Avril 2014 –

Tout n’était pas tout noir ici, et même s’il avait fini par haïr cet endroit maudit, il devait avouer qu’il y avait certains avantages. Négligeables mais présents.
Après deux ans passés dans la rue, incapable de payer ses dettes, ayant perdu son travail et dans l’incapacité d’en retrouver un sans avoir à verser tout son salaire en pensions alimentaires écrasantes, Thompson devait avouer qu’avoir de nouveau au moins un repas chaud et complet par jour était quelque chose d’important. Important et vital.
Certes, il le payait cher mais… Mais il avait merdé et devait assumer jusqu’au bout après tout. Pour essayer de joindre les deux bouts et rembourser une partie de ses dettes, il avait contracté d’autres dettes : c’était stupide mais c’était la seule option qui s’était offerte à lui. Hors, les gens avec qui il avait passé ce contrat étaient loin d’être des enfants de chœur : ils n’avaient pas tardé à se manifester et à réclamer leur dû, que Thompson avait été dans l’incapacité de payer. Alors ils ne lui avaient pas laissé le choix : soit il travaillait pour eux gratuitement au club Midnight’s, remboursant au fur et à mesure des clients la somme qu’il leur devait, soit ils lui faisaient passer un très mauvais quart d’heure. Pour avoir vu certains ‘compagnons’ de rue tomber sous leurs coups, il savait qu’ils ne plaisantaient pas et il avait accepté ce travail dégoûtant mais inévitable.

Midnight’s était réputé en ville pour offrir aux gens fortunés des prostitués triés sur le volet : les grands bourgeois s’offraient des femmes plantureuses alors que les riches veuves profitaient du charme de la jeunesse des hommes présents. Sa première ‘cliente’ n’avait été qu’un mauvais moment à passer, mais par la suite, et motivé par les menaces de coups, Thompson avait fini par s’y faire. Il se détestait pour ça, mais avait appris à cacher sa morale le temps de quelques soirées.
Il ne savait pas ce qu’elles lui trouvaient, mais il semblait attirer les yeux de la gente féminine et plaire aux dames qui venaient ici dépenser leur argent : faisant avec, il remboursait lentement mais sûrement sa dette.

Ce soir était un soir comme les autres : les types friqués venaient dépenser leur fric en se pavanant comme des paons au milieu des demoiselles qui n’avaient d’yeux que pour leur porte-monnaie, et les dames choisissaient leur minet pour la soirée. Ceci dit, elles n’étaient pas aussi nombreuses que d’habitude et une fois le choix fait, il se retrouva sans aucune cliente, si bien qu’il déambula dans le club, attendant une cliente de dernière minute ou une rencontre inopinée. De toute façon personne ne le laisserait partir, alors autant profiter de la chaleur de l’intérieur.

Il aperçut un gaillard assez impressionnant, au costume qui devait valoir une fortune et le sourire du milliardaire à qui tout réussi. Il était plutôt bel homme et deux filles se pendaient à ses bras, impatientes de l’attirer dans une des chambres du club prévues à l’étage. Un type comme lui n’aurait eu aucun mal à se trouver une compagne d’un soir dans n’importe quelle discothèque de la ville, mais il était ici, à se nourrir de jeux pervers aux bras de demoiselles qui n’avaient pas le choix…
Ce genre de mec le dégoûtait. Ils avaient tout et trouvaient encore le moyen de tout gâcher, incapables de se satisfaire des cadeaux que la vie leur avait donné. Et pire que cela, il voyait souvent les bleus sur les peaux des filles, ou leurs regards hantés de cauchemars qui refusaient de partir…

Ce type était l’un d’eux, une pourriture qui se pavanaient et se déguisait en gentleman.
Et puis il vit soudain la petite Samantha venir se pendre elle aussi aux bras du type… Elle avait eu un client horrible la nuit dernière et il savait qu’on l’avait forcé à venir faire de l’œil à ce mec… Mec qui semblait l’avoir remarqué, et il ne put s’empêcher d’avoir le cœur serré en la voyant tenter de faire bonne figure. Elle devait trembler intérieurement et…

Il était déjà à leur niveau sans même avoir eu le temps de réfléchir à ce qu’il faisait : il attrapa le bras de Samantha, se glissant dans le petit groupe l’air de rien en s’imposant, et décrocha un grand sourire qui puait l’ironie au brun qui le dépassait d’une bonne tête :

« Voyons Samantha jolie, Monsieur n’a pas besoin de te services, il a déjà ces deux jolies filles pour lui tout seul, qui ne veulent que servir ses désirs les plus pervers. Tu feras tâche dans le décor, toi qui es si prude. Laisse donc les requins de son acabit à celles qui savent les mater. »

Et malgré lui, incapable de cacher sa haine pour ce type, il ajouta avec son petit sourire malicieux et si hautain :

« Cela dit, Monsieur ne doit pas offrir beaucoup de résistance. Faites attention à ne pas trop boire ce soir, sinon vous ne profiterez même pas de vos dollars dépensés ! »

Il rit doucement, se moquant ouvertement du type sous le regard médusé des trois filles qui n’en revenaient pas… mais qui se mirent elles aussi à sourire, amusées à l’idée que ce grand gaillard ne puisse pas la ‘lever’ après tous les verres qu’il avait ingurgité.

Une escapade loin de sa ville natale, éloignée des contraintes familiales, plus rien de comptait que le travail, l'argent et le sexe. La vie était des plus passionnantes, chaque jour vécu dans le plus grand des excès en tout genre. À croire que chaque jour se devait être vécu comme le dernier. Sans soucis, sans avoir à se poser de question sous les problèmes de demain. Tout était beau, tout était lumineux. La réussite était totale, quelques investissements bien placés dans sa jeunesse, et voilà qu'il était un vrai requin. Oh, mais nous étions en 2014, où étions-nous à cette époque? La vie était-elle aussi rose qu'on voulait bien le croire? Milliardaire, certes mais à quel prix? Il avait tout abandonné derrière lui, ou plutôt une souffrance si importante avait gagné son cœur que la vie ne semblait plus avoir d'importance. Son fils était mort, un suicide ou quelque chose à cause de la drogue. Sûrement un peu des deux. Un événement de la vie si tragique qui avait poussé cet enfant à mettre fin à sa vie. Peut-être aurait-il dû penser à ces proches. Car pour le parent perdre son fils quelques années plus tard après sa femme l'avait complètement scier. Une tragédie qui avait poussé cet homme pourtant agréable vers les noirceurs de ce monde. Il a fuit, courant après un cours de la vie impure. Il a quitté sa ville, celle pour qui il avait tout donné, fuit l'amour de sa vie. Il ne voulait plus s'engager, ne plus avoir à souffrir de la perte d'un être cher.

L'amour, l'amitié, ce genre de chose ne servait à rien, après tout, quand on voulait de l'affection, l'argent pouvait fort bien nous l'accorder. Avoir besoin d'une escorte pour une soirée, et bien paraître en public. Se payer des putains quand une envie nous démangeait. Pourquoi s'attacher aux gens, quand on pouvait faire de nouvelle rencontre chaque soir? N'était-ce pas plus intéressant? On pouvait bien penser que cela ne menait à rien, mais quand on avait perdu la chose la plus chère à nos yeux, le reste n'avait plus aucune importance. En fait, un seul petit détail était important, celui d'être apprécier et chéri de tous. La renommée lui était monté à la tête. Difficile de contester et ne pas aimer que les gens viennent à lui. La plupart à cause de sa richesse, mais de base, il était un homme de bien. Il aimait donné et venir en aide aux autres. Enfin, dans sa jeunesse, il aurait partagé à ne plus savoir a qui il avait donné, mais maintenant, l'homme s'était complètement perdu. Plus rien n'avait d'importance à ses yeux. Il avait perdu la seule petite chose qui avait vraiment de l'importance. Son fils, cette extension de lui. À vrai dire, il a toujours été un gros papa poule, et avoir perdu cet être avait été beaucoup trop pour lui.

Derek N. Watts, un homme parti de rien, élevé dans la pauvreté, par ses grands-parents, qui n'avaient pas toujours pu donner ce que les enfants avaient besoin. Oui, les; Derek avait un frère, mais ce dernier était un pur tire au flanc, enfin un peu comme l'était présentement le riche. Sa richesse basé par sa facilité avec la bourse, les calculs et sa capacité d'analyse, Derek était devenu un trader. Sauf que rapidement, il a comprit, qu'en plaçant lui-même l'argent qu'il gagnait, il serait en mesure de gagner bien davantage qu'en s'occupant des divers placements. Ainsi, peu à peu, les petits placements à la bourse ont été déplacé, réinvesti dans quelques choses de plus gros. Des immeubles étaient acheter, revendu quelques jours après avoir prit de la valeur. Derek était doué pour analyser les risques de perte, voir même à prévoir les meilleurs plu-value. C'était là son don, quelque chose qui était inné chez lui. Cet esprit de calcul. Sauf que voyez-vous, parfois il avait fait des nuits blanches, passer des jours en dehors de sa famille, laquelle au final, il s'était retrouver à ne plus être là pour elle. Sa femme était morte pendant qu'il était en voyage d'affaires. Il ne connaissait pas vraiment ses deux filles, il leur payait tout ce dont elles avaient besoin et promettait d'être là à leur anniversaire mais ne l'était jamais. Derek était un bourreau du travail, tout cela pour que sa famille n'ait jamais à connaître la pauvreté comme lui l'avait connu.

Tout ce chemin fait pour aucune raison. Il les avait perdu. De quoi, le rendre fou, alors la bouteille était devenue sa meilleure amie. Son amante la plus fidèle qui lui permettait de faire taire son cerveau d'analyste. L'envahissant de boisson pour en stopper les calculs incessant. Ce bourdonnement quotidien. Sauf qu'en chemin, il s'était perdu lui-même. Avec l'alcool était venu les femmes, il les collectionnait de plus en plus. Elles passaient dans sa vie tel des brises passagères, une caresse sur sa peau avant de chercher autres choses. Ce soir, il se trouvait au Midnight’s, un club très prisé et où seul les riches y avaient accès. Les femmes qu'on y trouvait était de pure délice. Enfin leurs corps, pour le reste, elles étaient d'un ennui mortels pour le milliardaire. Qui pourtant se plaisait à l'endroit. Rapidement, il en était devenu un habitué et on s'était rapidement rendu compte qu'il dépensait sans compter. Achetant breuvage et femme, on pouvait facilement lui retirer des centaines de dollar en quelques minutes. Le vice appelait le vice, et voilà que ce soir, l'établissement avait décidé de lui soutirer gros. On lui fournit deux escortes, comme à sa demande, et quand on le fit boire suffisamment, c'est une troisième femme qui se glissa contre son torse. Bien échauffé par leurs présences et corps, avant que celle du devant ne lui soit soutiré. Un froid se glissa sur l'avant de son corps, et il pencha la tête, recherchant pour quelques raisons cette belle rousse avait quitté.

On distingua un homme, svelte, avec le genre de regard hautain, comme si on fixait une sorte de rat ou un clochard. « Voyons Samantha jolie, Monsieur n’a pas besoin de te services, il a déjà ces deux jolies filles pour lui tout seul, qui ne veulent que servir ses désirs les plus pervers. Tu feras tâche dans le décor, toi qui es si prude. Laisse donc les requins de son acabit à celles qui savent les mater. » Les prudes étaient ce qui étaient de plus délicieux, surtout pendant une soirée à trois. On allait pouvoir s'amuser à leur faire endurer quelques plaisirs donnés par ses deux compares. De quoi se mêlaient-ils... ce... au vue des vêtements qu'il portait, il n'était ni un client, et il semblerait que ce soir, il n'est pas trouvé femme pour le payer. « Cela dit, Monsieur ne doit pas offrir beaucoup de résistance. Faites attention à ne pas trop boire ce soir, sinon vous ne profiterez même pas de vos dollars dépensés ! » Quelle mauvaise blague, le pire était que les trois poulettes gloussaient, trouvant cette réplique des plus amusantes. Derek ne l'entendit guère de cette oreille. Personne ne lui parlait de la sorte, le respect cet homme ne connaissait pas? Il semblerait que son éducation de gigolo serait à revoir. Le remettre dans le bon chemin.

''- Écoutez-moi minus, je pense que je saurai fort bien m'occuper de ses trois petites femmes, je pense que vous êtes déçu de ne pas avoir été choisis ce soir, mais ne venez pas m'importuné pour votre défaite. Venez les filles, montons à l'étage, avant que ce monsieur m'enlève tout plaisir que je vous réserve.''

Il leur fit signe de venir et ira passer une nuit de... en fait, il ne s'en souviendra guère. De toute manière, le tout avait été court, bien que fort en artifice.

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Le lendemain au soir, de nouveau, l'homme se trouvait au club, sauf qu'il avait porté plainte à l'établissement pour le comportement désobligeant de la veille, avec la description physique, on lui donna le nom de la pute, (voir nom de scène). Par contre, Derek souhaitait régler le différent par lui-même, il n'était guère le genre à laisser les gens s'activés à sa place. Ainsi, il en avait ''loué'' les services, mais il avait qu'une idée en tête. Le remettre verbalement à sa place.

C'est ainsi, que la meilleure des chambres fut réservés pour Derek, et on lui apporta le gigolo, qui n'allait sûrement pas trouver l'idée bien plaisante de se retrouver avec un homme. Mais ne vous inquiétez guère, Derek n'était pas gay et n'avait pas dans l'idée de se payer les services sexuelles. Par contre, il avait encore bu, ça se voyait à son teint un peu rougeâtre.

‘Minus’ ? Ce type l’avait bien appelé ‘minus’ ? Mon dieu… Quel ringard ! Même les filles esquissèrent un micro-sourire qu’elles se dépêchèrent de cacher devant l’énervement visiblement croissant du milliardaire. En plus l’haleine du type dégageait des relents d’alcool absolument épouvantables ! Il avait dû boire à n’en plus finir avant de venir ici…
Thompson regarda les trois filles filer avec le grand dadais en soupirant : la pique personnelle concernant le fait qu’il ne travaillerait pas ce soir ne l’intéressait même pas. Il n’arrivait pas à s’offusquer des paroles des ivrognes : il savait à quel point l’alcool empêchait de réfléchir… Mais tout de même, celui-ci était bien gratiné pour s’afficher ainsi, totalement ivre et il doutait qu’il soit capable de quoi que ce soit d’intéressant entre les draps. Avec un peu de chance, Samantha ne serait même pas obligée de participer, surtout s’il s’endormait entre temps. Il ne restait plus qu’à espérer que ce soit le cas d’ailleurs !

En tout cas, il n’y eut aucune cliente pour lui ce soir-là, ni le soir suivant… On le fit convoquer dans le bureau du directeur qui lui décréta qu’il avait été ‘acheté’ pour la nuit : le mot lui avait arraché des grimaces de dégoût au début, puis il s’y était fait. Comme toute chose malheureusement, l’habitude reprenait le dessus… Et malheureusement il n’était que cela ici : une marchandise que l’on pouvait se payer pour s’offrir quelques moments de folie. Sur le coup, il espéra que la ‘dame’ serait belle et suffisamment désirable, mais quand on lui apprit qu’il s’agissait d’une soirée spéciale, il déchanta. Encore une vieille rombière qui se payait de jeunes hommes pour oublier ses vieilles années… On ne lui dit rien de spécial mais on ne lui laissa gère le choix, et un homme de main du directeur en personne l’amena jusqu’à la chambre. Il fronça les sourcils, se demandant à quoi ils jouaient : d’habitude ils n’allaient jamais aussi loin, et à vrai dire, Thompson avait honoré tous les contrats et…

On ouvrit la porte et on le poussa à l’intérieur, avant de fermer à clé. Sidéré, il regarda l’intérieur de la chambre et pâlit en reconnaissait l’ahuri de la veille !! Un homme ??? C’était cela leur soirée spéciale ? Hors de question, tout bonnement impossible !! Merde, ils savaient qu’il était hétérosexuel !!
Furieux il se retourna et tenta d’ouvrir la porte, mais la poignée refusa de s’actionner et il comprit qu’il était pris au piège. Un soupir lui échappa :

« Enfoirés… » murmura-t-il.

Agacé, il se retourna vers l’homme qui tanguait doucement au centre de la chambre : un coup d’œil sur son visage lui fit comprendre qu’il avait encore bu et il secoua la tête en reniflant d’un air méprisant.

« Désolé on vous a mal renseigné, je ne fais ni dans les hommes, ni dans l’ivrogne de base. »

Autant attaquer direct : et puis, Thompson n’avait jamais su garder sa langue dans sa poche. Avec un peu de chance, cela calmerait les ‘ardeurs’ de l’autre et le pousserait à oublier son idée stupide.

« Alors oubliez tout de suite la soirée que vous aviez en tête et allez cuver votre vin ailleurs. »

Quand on était un homme qui possédait tant d'argent qui avait une réputation connu comme celle de Derek Nathan Watts, on ne laissait pas un petit gigolo lui manquer de respect sans en subit les conséquences. Cela serait arriver dans un autre endroit, soit public, on aurait traîné en justice pour diffamation et manque de respect à la personne. Oui, Derek était ce genre d'homme ferme, mais comme cela s'était passé dans un lieu clos et surtout le genre d'endroit où nous avions aucunement le désir de faire aller les rumeurs qu'on côtoyait ce genre d’établissement. Il fallait mieux régler la question par soi-même. On aurait pu demander le retrait de cet homme des ''bons clients'' et qu'il n'ait que les vieilles défraîchit, bien que non. Derek était le genre de personne qui attaquait de front. Thompson lui avait manqué de respect et il allait le lui payer très fortement. D'ailleurs, pour ce souvenir de chaque mots employés contre lui, il faut croire que le tout avait été soit si désagréable ou qu'il n'était pas aussi saoul qu'on semblait le croire. Derek se souvenait de ce manque de savoir vivre.

Pour le lendemain, il demanda à ce qu'on lui apporte l'homme de scène. On le vit ainsi entrer dans la plus luxueuse des chambres, mais aussi la plus dangereuse au niveau de ses attraits. Après tout, le lieu était réputé pour répondre aux plus sordides des demandes. Ayant bu comme à chaque soir, Derek détailla malgré tout l'homme qui semblait prit dans une souricière. On tenta la fuite, mais la porte avait été verrouillé. Comme quoi, oui l'établissement savait fort bien que Thompson était hétéro. « Désolé on vous a mal renseigné, je ne fais ni dans les hommes, ni dans l’ivrogne de base. » Comment osait-il? De nouveau, ce manque de respect et cette sale langue de vipère qui envoyait de fort mots désagréable. N'avait-il pas conclus que c'était ce genre de parole qui l'avaient menés jusqu'ici? À devoir partager une nuit dans l'intimité avec un autre homme. Enfin, ça s'était ce qu'on avait bien voulut faire croire au tenancier de l'établissement. Derek était hétéro aussi, du genre, mais vraiment, jamais il n'avait eut la gaule en voyant un homme nu, jamais eut de désir envers l'un d'eux. Et encore moins pensé couché avec l'un d'eux un jour. Non, il était ici pour faire sentir que cet homme était un moins que rien. Une calamité pour les gens ''normaux''. Il était rien de plus qu'une prostitué qui devait gardé son rang. « Alors oubliez tout de suite la soirée que vous aviez en tête et allez cuver votre vin ailleurs. » Que croyait-il? Il pensait qu'on allait jouer au yoyo avec lui? Genre, tu te mets à genou et je te la mets dans le popotin? En fait, même Derek eut presque un pas de reculons en entendant cette phrase.

''- Écoutez-moi bien ''minus'' (Le nouveau surnom de Thompson, car tous était petit à côté de Derek Watts), je ne suis aucunement venu dans cette chambre pour faire ce que vous croyez que je vais faire. Je vais seulement t'apprendre la politesse. Pour qui vous prenez-vous pour oser parler de la sorte à un homme qui visiblement a bien mieux réussit que vous dans la vie.''

Même saoul comme un vieil alcoolique, Derek continuait de s'exprimer de vive voix et aura un pas puissant. Tenu avec élégance, voir même que sa démarche pouvait paraître dangereuse. Il pourrait bien vous bondir à la gorge.

''- N'êtes-vous pas qu'un simple gigolo? Le pire travaille du monde? Surtout à votre âge, à croire qu'aucune femmes ne vaut de vous et que vous devez prostituer votre corps pour même peiner a vous offrir ce que vous avez besoin pour vivre. À votre place, je me regarderai avant de manquer de respect aux gens.''

La main se leva, comme pour lui attraper violemment le menton pour le serrer et l'obliger à baisser la tête, sauf que... on est saoul comme pas deux, et voilà, qu'on perdit pieds au dernier moment et qu'on chuta vers l'avant. Notre main se réceptionna sur l'épaule, tout notre homme se balança vers l'avant. Est-ce qu'on allait tous deux être écraser au sol sous le poids de la montagne? Ou Thompson serait-il en mesure de le soutenir, suspense...

L’homme qui lui faisait face avait peut-être de la prestance, mais Thompson n’était pas aveugle, et tout ce qu’il voyait, ce n’était qu’un ivrogne en pleine décomposition, qui essayait de faire bonne figure mais ne trompait personne. Ses yeux avaient du mal à se fixer sur un point, ses jambes étaient incertaines et il avait ce teint rougeaud de l’homme qui a passé sa journée à boire. Pour avoir eu de nombreux mec dans les familles d’accueil où il atterrissait qui étaient saouls du soir au matin, il en connaissait tous les symptômes par cœur. Et il détesta ce type d’emblée : il avait tout ce que la vie pouvait lui offrir sur un plateau doré et voilà qu’il gâchait tout pour quelques gouttes d’alcool qui ne lui apporteraient rien de plus, sinon de finir sa vie plus jeune et dans un sale état. Ce type était déjà une loque, et Thompson n’avait aucun respect pour eux : il passait son temps à se battre pour survivre, il ne comptait pas verser une seule larme sur ceux qui se larmoyaient pour quelques broutilles.
Certes s’il avait connu le parcours personnel de Derek et les drames qu’il vivait actuellement, sans doute aurait-il eu un regard différent, mais Thompson n’avait jamais été quelqu’un d’altruiste ni de décidé à se montrer tolérant vis-à-vis des autres. Il n’y avait que son petit monde et le reste importait peu.
Du moins, tant qu’il ne venait pas interférer d’une manière aussi grotesque dans sa vie : ce type rêvait s’il croyait pouvoir le mettre dans son lit !!! Il ne mangeait pas de ce pain-là, et il comptait bien lui faire comprendre ce qu’il pensait de ses dérives !

Il plissa les yeux en s’entendant être de nouveau appelé ‘minus’… Ok ce crétin n’avait aucun vocabulaire et aucun cerveau ! Fantastique ! Il n’avait donc que son argent pour plaire ? Il allait presque finir par comprendre pourquoi il buvait autant…
Mais la suite ne lui plût aucunement, et il le vit s’avancer vers lui en quelques pas martiaux qui lui hérissèrent les poils sur la nuque. Dieu qu’il pouvait haïr cet homme ! Cette façon qu’il avait de rabaisser sa vie comme s’il n’était qu’un moins que rien, c’était…. C’était écoeurant, tout simplement ! Et il l’insultait en plus, se montrant parfaitement odieux et démontrant à quel point Thompson n’était qu’un insecte insignifiant qui aurait dû pitoyablement s’écraser devant lui en bon petit esclave soumis.
Et bien, s’il voulait lui apprendre la politesse, il allait avoir du boulot car Thompson s’apprêtait à l’insulter copieusement !! Et ce goujat l’aurait mille fois mérité !

« Je ne… »

Il n’eut pas le temps de placer un mot de plus que déjà, l’homme s’effondrait sur lui : l’alcool avait visiblement gagné la manche et le corps abandonnait, soumis à la terrible loi de la gravité. Sa carcasse immense lui tomba dessus et incapable non seulement de prévoir mais aussi de résister, Thompson chuta avec lui, tomba lourdement sur le dos alors que le brun le recouvrait, terriblement lourd.

« Humppfff » gémit Thompson sous le choc.

Quand il ouvrit de nouveau les yeux, l’homme était sur lui et pesait une tonne ! Furieux et humilié par la situation, et surtout par la position, il se mit à s’agiter, essayant de se dégager le plus rapidement possible pour échapper au client. A tous les coups ce dernier l’avait fait exprès, et il ondula sous lui, tentant de trouver une échappatoire.

« C’est pas vrai mais dégagez !! Dégagez bon sang !! »

Sauf que les gestes de l’autre étaient rendus lents par l’alcool et il ne parvenait pas à se relever. S’agitant de plus belle, Thompson ne se rendit compte que ses hanches ne frottaient contre celles de l’inconnu qu’au dernier moment, et un geste un peu plus hardi que les autres, collant leurs bassins l’un contre l’autre, lui fit prendre conscience de son geste et il rougit subitement, détournant le regard, mort de honte. Bon sang, c’était encore pire qu’il ne l’avait imaginé !
Alors il s’agita de plus belle, ne pensant plus qu’à une chose : fuir loin de là le plus vite possible.

« Laissez-moi partir, espèce d’ordure ! »

Derek avait peut-être trop abusé des plaisirs de l'alcool avant de venir à cette soirée. Mais que serai un bon repas sans une bouteille de vin, si ce n'était deux? Ou encore après un digestif plus que corsé. Oui, l'homme avait légèrement prit trop d'alcool, une fois de plus. Il arrivait pourtant à avoir l'esprit assez serein. Juste assez pour ne pas être complètement à sec et pouvait encore plus au moins réfléchir. Son esprit embrumé, il s'avança vers cet homme, comptant bien lui faire comprendre qui détenait le pouvoir dans cette pièce. Sauf qu'un faux pas, et il chuta contre Thompson. La différence des tailles se fit sentir et il se retrouva au-dessus, les deux hommes étendus sur le sol. Un peu sonné et tout se promenait autour de Derek qui eut besoin de quelques instants pour reconnaître que la position était fort fâcheuse. Il tenta de se remettre sur pieds, mais il peinait à avoir des mouvements bien coordonnés. Surtout quand celui du dessous bougeait comme une sardine ou... bien qui visiblement prenait son travail bien a cœur en s'activant contre le bassin. Ressentant une gêne, Derek se mit a rougir quelque peu. « Laissez-moi partir, espèce d’ordure ! » Quoi? Mais c'est l'autre qui se dandinait contre son bassin, le pire c'est que Derek resta suspendu dans cette position. Le regardant étrangement. En fait, jamais personne n'avait osé lui manquer de respect. Jamais de la sorte. Trouvait-il cela fâcheux et déplacé? Certes oui, mais à la fois, cela le changeait fortement de toute ses personnes qui faisaient de fausse courbettes pour son argent. Son regard se posa dans ceux de cet homme, le regardant sereinement, mais que lentement son corps n'en vienne à avoir une poussée sanguine, là où il ne faudrait pas.

L'homme commençait à avoir une érection et avait le bassin collés contre l'autre. Que faire? Bouger de là, mais ça signifierait se mettre debout et montrer ce qui le gênait. Ou soit, il l'embrassait. Après tout, son corps montrait son désir. Outre, qu'il était pas gay. Ne prenant aucune décision digne, le voilà que son corps se pencha vers l'avant, attrapant les poignets de Thompson pour les glisser au-dessus de sa tête. On le retiendra prisonnier avant de venir l'embrasser. Pas de cet petit baisé, non de ceux farouche, avec la langue, comme de vieux amant qui se connaissait. Que voulez-vous l'alcool, lui joue des tours et l'empêchait de suivre une logique prédéfinit. Le pire, c'est que plus l'échange se poursuivait, plus il se trouva a adoré embrasser les lèvres d'un homme. Certes, qui se débattait sûrement sous l'échange, mais Derek n'écouta aucunement la plainte.

On poursuivit le tout, avant de s'arrêter pour le regarder, les yeux remplis de cette envie sexuelle.

''- Tu vas faire pourquoi je te paie, un point c'est tout. Tu m'as ce soir coûté une vraie fortune, alors tu y mets du tien, sinon je ne pense que tes employeurs vont vouloir d'une pute qui refuse ce pourquoi elle est là.''

Derek n'était pas du genre si grossier, outre quand il était offusqué comme maintenant. Il relâcha un peu sa prise, se reculant enfin.

''- Aller, montre-moi tes talents ma biche, enlève mes vêtements, tu m'as donné terriblement chaud. Et ne chiale pas, sinon je demande des hommes de main pour te mâter et je fais venir d'autres filles pour nous assisté parce que visiblement tu ne seras pas bien disponible.''

Plus il s’agitait et plus son bassin frottait contre celui du brun, faisant naître dans leurs deux corps des flammes impossibles à contenir qui leur brûlèrent les reins. Et c’était totalement malgré eux, malgré leurs habitudes et leurs envies : ils étaient tous les deux hétéros à 100%, n’avaient même jamais envisagé la chose avec un homme et pourtant…
Pourtant, quand le milliardaire joua de sa force pour attraper ses poignets et les maintenir au sol, l’empêchant de s’enfuir loin de lui, quand il se pencha et que son haleine empestant l’alcool vint effleurer son visage pour que finalement ses lèvres viennent se poser sur les siennes dans un baiser exigeant… Oui, pourtant en cet instant, Thompson aurait menti de dire qu’il n’apprécia pas cela. Il n’avait connu que les lèvres douces des femmes, parfois un peu collantes à cause de la couche de rouge à lèvre, ou épurées par manque de féminité. Il s’était abreuvé de leurs baisers doucereux, tendres et cruels à la fois car ils retenaient davantage de choses qu’ils n’en offraient : délicates et sournoises, les femmes avaient fait de sa vie un enfer.
Mais c’était les lèvres de cet homme-là, possessives et brutales, qui firent naître des sensations étranges dans son bas-ventre, des sensations qu’il n’avait jamais connues et qu’il détesta aussitôt. Bon sang, non, pas avec lui, pas avec un homme et… Surtout pas avec ce goujat hors norme !

Alors il voulut lui échapper, s’agitant de plus belle et refusant en bloc ce qui lui arrivait, mais l’homme tenait bon et quand il le lâcha, ce fut pour lui cracher ces mots infects qui le rabaissèrent plus bas que terre. Il l’humilia en quelques phrases tellement cinglantes que Thompson sentit ses joues rougir et le brûler de honte.
Une pute… Et merde, c’était la vérité mais c’était tellement humiliant de l’entendre être débité de cette façon ! Tellement méprisant aussi.

Il se redressa aussitôt en position assise quand Watts s’écarta, glissant sur le sol pour mettre de la distance entre eux, mais cela n’empêcha pas l’autre de continuer à se moquer, le provocant ouvertement. Et le pire dans tout cela, c’est qu’il avait raison : il savait que les hommes de main de cet établissement n’hésiteraient pas à utiliser la force avec lui, tout comme ils autoriseraient toutes les perversions, pourvu que le client paye. Peu importait la marchandise quand l’argent était au rendez-vous, et malheureusement pour lui, il était la marchandise.

Il déglutit, serrant la mâchoire à s’en faire mal, et lança un regard noir sur le brun, ayant autant envie de le frapper que de lui faire ravaler ses paroles injurieuses. Il n’avait que deux choix devant lui : soit il se rebellait, soit il obéissait. Mais dans un cas comme dans l’autre, il déboucherait sur la même fin : ce type abuserait de lui pour de l’argent.
Et merde, on lui avait promis qu’il n’aurait que des femmes comme clientes !! Il sentit une rage puissante monter en lui et releva le menton, adoptant un air tellement hautain qu’à défaut d’avoir encore un peu d’amour-propre, il pourrait se draper dans cette tentative de défense, et lâcha froidement :

« J’ignorais que vous aimiez qu’on vous prenne par-derrière. C’est un truc de riche, une nouvelle mode ou c’est simplement vous qui êtes tordu ? »

Il se releva, refusant de plier aussi facilement devant une ordure qui osait lui parler ainsi, et rajusta ses propres vêtements comme pour chasser la saleté que Watts aurait pu y laisser.

« Vous savez ce qu’elle vous dit, la ‘biche’ ? D’aller vous faire foutre. Et avec quelqu’un d’autre, cela va de soi. Je ne fais ni les hommes, ni les ivrognes, ni les minables dans votre genre. »

Les idées n'étaient pas vraiment claire, car jamais il ne se serait permis à de telle avance en ayant eut toute sa tête. Après tout, jamais il n'avait eut le moindre désir sexuel pour un homme, encore moins par de simple parole à son encontre. À croire qu'il adorait bien qu'on lui tienne tête. Cela changeait des femmes qui ouvraient les cuisses pour lui. Il aimait vraiment, sans parler de ce baisé qui n'était en rien fugace. Une petite flamme de désir s'était réveillé en lui, lui donnant un plaisir qui semblait mort à jamais. Le plaisir du jeu et de la chasse. À croire que doucement, son esprit repoussait les brumes de l'alcool et il voulait bien davantage. « J’ignorais que vous aimiez qu’on vous prenne par-derrière. C’est un truc de riche, une nouvelle mode ou c’est simplement vous qui êtes tordu ? » Que? Venait-il de sous-entendre que c'est lui qui voulait qu'on le prenne? Étrangement, les petites fesses du PDG, se refermèrent sur elle-même. Comme prise de peur.

''- Ne mélange pas tout.''

Non, ce n'était pas lui qui allait se retrouver à plat ventre et à avoir un sexe en lui. C'est Thompson, comme si l'inverse serait imaginable. Déjà que cette vision était déjà immonde en soit. N'en rajoutons guère davantage. « Vous savez ce qu’elle vous dit, la ‘biche’ ? D’aller vous faire foutre. Et avec quelqu’un d’autre, cela va de soi. Je ne fais ni les hommes, ni les ivrognes, ni les minables dans votre genre. » Derek se rebuta davantage, cet homme avait une sale langue. Aucun respect, surtout quand chaque mots pourrait causer sa mort. Il n'avait vraiment pas froid aux yeux. Il fallait lui accorder cela. Thompson était un homme courageux, ou soit très idiot car Derek se redressa enfin de sa hauteur, surplombant son gigolo de toute sa hauteur.

''- Un... je suis juste un peu ébréché, pas un ivrogne, je ne fais pas dans les hommes, mais un trou c'est un trou et le tien à vraiment besoin qu'on lui rappelle qu'il n'appartient qu'au plus offrant. C'est pas moi le minable qui se vends pour de l'argent.''

Tant que Thopson allait rester sur la défensive et l'attaque, Derek allait aussi attaquer de front, il n'était pas le genre d'homme à s'abaisser devant personne. Ça il ne l'avait jamais fait pour personne. Il attrapa le menton de son ''serviteur'' pour la nuit et lui fit redresser la tête.

''- Je sais comment tes employeurs fonctionnent, crois-moi, si je te veux, je t'aurai. Et si je leur achetais ton corps? Tu ferai quoi? Hmm? Je pourrais leur dire que tu ne mérites même pas la vie, alors tais-toi et à genoux pour me sucer.''

Stupide alcool, Derek n'était pas ce genre d'homme, même les filles il les traitaient comme des petits chatons, mais Thompson réveillait en lui quelque chose de plus fort. Le faisait sortir de sa monotonie, ce qui était encore bien plus plaisant et ça réveillait en lui un désir sexuel. Mais encore faut-il réussir à convaincre cet homme du bien fondé de sa tache.

''- Je t'ai payé pour la nuit, alors tu fais pourquoi tu es payé, de toute manière tu ne peux pas fuir et te refuser a moi, risque de causer ta mort, alors fait-le''

Il fallait reconnaître une chose à Thompson : il avait un aplomb qui frôlait l’outrecuidance. Mais on ne résistait pas à une enfance entière trimballée de famille d’accueil en famille d’accueil, toutes moins recommandables les unes que les autres, sans se forger un caractère en acier trempé. Il n’aurait jamais survécu sans cela, et aurait finit dans un quelconque hôpital psychiatrique : sa force de caractère était tout ce qu’il avait et il ne comptait pas s’en faire dépouiller, surtout par un homme comme ce type qui lui faisait face. Il s’était relevé et le surplombait, pensant sans doute que sa carrure l’effrayerait et le forcerait à lui obéir.
Il rêvait ! Thompson était cette éternelle tête brûlée qui avait été brisé des milliers de fois mais s’était toujours relevée, à chaque fois un peu plus fort.

Il serra les mâchoires quand l’autre recommença à l’insulter, et le toisa d’un air revêche quand il attrapa son menton, croyant sans doute que le geste réussirait à lui faire peur. Et il recommença… Le souillant par ses mots, le rabaissant, jouant au mâle dominant qui ne devait rien à personne et jouirait sans scrupule de son pouvoir sur quelqu’un de plus faible que lui.
Il était méprisable et méprisant. Il était tout ce que Thompson détestait : à cause de l’argent, il se croyait tout permis, et c’était quelque chose qu’il ne supportait pas pour deux raisons. D’une part, il détestait l’idée qu’on se pense supérieur à cause d’un porte-feuille plus rempli et d’autre part, parce qu’il en crevait de jalousie. Littéralement. Lui aussi aurait aimé se vautrer dans le luxe et tout claquer pour se payer n’importe quoi, un caprice, une fantaisie, une pitrerie… Avoir suffisamment de billets verts pour enfin respirer, manger à sa faim et survivre un jour de plus…
Alors oui, il en crevait de voir cet imbécile tout gâcher alors que lui peinait autant. Et encore plus quand cet homme osait le mépriser d’essayer de s’en sortir.

Il écarquilla les yeux, rougissant sous l’insulte cuisante quand le brun osa lui demander de se mettre à genoux pour le sucer. Trop… C’était beaucoup trop, malgré cette étrange tension qui commençait à se glisser entre eux, faisant comme des étincelles d’un désir inavouable et interdit.

« Me menacer de mort, c’est tout ce que vous avez en stock pour paraître séduisant ? C’est ainsi que vous fonctionnez, sinon les filles se refusent à vous ? Je les comprends, votre haleine pue l’alcool. »

Ce fut plus fort que lui : son menton toujours retenu par la poigne ferme de l’homme, il lui cracha au visage et le toisa ensuite comme s’il n’était qu’un insecte, ses yeux luisants littéralement de haine.

« Obligez-moi à me mettre à genoux et je vous jure que je vous l’arrache avec mes dents !! »

Pourquoi tant de ténacité? Surtout que Derek n'aurait qu'à aller frapper à la porte, demander qu'on se débarrasse de cette vermine sur le champ. Ou encore qu'on le drogue pour qu'il puisse atteindre son objectif sur le corps. Cela serait avouer qu'il ne pouvait obtenir ce qu'il voulait de lui-même. Et peu à peu, sa haine bouillonnait dans ses veines. Jamais il ne se laisserait atteindre de la sorte. Tous lui obéissait, lui vouait un certain respect, alors pourquoi pas cet homme-là? Surtout qu'il ne lui avait fait aucun mal pour qu'il le déteste de la sorte. Serrant les dents, la partie était bien loin d'être gagner. « Me menacer de mort, c’est tout ce que vous avez en stock pour paraître séduisant ? C’est ainsi que vous fonctionnez, sinon les filles se refusent à vous ? Je les comprends, votre haleine pue l’alcool. » Séduire un homme? Très peu pour lui, justement, il ne savait pas comment faire et n'avait jamais pensé à faire cela. Par contre, Derek prit la mouche, comment osait-il bafouer son nom? Qu'il ait besoin de menacer des femmes? Non, chacune rêvait de son corps de rêve, et normalement il était plus courtois. Cet homme avait vraiment un sale culot. « Obligez-moi à me mettre à genoux et je vous jure que je vous l’arrache avec mes dents !! » Ça c'est certain qu'il risquait de la lui mordre. Même lui l'aurait fait si on avait tenté de mettre un tel objet dans sa bouche.

''- Premièrement, je n'ai pas besoin de menacer les femmes, elles m'adorent, et sont celles qui viennent vers moi.''

Commençant à se dévestir, que voulez-vous, il n'était pas complètement sombre non plus. Il ouvrit sa chemise pour faire découvrir ce corps d'apollon digne d'un épisode de Malibu. Plusieurs muscles bien saillant et un torse immense.

''- Ça c'est pourquoi les femmes, me veulent... et aussi...''

Parce qu'on avait mis sa réputation en jeu, cette fois la main ne saisit aucunement le menton, mais ira plutôt se figer avec une douceur infini au niveau de la nuque pour attirer le visage vers le sien. On l'embrassa, cette fois bien différemment que tout à l'heure. Le baisé était plus doux, plus coquasse et volasse. Cherchant les lèvres, les picorant un peu par jeu de séduction. Certes, son haleine était celle d'un alcoolique, ce qui ne pouvait pas toujours plaire, mais il était doué avec la bouche. S'amusant à mordre les lèvres, les tirant parfois un peu à lui avant de les relâcher.

Dans une autre tentative de mettre l'homme dans son lit, il fit reculer sa proie vers les draps. Derek avait étrangement envie de le dévorer en entier, les lèvres ne lui suffisait pas. Il voulait ce corps en entier. Lui manger, le cou, l'épaule... peut-être même de descendre un peu plus, bien que là, prêt du lit, Derek s'arrêta, sa pensée d'embrasser un torse sans sein était bien étrange. Un peu figé sur place, il poussa malgré tout Thompson vers le lit. Après tout, avec sa force et sa corpulence, facile d'amener l'homme vers le grand lit qui les attendait sagement.