Dieu qu’il en voulait à cet homme….
Et Dieu qu’il l’aimait. A la folie. A en crever tellement son cœur se serrait devant ce géant qui était resté là toute la nuit à ses côtés, fidèle au poste, veillant sur son sommeil… Mais il ne l’aimait pas juste à cause de ça : il l’aimait pour ce petit sursaut qu’il avait en se réveillant, pour ce regard endormi qui lui rappelait l’enfant qu’il avait dû être autrefois, pour cette petite moue ennuyée et attendrie à la fois que Derek afficha… Il l’aimait parce que c’était Derek, tout simplement.
Et parce qu’il était à lui. Entièrement et exclusivement à lui. Toutes les Lily-Anne du monde pouvaient bien venir, il se battrait bec et ongles pour garder Derek à ses côtés. Il ne referait plus jamais les mêmes erreurs… Et il lui rendrait au centuple tout l’amour que ce dernier était capable de lui offrir.

Il lui demanda juste de le rejoindre, pour pouvoir le réchauffer, et sourit quand Derek obéit sans dire un mot, à part lui rappeler qu’il avait les pieds gelés : cela faisait des semaines que Thompson était habitué, chaque fois qu’il restait dormir avec lui, à ce qu’il vienne coller ses pieds froids contre les siens… Et si au début, il avait râlé, par principe, maintenant il adorait cela. Juste parce qu’il pouvait à loisir frotter ses petits petons contre ceux de Derek et jouer à la bouillotte géante.

« Viens vite gros bêta, je me moque que tu sois gelé. Viens. »

Et bientôt, enfin, le grand corps solide de Derek vint enlacer le sien, collant ses pieds aux siens, véritablement gelés, et allant jusqu’à glisser ses mains sous le pyjama d’hôpital, arrachant quelques frissons à Thompson qui ne dit pas un mot pourtant. Il se contenta de serrer son homme contre lui, remuant juste la tête quand il s’inquiéta de prendre trop de place.

« Ta place, c’est à mes côtés. Alors là, c’est juste parfait. »

Il sourit en l’entendant bailler et leva sa main valide pour venir la glisser sur sa taille, l’emprisonnant contre lui.

« Tu aurais dû te coucher avant, tu n’es pas sérieux… Tu n’es jamais sérieux Derek, je dois tout le temps veiller sur toi, tu sais. Tout le temps. »

Sa voix n’était plus qu’un filet, il chuchotait plus qu’il ne parlait et il avait adopté un ton très calme et presque complice. Il profita de la proximité de son amant pour venir déposer un petit baiser brûlant sur ses lèvres avant d’ajouter, son front appuyé contre celui de Derek :

« Je serai honoré de devenir le conjoint d’un homme tel que toi Derek. Pas pour le titre, pas pour l’argent ni pour toutes ces futilités. Je me contrefous de tout ça : tout ce qui m’importe, c’est toi. Derek, je n’ai jamais su te le dire alors que tu ne cessais de me le répéter, mais je te le jure : je t’aime. C’est… Je n’aurai jamais cru le dire à un homme un jour tu sais, mais voilà, je te le dis. Ta lettre était bouleversante et… Je n’ai pas envoyé ce texto pour te faire plaisir. Tu me connais, j’ai un trop mauvais caractère pour être capable de ça. »

Il esquissa un petit sourire, n’osant pas vérifier si Derek ne s’était pas endormi entre temps, et continua tout aussi doucement :

« Je t’aime vraiment. Pour ce que tu es : j’ai adoré découvrir l’homme que tu étais, et si je suis resté à tes côtés même pendant les coups durs, c’était parce que j’étais incapable de m’éloigner de toi. Déjà à l’époque, j’étais trop bête pour me l’avouer… Mais je t’aime. Ce n’est pas une plaisanterie, ni parce que c’est la Saint Valentin. Et ça ne réglera pas tout : ça n’efface pas toutes nos bêtises mais je voulais que tu le saches. Que tu sois sûr que tu avais un conjoint par amour, et non pas pour ton argent. »

Derek tombait littéralement de sommeil, en gros chat, il rechercha de la chaleur. Il voulut même disparaître complètement en dessous de son homme pour se mettre au chaud. Sa tête se frotta contre le malade. Il lui fallut à peine quelques secondes avant de fermer les yeux pour se laisser aller. D'un gros soupire, il se sentit enfin bien et comblé. Il poussa même un petit gémissement, avant d'entendre une voix tel une berceuse. En comprit-il tout les mots? Non, la voix était réconfortante mais les mots étaient comme des soupires. Il savait qu'il était remplit d'amour et d'affection, mais sa fatigue était trop importante.

La tête posé sur l'épaule qui descendit tout lentement, pour se coller bien davantage. Il ne luttait pas contre sa fatigue, le corps de Thompson était si accueillant et bienfaiteur. Derek n'avait visiblement pas tout bien comprit, car il n'aura aucune réaction d'entrain, ou de joie devant les si belles paroles et les je t'aime, et dire qu'ils étaient nombreux. On se frotta encore un peu le nez.

''- Neuhm.. t'aime... ''

Le je fut complètement avalé par ce soupire de bien-être et le gros béta venait de s'endormir, les pieds bien au chaud. Le pire c'est que comme l'homme était vraiment très fatigué, voilà qu'il se mit a ronflé bien fortement, la bouche entrouverte.

Une infirmière viendra dans la nuit pour changer la perfusion, et leur lança un regard désapprobateur mais comme Derek dormait comme un bébé, il serait difficile de vouloir le réveiller. Au petit heure du matin, on se réveilla, l'air un peu perdu et le visage rouge d'avoir été trop longtemps posé contre Thompson.

''- Hmmm... Thom... tu... es réveillé?''

Les petits yeux encore collés, entrouvert à cause du surplus de lumière et là, il grimaça se sentant endoloris d'avoir dormit dans une position plutôt inconfortable. Bougonnant, la tête se reposa dans l'oreiller et il n'avait visiblement pas envie de se lever.

''- Ça va mieux toi?''

Yeux fermés, il pouvait tout de même tenir une petite conversation, mais on voyait bien qu'avoir dormit sur le petit lit n'avait pas été bienfaiteur pour sa grande personne.

Il baissa les yeux, sentant Derek bouiner son visage contre son cou… Et sourit en le voyant endormi. S’il marmonna quelque chose, ce fut purement instinctif et pas vraiment réfléchi. Il n’avait donc rien entendu de son petit discours…
Le cœur attendri, ravagé de tendresse pour cet homme qui lui appartenait maintenant de manière officielle puisqu’il l’avait désigné comme son conjoint, il tendit la main et vint la passer sur la joue de Derek, s’imprégnant de sa force et de sa chaleur. Il ne souriait pas : l’heure était trop sérieuse pour ça. Il savait qu’en étant reconnu officiellement, la suite ne serait pas des plus calmes : journaux, médiatisation, photos… Et ensuite harcèlement, réapparition comme par miracle de ses ex-femmes et de ses créanciers… Il allait devoir en parler à Derek et le plus vite possible : il savait que l’argent était peu de choses pour lui mais ces hommes-là ne plaisantaient pas. Et il ne voulait surtout pas lui causer de soucis.

Doucement il laissa son pouce caresser cette joue barbue, se réjouissant de le sentir contre lui. Ce n’était pas la soirée de Saint-Valentin idéale, certes… Mais étaient-ils seulement un couple idéal ? Entre la naïveté et l’autoritarisme de Derek, et le sale caractère et le côté hérisson de Thompson ? Non ils étaient loin d’être idéaux…
Mais ils s’aimaient n’est-ce pas ? Et cela ferait sans doute la différence.

Heureux de ce simple fait, il s’endormit, collé contre son amant… Non, contre son conjoint., nullement gêné par ses ronflements.

Il fut réveillé plusieurs heures plus tard par la voix encore endormie de Derek et n’ouvrant même pas les yeux, il se pelotonna un peu plus contre lui, refusant d’émerger. Il était bien là… Pour la première fois depuis longtemps, il avait l’impression d’être presque rassasié et d’avoir recouvré quelques forces… C‘était sans doute dû à la perfusion mais il voulait juste en profiter sans réfléchir, sans se questionner plus avant sur le fait qu’il aille mieux. Parce que s’il commençait ainsi, il allait devoir réfléchir aussi sur le fait que depuis des semaines, il n’avait pas remarqué à quel point son état de santé allait en dégringolant… Mais entre ses retrouvailles avec Derek, sa rencontre avec Violette, leur confrontation avec Lily-Anne et ses propres angoisses, avait-il seulement eu le temps de se préoccuper de lui-même ? Il aurait dû… Il aurait vraiment dû.

Alors les yeux toujours fermés, venant enfouir son nez contre l’épaule musclée de Derek, il croassa de sa voix endormie :

« Je ne sais pas ce qu’ils ont mis dans cette perfusion, mais j’ai l’impression de revivre… Comme si on avait réinjecté de l’énergie dans mes muscles tu vois ? »

Et pourtant, il restait là, allongé, refusant de bouger plus et de quitter la chaleur enveloppante du cocon qu’ils s’étaient fait à deux…. Jusqu’à ce qu’une infirmière entre et leur sourit en s’approchant :

« Monsieur Watts ? Le directeur de l’hôpital va passer dans une petite demi-heure, je me suis dit que vous aimeriez peut-être prendre une douche avant qu’il n’arrive. Et un médecin va venir ausculter monsieur McMillan d’ici un quart d’heure, ainsi que refaire une prise de sang. »

Les corps qui ne voulaient plus se séparer, ils semblaient même chercher a s’emboîté encore davantage. Chose impossible, mais on se frottait l'un à l'autre, endormit et avoir été dans un lit à la maison probablement qu'on aurait continuer de profiter de cette douce nuit. Par contre, la dure réalité de la vie nous rappelait à l'ordre. On voulait savoir comment notre homme se portait. Très inquiet de sa santé, on ne sentait plus sa fièvre et la température du corps semblait plus stable, plus rosé aussi. « Je ne sais pas ce qu’ils ont mis dans cette perfusion, mais j’ai l’impression de revivre… Comme si on avait réinjecté de l’énergie dans mes muscles tu vois ? » Demi-sourire, quel merveilleux cocktail, faudrait penser à leur en demander la recette si Thompson se sentait beaucoup mieux. Jouant les intéressés, on redressa enfin la tête, bien amusé. On allait pouvoir lui proposer quelques baisés alors. On se fit surprendre dans sa bétise, le corps penché sur le visage de Thompson, les lèvres à quelques millimètres. On entendit l'infirmière qui venait de les arrêter. « Monsieur Watts ? Le directeur de l’hôpital va passer dans une petite demi-heure, je me suis dit que vous aimeriez peut-être prendre une douche avant qu’il n’arrive. Et un médecin va venir ausculter monsieur McMillan d’ici un quart d’heure, ainsi que refaire une prise de sang. » Comme un garnement prit en faute, il se remit sur le côté, avant de se tourner pour voir le style de vieille infirmière bourru qui souffrait d’embonpoint.Le genre de dame qu'on ne devait pas contrarier et qui d'ailleurs devait être de l'ancienne école. Elle n'avait rien répliquer sur l'installation de fortune ni sur la présence des deux hommes l'un contre l'autre, mais son regard disait tout pour elle.

''- Ai-je l'air de l'homme qu'on peut venir voir sur le simple vouloir de monsieur? On vient à peine de se réveiller.''

Se frottant la nuque, cette fois, on était vraiment réveillé et on embrassa le front de Thompson.

''- Aller, j'vais aller faire comme madame m'a conseillé, sinon je vais me électrocuté par leur défibrillateur si je reste là.''

Cette fois, il se pencha pour embrasser son homme, ce merveilleux et magnifique garçon.

''- Ne fait pas le con, et écoute bien le médecin.''

Derek embarqua dans ses chaussures se dirigeant vers la salle de bain attenante de la chambre. Se doucher dans cette endroit était déplaisant. Derek était habitué a davantage de luxe, et surtout à des savons bien plus parfumée. À peine 15 minutes dans la douche et le revoilà présent à l'arrivée du docteur. Il écouta d'une oreille distraite, tout en prenant son téléphone, l'ouvrant pour contacter George, demandant des vêtements propres pour lui-même et de passer à l'hotel pour en ramener de nouveau pour Thompson.

Il sourit, le visage toujours enfoui contre l’épaule de Derek, quand l’infirmière leur annonça que le directeur allait venir et que son amant prit la mouche, jouant au grand prince qui n’acceptait aucun ordre de quiconque. Il était tellement adorable à se pavaner ainsi qu’il aurait voulu qu’elle quitte aussitôt la pièce pour pouvoir l’attraper et lui voler un baiser, mais elle resta plantée sur ses deux pieds, et il sentit Derek lui échapper. Cependant le petit baiser sur le front et celui sur ses lèvres, qu’il captura pour l’approfondir légèrement, lui réchauffèrent le cœur et il ricana quand le milliardaire lui demanda d’être sage :

« Oui Papa, je serai sage, promis. »

Il faillit ajouter ‘et je ne mordrai pas mes petits camarades’ mais se retint, sentant encore le regard de l’infirmière sur lui. Elle vint d’ailleurs contrôler sa perfusion alors que Derek s’esquivait, abandonnant leur couche de fortune.
En grognant, il se remit à sa place sur le lit et tâcha de se réveiller tout à fait, même si ce fut difficile. Cela dit, quand le médecin débarqua, Derek sortit en même temps de la salle de bain, et il assista à la consultation réglementaire, qui fut faite avec le plus grand soin. Oui, évidemment… Le nom de Watts ne laissait personne indifférent, et il n’y avait qu’à voir le fait que le médecin relut à deux fois ses résultats pour être sûr de ne pas se tromper.

« Vous avez l’air d’avoir bien récupérer, mais ça c’est grâce au cocktail que nous vous avons donné. Cocktail que vous n’aurez pas chez vous, alors je vais vous prescrire des vitamines et du magnésium pour commencer, ainsi qu’un régime hypercalorique afin de redynamiser totalement votre organisme. Passé cela, je vous conseille vivement de consulter un nutritionniste pour vous reprendre en main Monsieur McMillan. Mangiez-vous régulièrement ? »

Thompson rougit légèrement et hocha la tête :

« Tout le temps en fait, je… J’avais continuellement faim, alors je grignotais des petits trucs… »

Le médecin lui lança un regard étonné : sans connaître le passé du patient, il ne pouvait effectivement que s’étonner de telles carences, et il semblait toujours aussi surpris quand il regarda à nouveau les résultats.

« Bon écoutez, on va partir là-dessus, et revenez aussitôt nous voir si jamais vous refaites un malaise, même passager. Est-ce bien compris ? »
« Oui Docteur. »

L’homme laissa l’ordonnance dans le dossier puis sortit après avoir salué Derek, et ce quelques minutes avant que le directeur de l’hôpital n’entre et salut à son tour le milliardaire, offrant également un grand sourire à Thompson. Cela dit, son regard était extrêmement curieux vis-à-vis du patient allongé, qui se sentit devenir encore plus rouge de gêne.

Derek les écouta, mais préféra ne pas intervenir, il ne comprenait pas trop pourquoi Thompson ne voulait pas leur dire pour son passé. Après tout, les docteurs pourraient sûrement mieux l'aider en connaissant le passé du patient. Par soucis d'intimité et de confiance, il n'ira pas leur dire qu'il avait passé des mois dans la rue. La vie de Thompson n'était pas en danger de mort, alors on n'ira pas dire des choses compromettantes. Terminant les demandes pour son homme de main, Derek s'approcha du lit, pour venir caresser le crâne et la nuque de son homme. Il l'aimait tellement, alors il était heureux d'entendre qu'il allait faire attention. De toute manière, on allait aussi s'assurer qu'il prenne les divers médicaments et qu'il mange beaucoup plus sainement. Grignoter pouvait aider, mais encore faut-il manger des choses et des plats sains. Planifiant déjà une cuisinière tout les deux jours pour faire de bonne collation de noix et des repas avec légumineuse. Ensuite, il leur faudra un endroit où habiter ensemble. Derek espéra grandement que les derniers travaux étaient terminés à la villa. Peut-être qu'il ne resterait que quelques détails d'emménagement au niveau de l'extérieur et d'autres pièces moins importantes.

''- Merci, docteur, je veillerai personnellement à ce que son aliment soit sain.''

Beau et large sourire qui voulait dire qu'on ne laisserait plus rien passé. Thompson allait devoir suivre les recommandations faite par des professionnels de la santé, cuisiner par des chefs d'expérience. Ne parlons même pas du repos qu'il allait devoir prendre. Thompson allait bientôt se croire à l'armée, et surtout très surveiller. Derek n'avait aucunement le désir de revivre le stresse de la nuit passée.

Le directeur de l'établissement entra dans la chambre, avant que Derek n'en vienne à le fusilier du regard. Lui n'avait que faire de la politique et financement pour aujourd'hui. Il semblerait malgré tout qu'on n'allait pas pouvoir passer outre. Sauf que là, étrangement, le directeur s'approcha d'un peu trop prêt de Derek. Lui lançant des regards langoureux et envieux.

Directeur : ''- Monsieur Watts, heureux de vous revoir très cher. J'espère que votre séjour ici vous aura satisfait.''

On se serra la main, poliment, bien que le directeur lui saisit aussi le coude comme pour augmenter la superficie d'attouchement. Derek ne sembla guère s'en préoccuper.

''- Tout est parfait, mon compagnon a été rapidement changé de chambre et prit en charge par vos meilleurs docteurs. Je n'ai rien a redire là-dessus.''

Derek se retourna pour retourner au chevet de Thompson, mais dos au directeur, ce dernier ne pu que se mettre à reluquer le déhanchement de l'homme d'affaire.

Directeur : ''- J'en suis touché, mais accepteriez-vous de venir déjeuner? J'aurais besoin de discuter avec vous de quelques sujets importants.''

Derek était resté dans le fond de la chambre durant toute la consultation, et ne se rapprocha qu’à la fin, prenant visiblement mentalement en note les exigences du médecin pour la suite. Il laissa sa main dériver sur la nuque de Thompson et ce dernier le laissa faire : il n’aimait pas vraiment s’afficher ainsi, surtout devant quelqu’un du corps médical qui n’était clairement pas là pour jouer au baby-sitter de deux amoureux transis, mais… Il ne se sentait ni la force de repousser cette grande main chaude qui lui arrachait de délicieux petits frissons le long de la colonne vertébrale, ni l’envie même de sentir Derek s’éloigner à nouveau de lui. Les hôpitaux ne le rassuraient guère et la présence du milliardaire avait le don de l’apaiser.
Cela dit, il releva un regard intrigué quand le brun prit la parole après le médecin :

« Comment ça, personnellement ? »

Après tout, ils ne vivaient pas ensemble et Derek passait son temps à travailler : comment comptait-il réussir cet exploit ? Et avec quels moyens ? Parce que Thompson ne voulait surtout pas revenir chez le milliardaire : la dernière fois avec sa fille lui avait amplement suffit, d’autant que depuis qu’elle avait porté plainte contre lui, il avait du mal à digérer tout cela. Retourner chez lui était hors de question : Derek viendrait-il à l’hôtel alors ? La suite avait beau être grande, ils allaient vite se marcher sur les pieds….

Le médecin sortit, les laissant seuls, mais pas très longtemps : à peine eut-il franchi la porte qu’un homme tiré à quatre épingles se présenta, et il affichait un tel air sûr de lui que Thompson eut aussitôt la mouche à l’oreille. Non seulement il l’ignora superbement mais à voir le regard presque ‘gourmand’ qu’il posait sur son amant, on aurait parié qu’il visait autre chose que l’argent du milliardaire !
Thompson observa son petit manège, n’osant pas y croire, mais plus les minutes passaient, plus il était obligé de constater que le directeur draguait ouvertement Derek ! Et ce dernier ne s’en rendait même pas compte ! Derek avait toujours été ainsi… De tout temps, il croyait encore suffisamment en la bonne foi humaine et ne voyait pas les regards avides qui se posaient sur lui : c’était Thompson qui l’en protégeait autrefois, et force était de constater qu’il devait reprendre du travail aujourd’hui même !
Surtout quand il vit le regard que posa le directeur sur les fesses de Watts !! Alors là, il avait poussé le bouchon trop loin !

Adoptant son air le plus hautain possible, il s’éclaircit la gorge pour attirer l’attention du directeur, et lui tendit alors la main en esquissant un petit sourire poli :

« Monsieur, nous n’avons pas été présentés je crois : je suis Thompson McMillan, le conjoint de Monsieur Watts. »

Il insista subtilement sur le mot ‘conjoint’, et garda la main du directeur prisonnière de la sienne quand ce dernier vint la lui serrer pour répondre poliment à son salut.

« Son conjoint ai-je bien dit, et donc si vous devez lui parler de quelque chose d’important, vous pouvez à loisir le faire ici, devant moi. »

Serra-t-il un peu trop fort la main du directeur ? Sans doute pas vu son état de faiblesse, mais l’autre sembla comprendre le message, encore plus quand, souriant toujours avec un malin plaisir, Thompson lui lâcha enfin la main pour attraper celle de Derek et la serrer dans un geste tendre qui ne laissait aucun doute sur leur relation.

« Quant aux repas, je suis désolé mais Derek m’a réservé tous ceux des prochaines années, en tête-à-tête privé, vous comprenez ? Vous allez devoir vous rapatrier sur quelqu’un d’autre, j’en ai peur. »

L’autre fronça les sourcils et détourna le regard, comprenant qu’on venait de le moucher et en beauté.

« Je suppose donc que… »
« Vous supposez bien. D’ailleurs vous nous excuserez, mais je suis très fatigué et j’aurai besoin de repos. Pourriez-vous nous laisser, moi et Monsieur Watts ? »

Thompson venait encore une fois de frapper : on ne touchait PAS à SON Derek. Point barre.
Et son regard ne quitta pas un seul instant le directeur jusqu'à ce qu'il soit sorti de la chambre.

Derek avait bien écouté, mais il n'avait toujours pas une bonne écoute, car il pensait souvent a autre chose. Sa mémoire était visuelle, et même très surprenante a ce niveau. Tout ce qu'il savait s'était une bonne nutrition et du repos. On allait donc faire appel a des professionnels et offrir un endroit reposant pour son homme. Tout fut réglé avec le médecin et ce fut le directeur qui entra dans la pièce. Visiblement dans l'idée de se faire le PDG sur lequel il devait trouvé à son gout. Maintenant, que la bisexualité de monsieur Watts n'était plus un secret, bien des gays risquaient de vouloir s'essayer. Derek lui se voyait rien de tout cela. Sachant plutôt que le directeur en voulait à son porte-feuille. Sûrement souhaita-t-il discuter de l'agrandissement d'une des ailes de l'hôpital et qu'on aurait besoin de financement. « Monsieur, nous n’avons pas été présentés je crois : je suis Thompson McMillan, le conjoint de Monsieur Watts. » Derek tiqua, ça lui faisait tout étrange d'entendre le mot conjoint sortir de la bouche de Thompson. Le mot était mielleux à souhait et semblait même être très naturel. Thompson se présentait avec une telle grâce, que Derek ne pu que sourire comme un paon. Très fier d'être le conjoint.

Les deux hommes se firent une poignée de main bien ferme, Derek les fixa, bien que peu a peu, l'ambiancce était étrangement lourde entre eux. « Son conjoint ai-je bien dit, et donc si vous devez lui parler de quelque chose d’important, vous pouvez à loisir le faire ici, devant moi. » Pourquoi le répêtait-il de nouveau ? Le directeur devait pourtant avoir bel et bien comprit.

Directeur : ''Rien qui ne soit aussi pressant pour déranger un jeune couple.''

Étrange, Derek fixait l'échange comme s'il n'en avait pas suivi toute la fusilité. On semblait se détester et pourtant le directeur n'avait rien fait de déplacer, pourquoi Thompson était aussi jaloux. « Je suppose donc que… »
« Vous supposez bien. D’ailleurs vous nous excuserez, mais je suis très fatigué et j’aurai besoin de repos. Pourriez-vous nous laisser, moi et Monsieur Watts ? » Le directeur tourna les talons, les laissant seul sous le regard éberlué de Derek. Bon, bien des gens étaient tenté d'obéir a Thompson, il avait cette grâce et avait toujours été un homme qui savait se faire obéir.

''- Hmmm... pourquoi as-tu ainsi avec lui ? Nous avions un projet en attente. Je dois fournir les fonds pour agrandir une aile et on avait des détails a réglé.''

Caressant la main de Thompson, lui n'avait toujours pas comprit qu'on l'avait dragué ouvertement. Comme quoi, il y était complètement habitué, si naif qu'il ne s'en rendait aucunement compte.

''- Oh, et sinon j'ai demandé a George de nous apporter des vêtements et il passera voir la villa pour voir si on peut y habité. Normalement, seul quelques parties sont encore a complété niveau travaux.''

Et Thompson était-il jaloux de George, après tout, Derek ne semblait rien pouvoir faire sans son George, bien que le dit homme était au service depuis bien des années et jamais il n'avait eut de geste déplacé ou autre.

Le directeur avait parfaitement compris ce qui se jouait là : les regards de Thompson, sa façon de lui parler, son air entendu et surtout, cette lueur de possessivité qui éclairait ses yeux chaque fois qu’il parlait de Derek… Il n’insista pas plus longtemps, conscient qu’il allait se casser les dents sur l’amant du très désirable Derek Watts. En tout cas, s’il tentait quoi que ce soit aujourd’hui, ce serait voué à l’échec et il abdiqua très rapidement, prenant la poudre d’escampette pour quitter la chambre, sous l’air satisfait de Thompson qui se pencha de nouveau en arrière sur le lit, tel un gros matou qui venait de défendre son territoire et en était très fier.

Territoire qui pour sa part n’avait absolument pas compris ce qu’il s’était passé, et qui s’offusqua de son attitude. Thompson lui lança un regard amusé et sourit légèrement, attendri comme jamais de voir que son cher et tendre était toujours aussi innocent. De sa main libre, il vint caresser celle du brun, déjà posée sur la sienne, avant de la tapoter comme pour le rassurer :

« Vous vous occuperez de ce projet plus tard. Et ne t’inquiète pas, il a parfaitement compris… »

Conscient que cela risquait peut-être d’agacer Derek, qui ne soupçonnait toujours pas que son adorable petit derrière un peu trop musclé et trop bien fait puisse attirer les regards concupiscents, il ajouta en souriant doucement :

« Il a surtout compris que j’avais besoin de repos. C’est un homme très serviable, cela se voit. »

Et voilà, poisson noyé mon Commandant, et Derek comme d’habitude se contenta de cette information, pensant à tort vivre dans le monde des bisounours. Tant mieux, qu’il pense donc cela : Thompson se chargeait de virer tous les indésirables pour lui ! Gardant son petit trésor pour lui tout seul…

Il écouta la suite et son visage s’éclaira soudain : bon sang, la villa ! Il l’avait occulté mais effectivement, ce serait un endroit parfait si Derek comptait réellement veiller sur lui. Cela dit, n’avait-il pas dit cela pour uniquement rassurer le médecin ?
Il hocha la tête, légèrement pensif :

« Tu crois qu’on pourra l’habiter ? Je veux dire, toi et moi ? Tu ferais cela Derek : tu laisserais ta maison familiale pour emménager avec moi, officiellement ? Ne te méprends pas : c’est mon rêve le plus cher, je… J’en serai l’homme le plus heureux du monde, mais… Et Violette ? Et Lily-Anne ? Et… Et ta famille ? Si nous emménageons cette semaine, la semaine prochaine nous aurons des hordes de journalistes sous les murs d’enceinte à guetter, tu le sais hein ? Déjà que le coup du conjoint va attirer leur attention… Je m’inquiète : pas pour moi, je m’en moque, mais pour toi. Ça fait beaucoup de changements d’un coup. »

Il soupira, déjà fatigué rien que d’imaginer tout ce qui risquait de suivre après une telle décision… Il allait avoir besoin de centaines de ‘cocktails’ de l’hôpital pour tenir !

D’ailleurs… Fronçant légèrement les sourcils, il ajouta en relevant la tête vers Derek :

« Et d’ailleurs, qu’entendais-tu par t’occuper personnellement de ma guérison ? »

Innocent comme toujours, Derek ne pu saisir qu'on venait de le draguer, ni de le mater avec d'arrière pensée à l'esprit. Pour sa part, il ne pensait pas attiré le regard des hommes. Pourquoi cela serait possible ? Il avait toujours été au bras d'une femme, et seul Thompson et quelques putains ''pour l'oublier'' mais jamais il n'avait laissé croire que sa sexualité allait vers autre chose. Il ne comprenait pas du tout ce qui venait de se jouer là, ayant même la mine bien surprise. Pourquoi tant de haine et de férocité entre eux quand les intentions du directeur était louable ? il souhaitait agrandir les ailes pour permettre de meilleur soin au patient. Rien d'autres n'était en jeu. « Il a surtout compris que j’avais besoin de repos. C’est un homme très serviable, cela se voit. » On hocha lentement de la tête. Oui, voilà, c'est ce que le directeur avait sûrement comprit et Derek pu passer a d'autres préoccupations qui semblait hanté l'esprit de son homme.

Thompson venait de poser un million de question, il semblait vraiment s'en faire pour Derek qui trouva cela fort charmant. Ce dernier reviendra s'asseoir sur le lit, s'installant a côté de son homme.

''- Pour commencer, Lily-Anne est au courant, que je t'ai choisit. Je pensais avoir été clair durant notre voyage au chalet. C'est avec l'homme qui s'occupe de moi que je veux rester. Lily-Anne est une femme trop occuper, et avec nos emplois du temps respectif, on avait jamais du temps pour nous. Et tu me connais. J'ai besoin de tendresse chaque soir dans mon lit.''

Et on se pencha pour venir déposer un petit baisé sur les lèvres de son homme.

''- Pour Violette... disons qu'elle n'aura pas trop le choix que de nous accepter, il n'est pas question que je me refuse à cet amour qui nous unis simplement parce qu'elle a... honte ou je ne sais quoi. Moi, je t'aime et elle devra l'accepter.''

Derek se descendit pour poser la tête sur l'épaule de son homme.

''- Et ma maison... c'est... je l'ai toujours trouvé trop lourde depuis la perte de ma femme et de mon fils. Depuis que je suis de retour a Miami, je pensais me faire construire une villa. Plus personnel... et où... j'aurais pu jouir de mon ancienne vie. Étrangement, ici a Miami, j'ai toujours fait bonne figure, personne ne connait mes travers sexuel et autres. Je voulais donc de base que cette villa, soit mon havre de paix. Puis, tu es arrivé, l'idée de la villa est resté, mais pour le reste, j'ai préféré en faire un lieu pour nous deux. Et oublier que j'ai... pu passer de bras en bras.''

Ce projet de villa n'était pas nouveau, depuis son retour dans la ville, il veut quitter la demeure familiale qu'il trouvait bien trop lourde a géré. L'ambiance n'y était que pesante et il n'aimait vraiment pas cela. TRop de mauvais souvenir lui revenait a l'esprit. Ou trop de ces moments passés en famille qui lui revenait en cauchemar. Et aussi car il n'avait jamais eut d'intimité dans cette maison.

''- Je pensais donc que si la villa est construite en grande partie on pourrait y habiter tout les deux.''

Viendra ensuite la question de comment Derek comptait s'occuper personnellement du rétablissement de Thompson. Ce dernier eut un petit rire mal à l'aise et lui caressa le torse.

''- Oh, je veux transféré la cuisinière de la maison à la villa. Elle prépare des plats très sains et fabuleux. Et par la suite... comme tu ne vas pas très bien, il se trouve que depuis mon retour a Miami, je prépare une pré-retraite. Ca devait être pour mes enfants et passer davantage de temps avec eux... mais bon ça n'a pas été le cas.''

Au contraire, il était retombé dans sa drogue du travail et n'avait rien délaissé du tout comme cela aurait dû être le cas.

''- J'ai engagé des surbondonné et du personnel cadre pour veiller sur mes actifs, donc lentement je peux commencer a ne travailler que... 40h semaine ? ''

Bien moins, mais encore là, il ne semblait pas réussir a diminué ses heures de travail.