Il laissa Derek lui échapper et appuya sa tête contre l’appui-tête, se promettant de lui faire payer mille fois pour ce qu’il avait osé faire…. Même s’il avait littéralement adoré cela !

Un sourire béat sur le visage, s’autorisant à se lâcher un peu maintenant que son amant n’était plus avec lui dans la limousine, il repensa à ses paroles… Il avait déjà prévu qu’ils passeraient la journée ensemble et avait, dans ce but, annulé tous ses rendez-vous et fermé son téléphone… Connaissant l’amour inconditionnel de Derek pour son travail, c’était l’une des plus grandes preuves d’amour qu’il puisse lui faire et Thompson se sentait touché. Réellement, et même au-delà des mots.
Il repensa à tout ce qui était arrivé depuis la veille… Tant de choses, tant d’émotions et d’aveux… Et cet idiot de Derek qui avait dormi alors qu’il lui avouait le plus essentiel. Mais ce n’était pas grave, ils auraient le temps de se rattraper. Il le lui répéterait autant de fois qu’il le faudrait jusqu’à ce que le brun ne doute plus jamais de ses sentiments.

La pression retombant doucement malgré cette brûlure dans son bas-ventre, il se laissa un peu aller, profitant de ces quelques instants de repos. Il passa sa main sur son estomac et grimaça légèrement : ils avaient quitté l’hôpital si vite qu’il n’avait pas eu droit à un petit-déjeuner et étant donné qu’il n’était nourri que par perfusion depuis la veille, son estomac se contractait douloureusement, émettant des borborygmes de plus en plus accentués. Vivement que Derek revienne : il serait bien sorti lui-même pour aller le rejoindre et attraper quelque chose à grignoter dans sa cuisine, mais après son malaise de la veille, il ne tenait pas à tomber en plein milieu de l’allée. Non seulement cela effrayerait Derek mais lui desservirait et il ne voulait pas retourner à l’hôpital tout de suite. Tant pis, il allait sagement attendre…

Et quand Derek revint, il était presque prêt de s’endormir : il sursauta quand la portière s’ouvrit et releva la tête.

« Carrément ? Bon, pas de souci et… »

Un borborygme impressionnant se fit entendre et il esquissa un sourire gêné :

« Excellente idée pour le lunch, je meurs de faim. »

Il quitta la voiture, s’appuyant sur Derek, et se dirigea vers la direction que lui indiquait son amant, impatient déjà que tout cela soit derrière lui et de découvrir la nouvelle maison.

« Tu as déjà vu la maison toi ? Comment est-elle ? Et notre chambre ? Parce qu’on aura une chambre pour nous deux hein, tu ne comptais pas faire chambre à part ?! »

Derek était allé récupéré son bel amant qui semblait sommeillé dans la limousine de luxe. On lui tendit la main pour l'aider à sortir tout en entendant le bruit immense et hideux qui provenait de son estomac. Il semblerait que Thompson soit un vrai petit affamé, même son corps demandait de la nourriture. Une chance que Derek avait tout prévu, d'ailleurs George chargeait les dernières valises dans le camion. « Excellente idée pour le lunch, je meurs de faim. » On ne pu retenir un rire franc, oui, il mourrait de faim c'est peu de le dire. Derek ira donc le faire s'asseoir sur le panneau arrière du camion, tout en allant récupérer les plats posés sur la banquette arrière. Il en ouvrit les couvercles pour tendre les sandwichs a Thompson pendant que lui-même en prit un, le regard posé sur sa demeure. « Tu as déjà vu la maison toi ? Comment est-elle ? Et notre chambre ? Parce qu’on aura une chambre pour nous deux hein, tu ne comptais pas faire chambre à part ?! » Voyons, chambre à part, mais pour qui le prenait-il?

''- Oh... bah... je ne sais pas... j'ai fait bâtir deux chambres. Je me serai trompé? J'aurais peut-être pas dû... mais non espèce de bête. On aura une chambre ensemble, la deuxième sera... pour quand tu feras tes crises de diva. Question que je ne dorme pas sur un canapé.''

Nous avions tout prévu, autant les bons côtés de la vie de couple que les mauvais.

''- Et Agathe est partit faire les courses, elle nous préparera un repas pour ce soir, donc si tu as une envie particulière, fait le savoir a George, il passera le message. D'ailleurs maintenant pour le moindre de tes besoins tu peux tout lui demander. C'est un vrai magicien, il peut tout faire.''

George : Bien sûr patron, comme le fait de toujours lacer vos chaussures.

Derek lui fit la grimace, ce n'était pas si extrême, mais sa relation avec George était poussé, ce dernier s'occupait de son patron et de toute chose qu'il ne pouvait retenir par lui-même. Après tout, l'homme d'affaire en gérait tellement qu'il s'oubliait souvent dans le processus.

''- Je n'ai vu que la villa sur les plans et des photos, mais moi je sais qu'elle va me plaire quand je l'ai confectionné en pensant à nous et notre intimité. Pour le reste... comme tu as toi-même fait des demandes, tu devrais t'y sentir chez toi.''

Le regard toujours perdu, le plus dur allait bientôt arriver. Quitter ce vaste manoir, ce qui aurait pû être facile en pensée, au final se révéla plus difficile que prévu. Encore en ce moment, Derek voyait son jeune garçon courir dans les escaliers, le père tentant de lui dire de ne pas courir sur les marches de marbre. Grimaçant Derek détourna la tête.

''- Aller mange... qu'on puisse enfin s'en aller.''

Il se jeta littéralement sur les sandwichs que Derek lui tendit, affamé et ne fit qu’une bouchée du premier, cherchant à combler l’espèce de trou sans fond qui lui servait d’estomac et qui était devenu si douloureux.
Et tout en mangeant, il écouta Derek : la surprise d’abord quand le brun évoqua les deux chambres fit place ensuite à des yeux levés au ciel quand il se rendit copte qu’il s’était moqué de lui, puis enfin à un haussement d’épaule quand on lui rappela à quel point il aimait jouer à la diva. Si Derek n’était pas aussi gamin, et ne faisait pas autant de bêtises, il n’aurait pas à piquer de telles crises en même temps… C’était donc logiquement de la faute du milliardaire, et Thompson s’en tiendrait à cette version-là de l’histoire.

Il hocha la tête concernant les indications qui suivirent, et offrit un grand sourire amusé à George qui le lui rendit : à vrai dire, il n’avait pas attendu l’approbation ni la permission de Derek pour entrer en communication avec son secrétaire personnel, mais il se garderait bien de le lui dire, connaissant la jalousie de ce dernier.
C’est donc après un dernier regard entendu entre eux deux que Thompson hocha la tête :

« D’accord c’est noté. Mais je vais essayer de me débrouiller seul, j’ai l’habitude tu sais. »

Et il n’avait surtout pas l’habitude d’être servi pour son moindre caprice : la différence entre son monde et celui de Derek était toujours aussi impressionnante…

« Oh j’avais fait peu de demandes… Juste cette chambre aux miroirs et… Et une surprise. »

Il sourit, se gardant bien d’avouer tout de suite ce qu’il avait prévu et espérant de tout cœur que Derek n’y avait pas jeté un coup d’œil par curiosité. Puis il avala une autre bouchée de son sandwich, quand il capta le regard que le milliardaire lançait à la maison, et sa façon de le presser ensuite de manger. Il se dépêcha d’avaler et tendit la main pour venir caresser la joue de son amant :

« Hé… Tout va bien aller. Tu as dit toi-même que cette demeure te pesait et que tu ne la supportais plus. Ça va te faire du bien de tourner enfin la page et de regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé. Je t’y aiderai, je serai là. Tu as ma promesse. »

Il lui sourit tendrement. George passa alors juste derrière eux, amenant un autre carton, et ayant tout entendu, il murmura en passant à Derek :

« Gardez-le celui-là, je l’aime bien. »

Thompson l’entendit et se mit à pouffer, diablement amusé, alors que déjà George prenait la poudre d’escampette pour échapper aux retombées de son patron.

Le regard sur la maison, pour lui, s'était une étrange étape à devoir surmonter. Oui, l'endroit lui pesait énormément, car elle était remplit de souvenir. De bon, comme de douloureux. Car chaque fois qu'il revoyait des images de son fils, il ne pouvait s'empêcher d'avoir un immense pincement au cœur. Il aimait aussi ses filles, loin de présumer le contraire, mais pour un père, perdre son garçon était quelque chose de beaucoup plus bouleversant, surtout en sachant que ce dernier était partie sûrement en le détestant. Au final, il demanda à Thomp de se dépêcher, car il avait cette pression sur lui. C'est aussi dans ce genre de moment où il se serait plongé dans le travail pour oublier sauf qu'il ne le pouvait pas.

Préférant détourner le regard, mais voilà que George fit un commentaire qui le sortit de ces songes. Il le regarda comme éberlué. C'était bien le premier qui lui disait une telle chose.

''- Ne commence pas. Ne va pas énuméré toute mes conquêtes, merci, mais même si je ne m'en souviens guère pour la plupart, je sais fort bien que Thompson est l'unique homme que j'aime. Et lâche ma vie sexuelle.''

On aida Thompson a descendre du panneau sur lequel il était assis et referma ce dernier, le teint bien rouge. Il détestait devoir parler des conquêtes masculines qu'il s'était payé pour oublier Thompson, de tout ses mensonges qu'il avait dû cacher avec l'aide de George.

''- Bon, aller viens, j'ai aucunement envie de rallonger nos paroles à ce sujet.''

Il attrapa le bras de sa diva adoré, pour la conduire du côté passager. Bien qu'il lança un regard à sa lambo, d'un merveilleux et profond gris argenté. Il jeta un regard a Thompson, puis a la voiture. On voyait bien qu'il voulait aller la conduire, la coquine.

''- George, emmener la lambo à notre villa, et vous savez ce qui en coûte si vous vous énervez avec. Pas de vitesse, aucun bris, et rien du tout même.''

Derek la laissait rarement conduire par d'autres que lui, même jamais, mais là, choix déchirant entre Thompson et son ''amante'', il a vite fait le choix, bien que cela le déchirait complètement. Mais il ne devait pas montrer quel lien il accordait à cette voiture. Sinon, là Thompson allait être vraiment jaloux. Retrouvant un faux sourire, Derek ouvrit la portière du camion et laissa son homme y grimper, refermant derrière lui. Il ira s'asseoir derrière le volant, tout en scrutant scrupuleusement le chauffeur de son bébé. Le laissant même partir avant pour s'assurer que les vitesses étaient bien embarquer et qu'on ne débarrait pas en folie.

Thompson laissa échapper un pouffement en entendant la remarque de George, mais il lui en était également reconnaissant : reconnaissant de reconnaître qu’il faisait du bien à Derek, que ses efforts n’étaient pas vains et qu’il était vraiment important dans la vie du milliardaire. Il n’aurait pas supporté n’être qu’un numéro de plus, même s’il savait désormais que ce n’était pas le cas. Et ça ne serait jamais le cas, surtout quand Derek répondit qu’il était l’unique homme qu’il aimait : Thompson sentit son cœur fondre et il lui décocha un petit sourire ravi.

Après avoir avalé rapidement son sandwich, regrettant qu’il n’y en ait pas plus, il descendit du panneau, comprenant que Derek était vraiment pressé, et il se dirigea vers la portière du côté passager, sachant que vu comme il était aux petits soins pour lui, Derek allait venir la luit ouvrir. Ce qu’il fit effectivement, mais cela n’empêcha pas Thompson de capter son regard sur une autre voiture : un regard possessif et amoureux qu’il n’avait jamais vu que pour lui-même.
Intrigué, il regarda la voiture en question : certes il semblait s’agir d’un beau modèle, mais Thompson ne s’était jamais intéressé aux voitures et une telle attitude chez le milliardaire lui échappa un peu. D’autant qu’il y semblait tellement attaché que ses recommandations quant à la conduite de George lui arrachèrent un sourire amusé. A ce point-là ? Derek était attaché à cette voiture au point de menacer son secrétaire ?

Il grimpa sur son siège avant de regarder Derek faire le tour et venir prendre place derrière le volant : il capta encore une fois la façon dont il regardait George démarrer avec la fameuse ‘lambo’ et fronça les sourcils très légèrement, vraiment surpris de la manière qu’avait le brun de réagir. Enfin, ce n’était qu’une voiture après tout ! Que craignait-il donc ?

Il s’appuya contre son siège, le trouvant très confortable, et soupira d’aise avant de tourner son visage vers Derek, vraiment amusé.

« Ce n’est qu’une voiture Derek, relax. Certes, elle est très jolie mais… Je préfère nettement celle-ci, elle semble beaucoup plus confortable quand même. Non ? »

Il laissa Derek prendre le chemin de leur nouvelle maison, le cœur battant à l’idée qu’ils allaient réellement emménager ensemble. Passé le début de discussion sur cette fameuse lambo qui semblait tellement tenir à cœur à Derek, ils passèrent sur plein d’autres sujets, dont les aménagements que Thompson voulait pour la maison.
S’étant décidé à prendre des cours de cuisine pour espérer pouvoir préparer quelques petits plats sympathiques à Derek, il voulait absolument une grande et belle cuisine. Et il insista lourdement sur le fait qu’il tenait aussi à avoir son propre bureau : il ne voulait pas de quelque chose d’énorme mais son idée de boutique d’antiquaire avait germé dans son esprit depuis le Nouvel an et il y tenait de plus en plus.

Et quand enfin la conversation diminua un peu, devinant qu’il restait de la route vu que Derek s’était engagé sur une voie à grande vitesse, il finit par dire :

« Ecoute, il faut que… que je t’avoue quelque chose, maintenant que tu as plus ou moins officialisé notre relation en déclarant que j’étais ton conjoint. Tu sais, je refusais d’apparaître dans les médias à cause de mes ex, hein ? Et bien… Ce n’est pas uniquement à cause d’elles… Je n’ai pas été très franc sur ce coup-là et, s’il te plaît, ne te fâche pas, mais… J’ai… j’ai des créanciers qui me cherchent depuis une paire d’années, et je crois qu’ils seraient ravis de retrouver ma trace, tu comprends ? L’anonymat, ça me permettait de leur échapper, d’autant que ce ne sont pas des enfants de chœur… Je… Je suis vraiment désolé de ne pas en avoir parlé avant. »

Les yeux rivés sur sa voiture, décollage en douceur, les vitesses se faisaient à la perfection. Les cours de conduite pour voiture de sport professionnel avait finit par payer. Un certain poids quitta les épaules du milliardaire qui pu enfin se mettre en rouge. Sauf qu'il semblerait que ses regards sur la voiture n'ait pas passé inaperçu. Il dû paraître faussement outré, et plutôt se concentrer sur la route. « Ce n’est qu’une voiture Derek, relax. Certes, elle est très jolie mais… Je préfère nettement celle-ci, elle semble beaucoup plus confortable quand même. Non ? » Qu'une voiture? L'histoire de son achat était chargé en émotion, ce n'était pas qu'une voiture, c'était davantage que cela. Elle avait été là, le plus merveilleux de ces souvenirs, mais aussi un merveilleux cadeaux qu'il s'était un jour fait. Le hic, c'est qu'il n'avait aucunement envie d'en raconter les détails.

''- Oh... si si... celle-ci est mieux pour toi, les banquettes sont plus confortables pour relaxer et la conduite est moins sauvage.''

Anguille sous roche, il ne racontait pas tout, et le regard sévère de Thompson lui déconseilla de tenter la moindre cachotterie. Derek eut donc un soupire, il allait devoir parler de son passé avec cette voiture. Au risque de se retrouver avec une nouvelle séparation. Il allait devoir parler.

''- Il en existe seulement 3 dans le monde, à part le prototype, elle veut dans les 4,5 millions de dollar. Je l'ai acquise dès sa sortie en 2013. J'ai dû bataillé pour en avoir un exemplaire … et il se trouve... que la date où je l'ai acheté est tombé sur la même date de l'anniversaire de mariage avec mon ex-femme. Coup du hasard? Certainement, mais pour voir, c'est une sorte de souvenir comme si... ma femme m'avait porté chance ce jour là.''

C'est honteusement qu'il avoua cette histoire avec Thompson, le pire était de lui parler de son ex-femme, et de cette voiture, qui risquait de mettre quelques frondeurs dans leur couple. Thompson n'ait pas aveugle, il a bien vu que Derek adorait et aimait cette voiture à un point tel que ça frôlait la folie.

Le sujet fut clos rapidement, Thompson avait aussi quelques soucis sur le cœur qu'il raconta à Derek qui écarquilla les yeux. Cette histoire de prêteur sur gage ne lui disait rien qui vaille, surtout si son conjoint avait disparut depuis trop longtemps. Les intérêts risquaient de coûter... sa tête. Grimaçant quelque peu, Derek eut soudain l'envie de fumée.

''- Hmmm... tu aurais dû me dire cela avant que je ne fasse une telle folie. C'est quel genre de petite frappe? Mafia ou autre? Et j'imagine que ça ne doit pas être des enfants de cœur. Qu'ils doivent tellement être en colère contre toi d'avoir disparut que quelques billets ne risquent pas de leur suffire. Je me trompe?''

L’histoire de la voiture lui était restée en travers de la gorge mais il se força à faire taire sa maudite jalousie maladive : après tout, Derek avait bien le droit d’avoir des pensées émues pour son ex-femme, même si cela se reportait sur une voiture. Il avait son passé, son histoire et son entourage proche : comment lui en vouloir d’être attaché à un tas de ferraille si celui-ci lui rappelait sa femme ?
Il ne pouvait décemment pas lui vouloir alors il fit taire sa grimace et se força à se calmer, dérivant vers d’autres sujets moins sensibles. Après tout, Thompson aimait jouer à sa diva mais hors de question qu’il piétine ainsi le passé de Derek pour son propre profit : ce serait idiot, méchant et d’un égoïsme stupide.

Par contre, au fur et à mesure des sujets qui coulaient entre eux, il finit par se rappeler de ce qu’il s’était promis de parler à Derek, et ce fut d’une petite voix penaude qu’il finit par admettre ce qu’il avait sur le cœur. Quelque chose de suffisamment important et conséquent pour que Derek saisisse l’ampleur de tous les sous-entendus cachés entre ses mots, et quand il mit le doigt sur ce qui fâchait, il se fit tout petit sur son siège, atrocement mal à l’aise.

« Non, tu ne te trompe pas. »

Il détourna le regard, admirant le paysage sans vraiment le voir, bien trop mal pour oser regarder Derek alors qu’il avouait :

« Leny, ma… ma première femme, était tombée malade et j’avais encore un travail à l’époque. Le juge a conclu que comme j’avais un travail, et qu’elle ne pouvait pas momentanément répondre aux factures, je devais l’aider. Financièrement. C’était ça ou atterrir en prison pour dettes, et j’avais ce boulot, cette dernière chose qui me maintenait un minimum à flot, alors j’ai… j’ai été voir ces types. Je pensais que je pourrai les rembourser, que Leny comprendrait et m’aiderait ensuite, mais… Elle n’a pas compris, a repris son travail une fois guérie et m’a laissé tomber, disant que je n’avais qu’à me débrouiller. Je n’ai pas pu rembourser, j’ai perdu mon job et ensuite… Bref, ils travaillaient pour un parrain de la mafia locale, et… quand j’ai entendu des rumeurs sur ce qu’ils faisaient à ceux qui ne remboursaient pas, j’ai eu peur. Je me suis sauvé… J’espérais vraiment qu’ils ne me retrouvaient pas. »

Il prit une grande inspiration, vraiment mal à l’aise vis-à-vis de Derek. Il n’allait lui apporter que des ennuis…

« Tu comprends pourquoi je ne voulais surtout pas me montrer devant les médias maintenant ? S’ils me retrouvent… Mais maintenant que tu as révélé mon existence de manière officielle, des photos vont forcément être prises, et de toute façon ils verront mon nom, cela leur suffira. Je… »

Il passa sa main sur son visage, ne pouvant s’empêcher de trembler légèrement.

« Je suis tellement désolé Derek, si tu savais… »

Le sujet de la voiture semblait avoir plutôt bien passé, pas de scène de ménage? Rien, Derek eut un petit poids de moins sur les épaules. Enfin pour le moment, restait juste à ne pas trop en faire, et laisser une certaine distance entre Thompson et cette ancienne histoire d'amour qui l'affectait encore. Tant qu'on avait un respect mutuel, tout irait surement pour le mieux. Et surtout ne pas trop caresser sa voiture, juste la nettoyer comme il se doit et ne pas trop en faire.

Derek eut par contre, une bien vilaine surprise avec l'histoire de la mafia. Comme il le suspecta, le tout datait. Les dettes aussi, et la petite mafia locale de l'époque risquait d'avoir grandit, mais n'avait sûrement pas oublier la dette et les intérêts. Sachant plus au moins ce que Thompson risquait, il commença à se faire du soucis. Au final, il ouvrit le coffre a gant côté passager et en sortie une boite de cigare, oui il en avait de rangée un peu partout. Il en saisit un avant de l'allumée vulgairement. Il était stressé comme jamais, et on voyait à la grosse ride sur son front qu'il était contrarié.

''- Nous allons revoir le système de sécurité de la villa. Peut-être vais-je devoir engager un garde du corps pour toi. Ça serait une bonne idée, mais tu risques de refuser... hmmm... ''

Il inspira profondément de cette fumée nocive et s'enfonçant dans son siège. Il allait devoir trouver comment protéger l'homme de sa vie.

''- Je fais poser des tourelles lasers sur les toits de la maison, et le premier qui s'aventure sur notre terrain, il sera grillé. Bon... non c'est pas sérieux et je doute que ça existe vraiment. Je pense que... et si tu faisais les premiers pas? Tentait de les contacter pour t'excuser et disait payer tout ce que tu dois et en triple? Peut-être qu'avec suffisamment d'argent ça les calmerait... bien que j'en doute... tsss... Thompson tu me mets dans une position délicate. Ils vont en vouloir plus... toujours plus... et je vais sûrement y perdre gros.''

Derek avait toujours été intègre, donc refuser de faire affaire illégalement, mais là, si des hommes savaient qu'il aurait un moyen de pression sur ses futures investissement on risquait de vouloir utiliser tout ça contre lui. Dans un profond soupire, il fuma de plus belle.

''- Je vais engager une armée privée? On mets un tank immense devant la villa? Non... pas très intelligent non plus. Bon... tant pis... on verra ce qu'ils demanderont et je t'aime beaucoup trop pour les laisser te faire du mal. S'il vienne, je trouverai bien une entente financière à leur proposer, tout peu s'acheter, même si je risque de perdre ce côté bienfaiteur que les gens voient en moi.''

Il déglutit quand il vit Derek sortir un cigare et se mettre à le fumer de manière nerveuse. Autrefois, il avait exactement les mêmes gestes quand il était à bout : généralement, c’était ainsi que commençaient toutes les disputes… Celles où, l’alcool aidant, Derek allait trop loin, levait la main trop vite, et frappait trop fort.
Ce seul geste réveilla une vieille angoisse chez Thompson qui sentit qu’il avait clairement merdé… Et en beauté. Il n’aurait pas dû en parler et rien de tout cela ne serait arrivé, et… De toute façon, Derek l’avait présenté comme son conjoint, c‘était peine perdue, il était foutu… Son nom allait paraître, on allait parler de lui, et il valait mieux que Derek soit prévenu, non ? Plutôt que d’avoir une surprise de belle taille et plutôt difficile à digérer plus tard...

Derek reprit la parole, imaginant des scénarios qui oscillaient entre humour douteux et réalité sordide… Effectivement, les contacter pour s’excuser en les payant davantage que les intérêts demandés serait peut-être une bonne idée, mais Thompson crevait de trouiller à l’idée que cela ne leur suffise pas et qu’ils décident de faire un exemple.
Mais le pire, ce fut clairement quand Derek lui fit comprendre que c’était lui qui allait pâtir de cette situation : lui qui serait menacé par ces salopards, lui qui serait sur la sellette et que tout cela allait le mettre dans un embarras noir. Il avait vraiment merdé : à cause de lui, Derek allait en baver… Bon sang, il n’était qu’un incapable !

Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine et y posa sa main, cherchant à calmer la douleur… Il devait faire de la tachycardie, et il pâlit alors qu’il tournait le regard vers le paysage.

« Je suis tellement désolé… » murmura-t-il, atterré. « Je ne veux pas que tu aies d’ennuis à cause de moi. Je… »

Il déglutit et appuya sa main contre son front, avant de se mordre la lèvre inférieure. A peine sorti de l’hôpital, cela faisait trop de stress, mais il aurait dû y réfléchir il y avait 5 ans de cela quand il avait contracté cette dette stupide.

« Je vais les contacter et m’en occuper seul. Tu ne seras pas cité, je refuse qu’ils viennent te harceler toi et te dévalisent alors que tout cela ne te concerne pas ! Ta réputation n’aura pas à en souffrir, je… Je vais me débrouiller. Simplement ils… Enfin, tu pourras me prêter l’argent ? Je te le rembourserai je te le promets. »

Derek était plutôt bon pour imaginer un peu tout et n'importe quoi, certes certain des scénarios risquaient d'être la vérité. Ils allaient devoir y faire face, car des deux, c'est Derek qui n'avait pas suffit les recommandations de Thompson de ne pas le citer ouvertement. Ce à quoi on n'avait fait qu'à notre tête. Derek allait devoir vivre avec ce choix, il ne pouvait plus de défiler, mais plutôt trouver une solution qui arrangerait tout le monde. Cela serait sûrement possible. Après tout, ça datait cette histoire, alors rien n'était si grave, sinon les hommes l'auraient sûrement retrouver bien avant. Personne ne pouvait complètement disparaître. Doucement on se calma, on devrait réfléchir sereinement, et non pas paniquer. Derek tourna la tête vers Thompson posa une main chaude et réconfortante sur sa cuisse. « Je vais les contacter et m’en occuper seul. Tu ne seras pas cité, je refuse qu’ils viennent te harceler toi et te dévalisent alors que tout cela ne te concerne pas ! Ta réputation n’aura pas à en souffrir, je… Je vais me débrouiller. Simplement ils… Enfin, tu pourras me prêter l’argent ? Je te le rembourserai je te le promets. » La question du remboursement le laissa sans voix, mais il lui tapota un peu la cuisse.

''- Écoute-moi bien, il ne sera pas question de remboursement ni de prêt. Cet argent je vais simplement de le donner, car sinon ça risque de tourner vers des remboursements plus que douteux. Et je ne veux pas me voir blaguer avec ça. Tu sais fort bien que je risque un jour de lâcher tu me dois tant, alors fais-moi une fellation. Et pire encore si je suis de mauvais jour. Alors non, je préfère de le donner.''

Il lui sourit, de toute manière, personne irait demander plus de 3 milliards, ce qui ne représentait même rien pour lui. Outre, de descendre comme quatrième plus riche au monde. Ce qui serait un soucis de fierté, mais rien qui n'allait le tuer.

''- Après, je te montrerai comment bien investir, et un jour tu auras assez juste avec les intérêts pour même penser devenir millionnaire. Peut-être, je suis doué pour ça, en deux ans, j'avais obtenu mon premier million, alors... bref... mais j'aimerais que tu n'y ailles pas seul. Prend George au moins avec toi... ou n'importe quel garde du corps. Mais je refuse que tu t'occupes de ça pour seul.''

S'il venait à le perdre, Derek ne se le pardonnerait jamais. Et Thompson était aussi trop fragile pour le laisser gérer tout ça seul, non il aurait certainement besoin d'aide et on allait devoir lui donner un coup de main. Que ce soit en accord ou non.

''- J'ai trop peur de te perdre... tu seras accompagné, ok bébé?''