son sac rempli de bouteilles des mains et le garda, bien décidé à mettre fin à tout cela. Derek méritait mieux, et Thompson savait pour l’avoir vécu que personne ne se sortait jamais seul de l’alcoolisme… Alors puisqu’il avait besoin de quelqu’un pour lui donner un bon coup de pied au cul afin de le sortir de là, il serait cette personne ! Il le lui devait : Derek était celui qui l’avait sorti de l’enfer du club après tout ! Ce serait la monnaie de sa pièce, et quoi que dise ou rouspète Derek, il le méritait amplement ! Thompson ne baisserait pas les bras sur cette histoire-là, hors de question.

Alors oui, le milliardaire ronchonna et exigea qu’on lui rende les bouteilles, tendant une main agressive vers le prostitué mais ce dernier refusa de céder. Au contraire il resta ferme et décidé, levant un regard sévère sur le brun. L’autre se rapprocha jusqu’à se coller à lui, cherchant à rattraper ses bouteilles, et ce simple contact réveilla totalement Thompson… Il se sentit réagir aux frottements contre son corps, frémit à la voix rauque de Derek qui lui demandait son alcool…
Il savait qu’il ne ferait pas le poids contre la force brute du brun mais…
Mais il tenta la seule chose qu’il pouvait faire en cet instant : il se hissa sur ses pieds et captura ses lèvres pour l’embrasser avec passion. Cherchant à lui faire oublier les bouteilles, cherchant à ramener son attention sur sa propre personne.
Et quand il sentit Derek réagir enfin au baiser, il lâcha le sac et glissa ses bras autour de son cou pour mieux s’agripper à lui, gardant ses lèvres contre les siennes dans un baiser qui s’enhardissait, de faisait de plus en plus brûlant, de plus en plus impérieux. Il ferma les yeux et se laissa emporter par la présence de Derek contre lui, la chaleur de son corps et le désir qui montait en lui, de plus en plus exigeant.

« J’ai envie de toi… » murmura-t-il entre deux baisers, ses lèvres à peine écartées qu’elles fondaient de nouveau sur celles de Watts avec une sensualité et une passion tendre.

Il n’y avait rien d’agressif dans cette étreinte, rien de brutal : ils se laissaient tous deux happés par l’instant, sans trop savoir où cela les mènerait et s’en moquant totalement. En cet instant tout ce que voulait Thompson, c’était se perdre dans les bras de Derek… Et il espérait de tout cœur que Derek en avait oublié ses maudites bouteilles !

Il avait besoin de boire. Boire pour oublier les monstruosités qui le hantaient depuis quelques années. La mort qui planait autour de lui et la perte des êtres chers. Il voulait sa bouteille, il la lui fallait à tout prix. Derek s'étira mais Thompson s’esquivait avec grâce, l'empêchant de reprendre son dû. L'alcoolique risquait de devenir violent, plus on lui interdisait l'alcool et plus il commençait à utiliser sa force. Il combattit plus fortement, avant de sentir des lèvres capturer les siennes. À prime abord, il se montra mécontent d'une telle attaque, avant de sentir sa bouche être dominer encore davantage. Combattant pour ne pas se laisser aller, il se redressa, non Thompson n'aurait pas le dernier mot, mais il sentit des bras lui capturer et le cou. Impossible de combattre davantage, l'envie le gagnait, petite érection naissante dans son pantalon et il répondit à son baisé. « J’ai envie de toi… » Puis, de nouveau, les hommes se lièrent l'un à l'autre. Derek avait cette mauvaise voix qui lui dictait de ne pas se laisser avoir, que c'était une tactique pour l'empêcher de boire, mais son envie commençait plutôt à penser pour lui. Il attrapa les fesses de Thompson, le soulevant un peu du sol tout en le collant contre lui. Il avait aussi envie, comment le nier quand nous avions une déformation énorme dans le pantalon et que nous trouvions la peau dénudé très douce à notre contact.

Derek se décida, nous allions oublier notre soif et on attrapa les fesses de Thompson plus fortement pour le soulever complètement. On le transporta jusqu'à la salle à manger où l'homme fut couché sur la table. Là, des doigts s'attaquèrent à l'ouverture du pantalon de Thompson. Il fut ouvert avec une fougue sans pareil pour aller chercher l'appareil reproducteur que Derek avait une terrible envie de s'amuser avec. Il se pencha pour se mettre à genoux avant de capturer l'homme dans sa bouche.

Les deux amants s'adonnèrent à la découverte du plaisir matinale dans la salle repas, puis on termina le tout au salon. Ou Derek se retourna étendu sur le sol, après que le canapé ne se soit retrouver trop petit pour eux deux. Thompson l'avait fait jouir tant de fois, qu'il était las. Incapable du moindre mouvement. Tant d'énergie dépensé dès le matin, et dire que lui s'était retrouvé à bien plus participé qu'à leur habitude. Il faut dire que comme Thompson avait peu dormit, à la fin Derek s'était retrouvé à prendre les devants, ayant plus d'énergie et se sodomisa lui-même sur l'homme.

''- As-tu besoin de quelque chose? ''

Derek chercha pour sa part une coussin pour le glisser en dessous de sa tête, il avait le corps transpirant après toute ses heures de baise torride. Il soupira longuement, avant de fermer les yeux. Quel imbécile il avait été, Thompson qui se retrouvait chez lui, avait semble-t-il dormit ici et pire encore qu'est-ce que les deux allaient bien pouvoir devenir.

''- Tu as un endroit où aller? Tu avais des vêtements?''

Sur le coup, l'escapade de la veille lui revenait peu à peu et il avait quitté avec Thompson sans lui laisser prendre le moindre de ses effets personnels. Et là, Derek commençait à revenir à la dur réalité.

C’était autant une tactique pour éloigner l’attention de Derek des bouteilles qu’une envie réelle et profonde chez Thompson de se laisser aller contre ce corps puissant et d’y goûter encore une fois. Une dernière fois peut-être, qui savait ? Il était libre désormais, et l’idée même de faire cela de manière volontaire et non plus parce qu’il était payé changeait totalement la donne !  
Il avait envie de Derek Watts, une envie brutale et indécente qui lui vrillait les reins, et quand il sentit l’homme d’affaires s’abandonner, il en profita et attaqua, lui volant ses baisers, l’empêchant de penser à autre chose que son corps qui se pressait contre le sien et exigeait tellement, tellement plus… Il sentit le brun le soulever et venir le déposer sur une surface dure, avant que sa braguette ne soit baissée… Il se laissa aller contre la table en soupirant d’aise, se sentant lentement partir.

Ce fut épique, comme si cette liberté nouvelle lui donnait des ailes et ils se lâchèrent complètement, l’un pour oublier son besoin d’alcool et l’autre pour oublier qu’il n’avait nulle part où aller désormais. Leurs corps se répondirent à l’unisson, vibrant de la même intensité érotique qui les emporta tous deux. Après la table, ils atterrirent sur le canapé, puis le sol, incapable de se rassasier du corps de l’autre et d’en finir : ils en voulaient plus, toujours plus, et la passion fut telle qu’elle laissa Thompson épuisé et à bout de forces. N’ayant pas dormi, l’effort demandé était trop important et il finit sur le dos, à regarder Derek qui le chevauchait avec ardeur, plein de fougue.
Ils explosèrent tous deux une dernière fois, et Thompson se laissa aller, le dos au sol, essoufflé et totalement repu.

« Hein ? » demanda-t-il d’une petite voix, n’ayant pas réellement écouté ce que venait de dire son amant.

Amant et non plus client. Cela changeait absolument tout… Et Thompson adorait cette idée.
Il tenta de se concentrer, et la réalité le frappa de plein fouet quand le brun lui demanda s’il avait un endroit où aller. Oui, évidemment, il ne comptait pas le garder ici… Quel idiot il était.
Son regard s’orienta vers le plafond et il soupira :

« A part le club, non. Je… Je dors… »

Il se racla la gorge, affreusement mal à l’aise :

« Je suis à la rue. »

Il était épuisé, essoufflé et pourtant il se redressa en soupirant, s’asseyant dans le canapé. Si Derek était déjà pressé de le voir partir, il ne comptait pas rester trop longtemps : tout cela deviendrait bien trop gênant.

« J’vais pas t’ennuyer plus longtemps, j’vais me débrouiller. Mais… »

Son regard se baissa vers Watts et il soupira :

« Arrête l’alcool, vraiment. T’es un chic type quand t’es à jeun, et un enfoiré quand t’es ivre. »

Quelle matinée de baise torride et sans fin, jamais encore Derek n'avait connu tel bonheur et viendra à se laisser reposer contre le sol. C'était si nouveau et si bon pour lui. Normalement, il aurait jeter son amante à la porte pour pouvoir travailler tranquillement. Sauf que là, il n'avait que la force de prendre un coussin et y apposer la tête. Nous étions las de bien-être, repu de tout ce plaisir non retenu et complètement relâcher. Sans retenue, il faisait l'amour avec Thompson, tout en prenant un plaisir assez malsain. C'était si bon d'être avec un homme, à croire que tout le reste n'avait plus d'importance. Le travail, la boisson ou même sa famille. Même ses petits malheurs étaient évacués pour le laisser bien reposer.

Derek décida de régler quelques questions avec son amant, après tout, il avait beau l'avoir aider, mais la vie n'était pas des plus roses. Thompson aurait-il un endroit où allé? De l'argent mis de côté? Derek en doutait un peu maintenant, et il se demandait pourquoi il s'était mêlé des histoires de cet homme. En même temps, il refusait que Thompson soit à un autre homme. L'idée que Johnson ait manqué le toucher l'horripilait au plus haut point. « A part le club, non. Je… Je dors… » Beaucoup d'hésitation dans la voix qui fit tourner la tête du brun vers lui. « Je suis à la rue. » Moue de dégoût sur le visage du milliardaire, mais comment juger. Son domaine n'était guère mieux, et il ne pouvait se justifier ni critiquer la vie de cet homme qu'il ne connaissait pas. « J’vais pas t’ennuyer plus longtemps, j’vais me débrouiller. Mais… » Thompson s'installa sur le canapé assis avant de semble-t-il vouloir lui dire quelque chose. Derek referma les yeux, comme si au final il réfléchissait à quelque chose. « Arrête l’alcool, vraiment. T’es un chic type quand t’es à jeun, et un enfoiré quand t’es ivre. » Petit rire malsain, non même les gens qui le voyaient à jeun ne l'appréciait pas toujours. Derek n'avait aucun ami, et dans les affaires, il était un requin prêt à tout dévorer et écraser les autres pour être le numéro un. Thompson semblait l'idéaliser, ou le voir comme un homme qu'il n'était pas.

''- Écoute, tu ne vas pas retourner vivre dehors. Je t'ai mis dans un pétrin sans pareil, et je ne vais pas te laisser comme un chien, parce que justement j'étais ivre et un enfoiré qui n'a pensé qu'à lui.''

Le brun attrapa le bord du canapé pour avoir un appui tout en se redressant lentement, s'assoyant avec un petit grimace et une sensation étrange entre ses jambes. Pauvre moquette qui prenait cher, salit par la semence qui s'écroulait de lui.

''- Brouhhh... Comme je suis responsable de ton malheur, pour quelque temps, tu devrais rester dans cet immeuble. Il a sûrement une suite qui est libre sur l'un des étages, et tu pourras t'y installer. Pas question que tu sois à la rue parce que je n'ai pas pensé que ça aurait des répercussions si je payais tes dettes.''

À combien les dettes? 1 milliards? Là, Derek fronça le nez en grattant ce dernier, il était encore un peu perdu dans les événements de la veille.

''- En contre-partie... hmmm tu pourrais faire le ménage de chez moi? Parce que faut l'avouer, je n'ai guère le temps, et je laisse personne être au courant pour... mes déboires nocturnes.''

Et comme Thompson était au courant, avait besoin d'un toit et lui d'une ''femme'' de chambre, il était tout bénef par cette idée. Il gagnait sur bien des points.

''- Mais que je boive, cela ne te regarde en rien, et je préférerai que tu ne t'en mêles plus dans le futur.''

Il avait des raisons, ou plutôt ses cauchemars et il avait besoin d'enterrer ses derniers.

Il regarda Derek se redresser tout en l’écoutant attentivement, soudain suspendu à ses lèvres. Venait-il de dire qu’il le logerait ? Qu’il allait lui laisser un appartement dans cet immeuble ? Pour lui tout seul ?!
C’était assez dingue que Derek pense avoir provoqué son malheur, mais en l’entendant lui proposer autant de choses, et surtout une telle chance, Thompson oublia ses scrupules et ses envies de rassurer l’homme d’affaire : au contraire, il n’allait pas laisser passer une telle occasion ! C’était inespéré, et Watts était tellement naïf !

Il retint un sourire ravi, même si dans le fond, il était réellement soulagé de ne pas avoir à retourner à la rue, et hocha simplement la tête en contrepartie aux paroles du brun, le laissant s’asseoir à côté de lui.

« Le ménage ? Oui évidemment ! Je ferai tout ce que tu voudras ! »

Pour avoir la chance d’habiter dans un appartement sans avoir à payer un loyer, il aurait fait beaucoup de choses… Trop de choses d’ailleurs, ce qui prouvait à quel point il était tombé bien bas. Mais cela n’avait plus d’importance, pas quand il avait la chance d’avoir un type aussi naïf et aussi riche sous la main !
Par contre, quand Derej lui demanda de se mêler de ce qui le regardait concernant ses problèmes avec l’alcool, il lui adressa un regard inquiet : pour avoir vu nombre de ses parents adoptifs sombrer dans l’alcool, il n’en connaissait que trop les dangers. Et si Derek était le poisson idéal à attraper dans ses filets, il était hors de question qu’il le laisse filer tout simplement parce que ce dernier n’arrivait pas à se séparer de sa bouteille !
Alors s’il ne dit rien tout de suite, il se promit de tout faire pour garder Derek à jeun et l’empêcher de toucher de nouveau une bouteille !

« Comme tu veux. »

Les choses furent décidés ainsi, Thompson habiterait dans l'un de ses appartements, en échange de quoi, il nettoierait celui de Derek, non sans quelques arrières idées sexuels par le fait même. On comptait bien le garder prêt de lui quelques temps. Après quoi, Thompson ne poserait pas de question sur les agissements de Derek envers ses nombreuses beuveries. Tout était donc parfait. La journée même, on régla les quelques détails concernant l'appartement. Ce dernier plutôt éloigner de celui du milliardaire. Question que personne ne pose de question sur leur lien. Le tout fut ensuite meubler avec divers objets de luxe pour le plus grand des plaisirs de son habitant. Thompson était choyé, autant qu'une pute de luxe pouvait l'être. N'était-ce pas ce que Thomp était en train de devenir? Derek lui payait tout ce donc il avait besoin pour vivre en échange de quoi les rapports sexuels entre eux revenaient de plus en plus souvent. Deux jours au maximum, même plusieurs fois par jour. Derek entretenait complètement cet homme, sans trop lui demander quoi que ce soit. Après tout, leur relation était semble-t-il de plus en plus normal.

Bien que Derek ne se montra guère fidèle, rare n'était pas les matins où on retrouva l'homme encore ivre au-côté d'une demoiselle, bien trop jeune pour Derek. Combien de soir se faisait-il raccompagner par une secrétaire de son bureau? Bien trop souvent cela arrivait. Et quand Derek avait envie de Thompson parce que la fille précédente n'avait pas été en mesure de le satisfaire, il avait bien souvent du rouge à lèvre sur la chemise.

Le plus gros des soucis restait que Derek continuait de boire, sa consommation allait même en augmentant. Plus Thompson s'acharnait pour qu'il arrête, plus Derek buvait en cachette et en dehors de son condo. Oui, il commençait aussi à voir moins de fille, car saoul, il allait toujours vers Thompson. Il avait tellement envie de le prendre, mais cela n'arrivait guère. Thompson le repoussait, et pire, il dû se montrer menaçant. Disait qu'il voulait le quitter, partir loin, ou pouvait même faire preuve de violence mentale.

----------

Un soir, le même que les autres, Derek entra chez Thompson, plus saoul que jamais. On pouvait même se demander comment il tenait encore debout. Il chancelait dangereusement, vomissait même par endroit.

''- Petite pute? Allons, elle est où ma....''

Plus forte nausée, et Derek tomba à genou sur le sol. Un plancher qui tournoyait autour de lui. Il vomit de plus belle, avant d'hoqueter tout en se relevant.

''- Putain, aller ma putain, viens ici.''

Pourquoi avait-il cette impression, que Thompson ne se trouvait pas dans l'appartement? Non, il devait y être, on avait rendez-vous depuis ce matin pour aller dans un restaurant cinq étoiles.

''- Aller... OH MERDEEEE...''

Il trouva bien Thompson, ce dernier était caché dans les ombres, dans une pénombre prêt de la fenêtre plus menaçant que jamais. Plus style sérial-killer ça ne faisait pas. Derek se tapota la joue, non non, la vision était réelle, Thompson était là, l'air plus noire que tout ce qu'il avait pu voir de toute sa vie. Il déglutit, avant de tomber sur les fesses.

''- Bébé... tu me fais quoi là? ''

On recula, la main qui glissa sur une substance visqueuse derrière lui, et il tomba sur le dos.

''- pourquoi, t'es dans le noir? Pour aller avec une tenue de sado? Tu sais que tu serais sexy dans du latex?''

Passer du club à cet appartement, c’était un tel revirement pour Thompson qu’il en oublia tout : il oublia la morale, il oublia ses préjugés d’avant, il oublia ses exigences d’autrefois. Il avait été un homme carré et intransigeant il fut une époque, mais il y avait eu la rue, puis le club et la prostitution… Il avait sombré si bas qu’il avait vraiment cru qu’il ne pourrait jamais en revenir. Et puis Derek était arrivé, et Thompson vivait une résurrection depuis : c’était tellement énorme pour quelqu’un comme lui qu’il passa outre sur absolument tout. Les soirs où Derek rentrait totalement ivre, le rouge à lèvre sur son col, sa façon dispendieuse de vivre et de jeter l’argent par les fenêtres… Il s’en moquait royalement du moment qu’il pouvait dormir dans ce bel appartement et y vivre en toute sécurité, loin de la rue, de ses caïds et des dealers. Il était à l’abri de tout et cerise sur le gâteau, il avait trouvé un partenaire de coucherie tellement bon qu’il en devenait accroc, guettant les retours de Derek et l’attendant parfois impatiemment jusqu’à tard dans la nuit.

Cela dura un moment… Jusqu’à ce que l’état de Derek empire et qu’il ne pousse le bouchon un peu trop loin parfois : rares furent les soirs où il rentrait à jeun désormais, et il devenait de plus en plus violent. Il lui arrivait de rentrer tellement ivre qu’il exigeait de prendre Thompson, et comme ce dernier le lui refusait, se mettait à utiliser ses poings en compensation pour faire entendre sa volonté. Et un soir, il poussa le bouchon vraiment trop loin, laissant des marques sur le corps de Thompson qui comprit qu’il s’était fourvoyé. A trop rêver au conte de fées, il en avait perdu tout sens des réalités ! Il devait absolument se reprendre et faire cesser cela, car Derek risquait de recommencer en bien pire la prochaine fois ! Et il était hors de question qu’il ait quitté l’enfer du club pour connaître celui aux côtés de Derek.

Alors le lendemain soir, quand Watts rentra une fois de plus totalement ivre et se mit à l’appeler en l’insultant, Thompson ne bougea pas, contrairement à d’habitude. Il était tapi près d’une fenêtre et il le regarda tomber misérablement au sol avant de se mettre à vomir cet alcool qui lui empoisonnait le corps et l’esprit.
Il se contenta d’observer sa déchéance et de se dire que cette fois-ci, c’en était trop. Alors quand il jugea que Derek ne lui opposerait plus aucune résistance, il s’approcha, attrapa son poignet et le souleva du sol, le tirant sans sommation :

« Viens ici !! »

Il l’emmena jusqu’à la salle de bain, ignorant ses protestations et sachant pertinemment que vu son degré d’alcoolémie, le milliardaire serait incapable de protester ou de lui résister. Une fois là-bas, il brancha l’eau chaude de la douche et y poussa Derek tout habillé, le retenant pour empêcher qu’il ne tombe : il prit le pommeau et le lava consciencieusement, retirant la puanteur qui imprégnait chaque retour de soirée de Watts. Et une fois que l’homme d’affaire fut entièrement douché, il le fit sortir, retira ses vêtements trempés et le ramena dans la chambre sans ménagement : il était hors de lui de le voir aussi mal en point et d’une manière générale, pour tout ce qu’il avait osé lui faire jusqu’à présent.
Il le poussa vers le lit, le laissant y prendre place, et mit ses poings sur les hanches, furieux, avant de brusquement s’approcher pour lui coller une gifle retentissante :

« Ça, c’est pour m’avoir encore une fois traité de pute ! Et celle-ci (il lui redonna une autre gifle), c’est pour t’être mis dans cet état pitoyable ! Ça n’est pas digne de toi Derek, vraiment pas ! »

Et comme Derek semblait sonné par ce revirement de fortune, il prit les menottes qu’il avait posé sur la table de chevet, en passa une autour du poignet de l’homme d’affaire et vint attacher l’autre à un des barreaux du dessus de lit.

« Et ça, c’est pour te désintoxiquer une bonne fois pour toutes ! »

Jamais Derek n'avait atteint un degré d'alcoolémie aussi élever qu'en cette soirée. Il était si mal en point, qu'une fois rentrée, la différence de luminosité eut un effet incroyable sur son corps. Il chuta vers le sol, vomissant ses pauvres tripes à de multiples reprises. Sa coordination était si mauvaise qu'impossible pour lui de se remettre debout, ou même tenter d'être assis. Le pire, c'est qu'il n'avait presque plus conscience de ce qui l'entourait autour de lui. Il peinait à réaliser qu'au final, Thompson n'était peut-être pas là, il le cria tel un chien, mais toujours sans réponse. Il fallut à Derek un temps pour enfin voir une masse corporelle prêt d'une fenêtre. Celle-ci se rapprocha lentement de lui, on leva les yeux, plein d'espoir, oui, allons jouer à touche zigounette. Derek rit à son idée, mais il dû rire jaune, car on l'attrapa sous l’aisselle pour le faire plus au moins marché. Il clopinait plus qu'au chose, suivant Thompson jusqu'à la salle de bain. Pourquoi? Lui c'est vers le lit qu'il voulait aller. On tenta de prendre le chemin, qui en fait serait plutôt celui de la cuisine, preuve que son cerveau n'était plus du tout là où il devrait.

''- La chambre, bébé, la chambre...''

On eut beau tenter toute manœuvre de détournement, mais qui de toute manière n'était guère très doué. Outre la main sur l'entre-jambe, à croire que ça, on connaît le geste par cœur. Derek le voulait tellement, lui faire l'amour. Surtout que jamais Derek n'avait eut aussi mauvaise journée. Sauf que le voilà pousser vers la douche et installer sur un petit banc s'y trouvant.

''- HMMM??? ''

On chercha à comprendre pourquoi il était là, mais à peine le regard levé, il se fit asperger d'eau. Elle était presque trop chaude d'ailleurs et tenta de se protéger de sa main. Agresser par le jet qui faisait en sorte que ses vêtements lui collaient à la peau et que ses cheveux retombaient sur son crâne. Même sa barbe ne fut aucunement épargnée. À croire qu'on ne prenait aucunement garde à ne pas l'arroser au visage. L'eau chaude lui redonna un peu de couleur et de la vivacité, et il finit par se mettre à grogner de mécontentement de se faire ainsi nettoyer. Il n'était pas un animal pour se faire traiter de la sorte.

''- T'arrête ça immédiatement.''

Encore quelques secondes et enfin on dû le juger propre car le jet se détourna avant d'être arrêter. Derek fut tirer vers l'avant, sans ménagement pour qu'on lui retire le moindre de ces vêtements. Ses derniers étaient tous tremper, un costume à plus de 1000$ complètement foutu par de l'eau. Tout y passa, et il se retrouva aussi nu qu'un nourrisson et très beau gracieux. Il ragea avant d'être transporter par le bras vers l'endroit donc il rêvait tant. La douche l'ayant un peu réveillé, il pu s'installer sur le lit. Nu et avec un homme, tout cela ne pouvait que préjuger des heures et des heures de plaisir. On rit, tout en s'installant sur le dos, avant de voir Thompson venir prêt de lui mais ce fut pour le désarçonner d'une puissante gifle. « Ça, c’est pour m’avoir encore une fois traité de pute ! Et celle-ci Ce qu'il pouvait être successible à la fin. Derek n'avait qu'appeler son bébé par son petit surnom. Pourquoi le prenait-il toujours ainsi? c’est pour t’être mis dans cet état pitoyable ! Ça n’est pas digne de toi Derek, vraiment pas ! » Déjà coller dans le lit, la deuxième gifle où pour effet de lui faire complètement tourner la tête.

Derek sentit à peine son poignet être tirer vers le haut du lit, et il lui fallut tenter de le redescendre pour comprendre qu'on venait de l'attacher avec une paire de menotte. « Et ça, c’est pour te désintoxiquer une bonne fois pour toutes ! » On tira sur la chaîne. Derek n'était pas très branché sado-maso, même qu'il avait rarement fait. On tenta donc de bouger, mais il se retrouva a tombé en bas du lit. Le bras presque tordu. Il ressentit à peine la douleur, et redressa la tête vers Thompson, une bouille d'enfant sur le visage.

''- Mais rhooo... veut toi...''

On se tient le poignet attaché tout en essayant de regagné le lit, chose difficile surtout que cette fois, Thompson ne faisait rien pour l'aider. Derek glissa à de très nombreuses reprises avant d'enfin arriver à se remettre sur le matelas. Là, il chercha Thompson, ce dernier avait visiblement quitter la chambre.

------------

La nuit passa, seul pour Derek, on venait parfois voir s'il ne se vomissait pas dessus, chose qui semblait s'être calmer en milieu de nuit. Pendant l'aurore, Derek s'était enfin endormit, et quand il se réveilla vers 11h. C'est pour voir qu'un verre d'eau l'attendait avec du pain grillé, et visiblement froid. Les pains n'avaient même pas été beurré, et au contraire, il était accompagné de petit sachet de beurre d'arachide et d'un couteau. Message pour lui dire, qu'il devrait le faire lui-même.

''- Thommm???''

On l'appela une première fois, sans réponse, et une seconde, sans que personne ne vienne à lui. Derek s'assit, avant de regarder la menotte.

''- Et je fais comment si je veux aller au toilette? ''

Toujours sans réponse. Décidément, la matinée était mal commencé, surtout que visiblement, on n'allait pas venir lui répondre. Le pire était qu'il avait son mal de crâne habituelle. Il fixa le plateau, dans lequel aucun médicament n'avait été placé.

''- THOMPSON??''

Crier de l'aida guère et il se courba sur lui-même, prit d'un malaise. La main sur le front, il déglutit avant de faiblement respirer, tentant de calmer cette montée d'adrénaline qui n'aida pas son mal. Une fois calmée, il se redressa avant de regarder autour de lui. Il fouilla la table de chevet, dans laquelle il ne trouva... ou plutôt que des pamphlets de renseignement sur l'alcoolisme a long terme. Il les jeta au loin, dans la pièce.

''- Mais qu'il aille se faire foutre.''

Pourquoi rager? Surtout que visiblement personne ne viendrait à lui? Par contre, Derek eut du mal à ne pas être en colère, il lui fallut une bonne trentaine de minute avant d'entrer calme et mangea brièvement ce pain froid. On patienta, une heure et une seconde, mais personne ne venait à lui.

''- MCMILLIAN PUTAIN LIBÈRE-MOI!!!''

Il avait d'autres préoccupations plus importantes que d'être enfermer et livrer à lui-même. Et cette fois, il espérait grandement avoir une réponse.

Thompson ne comptait absolument pas l’aider : Watts allait trop loin et désormais, il devait prendre conscience de l’état catastrophique dans lequel il se mettait ! Il mettait gravement sa santé en jeu, sans même parler de sa réputation si un jour un journaliste tombait sur lui dans cet état, et Thompson ne pouvait pas le laisser faire de cette manière, sans réagir. D’autant que désormais, Derek devenait même violent vis-à-vis de lui et cela, c’était quelque chose que l’ex prostitué n’admettrait jamais.
Alors il le laissa attaché sur le lit, le regarda se dépatouiller avec les menottes et tenter de trouver une position confortable, ne l’aidant en aucun cas et se contentant de s’assurer qu’il s’endormait.

Il s’activa toute la nuit, tâchant de mettre en place cela, et le lendemain matin, vint déposer un plateau avec pain grillé et un verre d’eau sur la table de chevet de Derek : la désintoxication se devait d’être brutale pour être efficace, il l’avait lu sur un site internet écrit par un médecin, et il comptait bien faire suivre ce régime à Derek.
Il ressortit, l’abandonnant dans les bras de Morphée, et ne répondit pas quand ce dernier se réveilla quelques heures après et se mit à hurler son prénom. Il le laissa poireauter encore une bonne heure avant de daigner se présenter à sa porte, qu’il ouvrit doucement.
Il entra, referma et s’appuya dos à la porte, observant d’un air extrêmement calme Derek sur le lit. Il croisa les bras et attendit que ce dernier ait fini d’expulser sa colère avant de répondre très calmement :

« Tu ne sortiras pas d’ici et je ne te délivrerai pas. Et si tu as des remarques à faire, tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même Watts. »

Il claqua dans ses doigts comme s’il se rappelait quelque chose et lança un regard froid à Derek, le genre de regard qui d’habitude faisait taire n’importe quel interlocuteur :

« Ah oui, Watts. Plus de Derek, parce que vu l’état dans lequel tu te mets, tu n’es plus vraiment un homme à mes yeux et encore moins un ami. Donc désormais je t’appellerai Watts, et uniquement ainsi. Et comme je tiens à que tout soit clair entre nous… »

Patiemment il défit les boutons de sa chemise, sans jamais quitter Watts du regard un seul instant, avant de faire tomber le vêtement au sol : sur son torse pâle se révélaient plusieurs hématomes assez conséquents et violacés, et il se contenta de s’approcher pour que Watts les voit mieux, mais sans qu’il puisse l’atteindre.

« Ceci est TON œuvre, Watts. C’est TOI quand tu rentres trop saoul le soir, TOI quand l’alcool te dicte ton comportement, TOI quand tu te montres trop lâche pour affronter tes problèmes et que tu préfères te réfugier dans un verre. »

Il le regarda avec sévérité plusieurs minutes, laissant comprendre à Watts à quel point il avait déconné, avant de reprendre :

« J’ai prévenu ton bureau en disant que tu étais malade et qu’ils ne s’attendent pas à te voir avant plusieurs jours. Tu es un lâches, Watts, et comme tu es incapable de t’aider toi-même, je le ferai pour toi ! »

Derek était mécontent d'être attacher à ce lit, pire fut sa frustration quand il réalisa que ses appels restaient sans réponse. Il du s'avouer vaincu et décida de manger ses rôties qui semblaient fade et bien froid. Les protéines de blé lui boucha le fond de l'estomac, qui n'était qu'un amas de flux gastrique. Le repas ne fut guère copieux mais il se sentit mieux après avoir manger. Mieux signifia qu'il pu se remettre a crié d'être libérer. À croire que crier ne lui donnait rien et c'est une heure plus tard que Thompson se pointa enfin.

''- NON MAIS POUR QUI TU TE PRENDS. Je n'ai guère le temps pour ce genre de fantasme. Tu vas me libérer immédiatement. SALE CON !!!''

Il continua pendant de bonne minute a s'époumoner avant de voir que Thompson ne bougeait tout simplement pas. Derek du se rasseoir dans le lit, se massant légèrement le poignet. « Tu ne sortiras pas d’ici et je ne te délivrerai pas. Et si tu as des remarques à faire, tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même Watts. » Non, mais de quoi il se mêlait celui-là. Derek recommença a pesté sérieusement avant de s'arrêter sur le claquement de doigt et le regard sévère sur sa personne. Il en couina presque avant de rentrer la tète entre ses larges épaules. À croire que la commande fonctionna très bien sur lui. Derek se taie et resta bien assis, la tète vers le plancher. « Ah oui, Watts. Plus de Derek, parce que vu l’état dans lequel tu te mets, tu n’es plus vraiment un homme à mes yeux et encore moins un ami. Donc désormais je t’appellerai Watts, et uniquement ainsi. Et comme je tiens à que tout soit clair entre nous… » Il sentit un pincement au coeur, avec de redresser les yeux sur cet homme. Les yeux remplient de tristesse, pourquoi ne voulait-il plus l'appeler Derek ? Lui, aimait que cet homme le fasse, que quelque part, il fut son seul confident et homme qui partageait bien plus que son lit.

Pendant qu'on le regardait, Thompson commença a retiré son haut. Derek eut le regard brillant, avec une érection qui fut naissante. Que voulez-vous, lui ne pouvait que réagir face à la nudité de Thompson. Le moment de s'y pretait guère mais Derek ne pu empêcher ce problème physique. Derek ne remarqua pas de suite les marques sur le corps.« Ceci est TON œuvre, Watts. C’est TOI quand tu rentres trop saoul le soir, TOI quand l’alcool te dicte ton comportement, TOI quand tu te montres trop lâche pour affronter tes problèmes et que tu préfères te réfugier dans un verre. » Derek comprit que le moment ne serait pas au sexe, il regarda les bleus, avant de secouer la tete. Non, ce n'était pas lui, jamais il n'aurait levé la main aussi fortement, bien qu'il ne pouvait nier toutes les marques bleues sur ce corps.

Un silence pesant était dans la pièce, Derek ne pouvait que regarder la porter de ces actes, voir qu'il l'avait blessé tant de fois. « J’ai prévenu ton bureau en disant que tu étais malade et qu’ils ne s’attendent pas à te voir avant plusieurs jours. Tu es un lâches, Watts, et comme tu es incapable de t’aider toi-même, je le ferai pour toi ! »

''- Ça reste tout de même de la séquestration humaine, tu m'attaches et m'enferme dans cette chambre. Tu attends quoi de moi ? Tu penses peut-être que je vais tout te raconter ? Les reves que je fais qui me pousse à boire ? Tu peux te mettre mon doigt où je pense, tu ne connaitras jamais rien de ma vie.''