La réaction du milliardaire le laissait sans voix : tout en marchant jusqu’à la salle de bain pour récupérer une aspirine, il réalisa soudain que c’était tout simplement la première fois qu’il voyait Derek à jeun. C’est-à-dire sans aucune emprise de l’alcool, totalement et définitivement lui-même !
La différence était impressionnante : d’un côté il avait un sale type arrogant, abusif et autoritaire, et de l’autre un gaillard plutôt sympathique, du moins concernant le peu qu’il en avait vu. Il s’était montré poli et mieux que tout : attentionné ! Ce qui ne lui était pas arrivé depuis une éternité, et Thompson ne savait soudain plus sur quel pied danser.

Il revint avec le verre à demi rempli d’eau et un cachet effervescent dedans, qu’il déposa dans les mains du milliardaire, restant debout devant lui en s’assurant qu’il le boirait. Il préférait ne pas le rejoindre sur le lit, on ne savait jamais : d’autant que Derek semblait vraiment être différent et il n’avait pas envie de gâcher cette nouvelle impression qu’il était en train de se faire de lui.

« Il ne s’est rien passé : vous étiez tellement saoul qu’après m’avoir demandé en braillant à l’hôtesse d’accueil, vous vous êtes endormi comme une masse sur le lit. Je suis resté pour… éviter tout incident. »

Autant ne pas avouer qu’il n’avait aucune envie qu’on lui attribue une autre cliente puisque Derek dormait ! Et d’ailleurs, il ajouta rapidement sur un ton qui se voulait habitué :

« Evidemment ils vont vous facturer la nuit entière. Vous vous en doutez. »

Il se racla la gorge et se frotta l’avant-bras : il avait froid à rester debout sans rien faire et il regrettait déjà la chaleur du lit, à tel point qu’il finit par demander, adoptant le même ton poli que Derek :

« Est-ce que cela vous gêne si je reviens dans le lit ? Il fait un peu froid… »

Dès qu’il obtint l’autorisation, il revint se pelotonner sous la couette en lâchant un petit sourire de gamin, et attendit quelques secondes que la chaleur de la couette l’entoure de nouveau avant de sourire de plus belle en direction du brun :

« Moi qui espérais que vous reveniez pour moi… Vous n’avez fait que dormir. Imaginez ma déception ! »

Derek avait autant l'habitude de boire que de se retrouver avec la gueule de bois. Les lumières lui brûlaient les rétines et il trouvait difficile d'avoir les yeux ouverts. Sa tête lui faisait souffrir le martyr. Une chance pour lui, Thompson était un être attentionné et non dépourvu de grandeur humaine. Il était parti dans l'autre pièce pour prendre un médicament contre les maux de tête et un verre d'eau. Remis à Derek, ce dernier pu ainsi boire le contenu du verre, même si le goût n'était pas très agréable en bouche. On remercia le jeune infirmier en herbe d'un doux sourire, avant de se recaler la tête dans les oreillers à la recherche d'un peu de bien être. Outre, que Derek fut inquiet d'avoir fait du mal à l'autre homme. S'il avait autant bu pour ne rien se rappeler alors qu'avait-il bien pu lui faire subir? Même la première fois, il avait bu mais le souvenir qu'il fut brusque était encore très présent. Là, ce matin, aucun souvenir alors quel mal avait-il pu occasionner à Thompson. « Il ne s’est rien passé : vous étiez tellement saoul qu’après m’avoir demandé en braillant à l’hôtesse d’accueil, vous vous êtes endormi comme une masse sur le lit. Je suis resté pour… éviter tout incident. » Aussi saoul que cela? Derek ouvrit la bouche, espérant qu'il n'avait pas eut de dégât dans la pièce, mais non. Les vêtements étaient plus au moins ranger et aucun dégât en vue.

''- Je suis désolé des désagréments que j'ai dû vous occasionner. ''

Cela ne semblait pas avoir trop déranger Thompson d'avoir veiller sur lui. Bien que Derek avait quelques soucis d'ordre moral, et surtout une petite gêne qu'on ait dû à le voir un tel état ivresse. Pourquoi diable son chauffeur l'avait-il tout de même emmener? La consigne était pourtant clair, quand il buvait autant et trop, on ne devait pas écouter tout ses caprices. Il allait devoir en discuter avec le chauffeur et voir si ce dernier n'avait pas manqué de jugement. Ou alors Derek lui a signé un chèque qu'on ne pouvait refuser. Ce qui le fit grogner légèrement. « Evidemment ils vont vous facturer la nuit entière. Vous vous en doutez. »

''- Bien sûr, quoi de plus normal, je vous ai pris votre nuit et empêcher de voir d'autres clients, je penserai à un supplément.''

Qu'il n'aurait sûrement pas trop le choix de fournir comme le prostitué ne semblait plus vouloir le quitter. « Est-ce que cela vous gêne si je reviens dans le lit ? Il fait un peu froid… » Comment lui refuser cela, Derek voyait bien que l'autre homme était en train de trembloter sur place. Il ouvrit la couette et viendra lui faire une petite place, lui disparut de nouveau sur les draps pour se cacher de la lumière. « Moi qui espérais que vous reveniez pour moi… Vous n’avez fait que dormir. Imaginez ma déception ! »

''- On dit souvent que les alcooliques vont vers ce que leur subconscient désire le plus. Alors, j'imagine que j'avais terriblement envie de vous retrouvez. Je ne vous aurai pas faire quérir.''

L'immense masse sous la couette bougea et on disparut bien davantage vers le bas.

''- Outre, que je vais encore abuser de vous, j'aimerais juste un petit massage sur le crâne. Vous accepteriez?''

Ce qui n'était aucunement pour que l'argent offert serve, non Derek souhaitait seulement voir disparaître tous ses points de tension et un massage sur la tête serait fort agréable pour l'aider à se sentir mieux. Il demandait la permission sans exiger, Thompson pourrait toujours lui refuser sa demande, ce qui serait bien normal, il avait déjà veiller sur lui, et pour cela Derek lui était redevable et reconnaissant. Alors c'est même avec un peu honte dans la voix qu'il avait fait sa demande.

Non franchement il n’arrivait pas à s’y faire. Le Derek saoul et le Derek à jeun étaient deux jumeaux diamétralement opposés ! Et le pire, c’est qu’il trouvait celui à jeun fort sympathique, du moins très attentionné et c’était comme du miel sur une tartine pour un affamé comme lui : quand on ne l’ignorait pas dans la rue, on l’insultait ici, on le rabaissait, et le soir il se retrouvait soudain pris à parti par des ivrognes ou des petits caïds qui ne se gênaient pas pour le tabasser afin de passer leurs nerfs. Aussi quand Derek était arrivé saoul ici et s’en était pris à lui, cela n’avait rien changé pour lui : il connaissait tout cela, il y était habitué et n’en faisait plus de cas du tout.
Mais qu’on s’inquiète pour lui, qu’on s’excuse et qu’on répète plusieurs fois la même question pour savoir s’il n’avait véritablement pas été trop loin et s’il n’avait pas choqué Thompson, c’était une grande première pour lui et il devait avouer qu’il adorait cela tout particulièrement. Il se sentait enfin respecté, redevenir un homme à part entière et cela n’avait pas de prix !
Derek ne broncha même pas quand il lui dit que la nuit entière lui serait facturée, alors qu’il aurait dû se douter que si Thompson n’avait rien fait, il aurait dû aller voir d’autres clients ! Etait-il naïf à ce point ou juste…. Gentil ? Derek Watts, gentil ? LE Derek Watts, celui qui l’avait insulté et traité de ‘pute’ à de nombreuses reprises, et l’avait quasiment agressé juste pour prouver qu’il lui était supérieur ? C’était le monde à l’envers mais… C’était franchement agréable de découvrir cette facette de lui, à tel point que cette fois-ci, quand Thompson retourna sous la couette, ce fut sans appréhension ni crainte. Il savait qu’à côté de cet homme-là, il ne risquait rien, et il se pelotonna au chaud en soupirant d’aise, se recroquevillant sur lui-même alors que son regard restait fixé sur Derek.
L’énigmatique et séduisant Derek Watts.
Thompson n’était pas gay, mais il avait adoré faire l’amour à Watts. Et il aurait adoré recommencer. Mais maintenant que Derek était enfin à jeun, il doutait qu’il ait envie de recommencer l’expérience : il semblerait que ce soit uniquement l’alcool qui lui ait donné de telles ailes.

Sa demande lui fit écarquiller les yeux : un massage ? Alors là franchement, ils étaient vraiment à des lieux des activités habituelles de ce club, mais cela conforta encore plus Thompson dans sa pensée et il acquiesça doucement, s’adoucissant au contact de ce Derek-là.

« Oui évidemment. Je déteste l’idée que vous payez une somme astronomique sans avoir rien eu en retour. »

Il lui sourit et obéissant, leva les mains pour les poser sur le crâne de Derek et commencer à le masser, très doucement. Une de ses ex avait été sujette à de fortes migraines pendant sa grossesse, et Thompson avait appris à développer une certaine technique qui avait fait des miracles sur elle, calmant ses crises de nerfs et ses colères ahurissantes.
Il recommença sur Derek, tâchant de faire de son mieux en appuyant tout doucement afin de ne pas aggraver son mal de tête, qui se rapprochait sûrement plus de la gueule de bois que de la migraine.

« Là, comme ça, ça vous fait du bien ? » finit-il par demander au bout de quelques minutes.

Derek vivait une vilaine gueule de bois, prenant lentement conscience de tout l'alcool qu'il avait bu la veille. Pourquoi avait-il bu d'aussi importante quantité? Était-ce pour oublier son seul désir de se retrouver dans les bras d'un homme? Vivrait-il aussi mal le fait d'être juger comme homosexuel? Il était certain que cela devait le tracasser et mettre en doute toute les bases de sa vie. Le pire était l'incertitude de comment les gens allaient nous percevoir. Il faut avouer que cela était le plus gros de ses doutes. Derek avait peur d'être mal vu par la société en général. Il avait besoin de se sentir respecter, voir même légèrement adulé. Les filles étaient folles de lui, les hommes le regardait de loin, jalousant son charisme et sa luxure. Sauf que, est-ce tout cela serait remis en doute si on venait à savoir pour cette aventure? Bien sûr, nous n'étions plus dans les années 60, en 2015, bien des couples ou même des hommes s'affichaient, mais il restait un petit doute chez le brun. En aurait-il si honte qu'il sombrait autant dans la boisson? Non, il était alcoolique bien avant de connaître Thompson. Son vice devait être né par une autre erreur de la vie. Quelle douleur devait se trouver dans le cœur de Derek pour qu'il s'abandonne ainsi à la pire des bassesses humaines. Impossible de le savoir sans être dans la tête du pauvre homme qui vivait encore présentement cette douleur. La gueule de bois était un beau rappelle des raisons qui le poussait vers la bouteille.

Le besoin d'oublier encore bien présent, Derek demanda un massage, autant pour faire diminuer son mal de crâne que pour sentir les doigts de Thompson contre lui. La masse géante disparut sous les draps, cherchant chaleur et réconfort comme un petit animal blessé. Très rapidement, il sentit une main agréable lui caresser les cheveux. Cela aida grandement à la détente et surtout chassa son envie de boisson. Car oui, il lui arrivait parfois de boire dès le matin. « Là, comme ça, ça vous fait du bien ? »

''- Cela pourrait certainement être encore mieux.''

On se rapprocha tout doucement de Thompson, encore jusqu'ici, leur corps était resté à distance respectueuse. Outre que là, Derek posa le menton contre le torse du plus jeune avant de passer un bras autour de la taille de ce dernier.

''- Vous savez s'il est impossible de se faire commander le petit déjeuner? J'aurais bien envie d'un café corsé pour faire passer mon mal de crâne.''

Et dire que plusieurs mois plus tard, ce genre de boisson ne ferait plus partie de l'alimentation de Derek, qu'est-ce que Thompson avait-il bien pu lui dire pour qu'il décide de changer autant? Était-ce les graisses abdominales de Derek qui dérangeait le prostitué? Car il faut l'avouer, boisson, café et mauvaise alimentation commençait à laisser des marques sur ce corps de quarante ans. On voyait que physiquement les marques de l'âge le marquait, et que s'il continuait ainsi, le tout ne ferait que s'aggraver. Tout comme les problèmes de santé dû a l'alcool.

''- Mais bon, je ne voudrai pas abusé de votre gentillesse.''

Lové entre les draps chauds, massant doucement le crâne douloureux de Derek, il profitait de ce moment de calme après cette nuit assez extraordinaire. C’était bien la première fois qu’il allait être payé à regarder un client dormir ! Mais ce n’était pas plus mal : plus le temps passait et moins il acceptait cette vie… Les clientes trop maquillées, trop exigeantes et souvent imbuvables, leurs caprices à la noix et désormais cet homme qui s’était entiché de lui et qui le réclamait… Un jour viendrait où il voudrait de nouveau le prendre, cette fois-ci sans s’écrouler sur le matelas parce qu’il avait trop bu, et ce jour-là, Thompson serait définitivement brisé et souillé. Et il ne voulait pas de cela tout en sachant quelque part qu’il n’aurait pas le choix : la dette qu’il devait aux propriétaires de cet établissement dépassait de loin tout ce qu’il pourrait rembourser en une vie… Surtout en une vie de SDF comme celle qu’il avait !
Oh, il savait pertinemment que 50 000 dollars relevaient de l’ordre du ridicule pour quelqu’un comme Derek Thompson. Il devait en jeter par les fenêtre toutes les heures, histoire de voir dans quel sens était le vent…
Mais pour lui, c’était un chiffre faramineux et il avait l’impression qu’il ne cessait d’augmenter…

Alors voler quelques minutes à cette vie merdique, cela lui faisait du bien et il se recroquevilla un peu plus contre le milliardaire, profitant de la chaleur que leurs deux corps produisaient ensemble.

« Hum ? Non non, je vais les appeler. Attendez… »

Il se montrait vraiment conciliant ce matin, mais peut-être simplement parce que le brun s’adressait enfin à lui comme à un être humain, et non plus comme à un vulgaire objet de plaisir qu’il avait acheté pour la nuit.
Il enleva ses mains de son crâne, se hissa un peu sur le matelas pour s’extirper des couvertures, se frottant ainsi contre le grand corps musclé de Watts, et tendit la main pour attraper le combiné qui reposait sur la table de chevet. Toutes les chambres en avaient un, au cas où…
Il passa un coup de fil rapide à l’accueil pour faire passer le message : le café coûterait le quadruple du prix ordinaire, mais il se doutait que Watts s’en moquait totalement.

« Voilà, c’est fait. Je vous ai pris des croissants avec, histoire de faire passer les maux de ventre. Il faut toujours manger après une cuite comme la vôtre. »

Il se remit entre les draps et regarda Derek… Sans s’en rendre compte, il tendit la main pour caresser doucement la joue de l’homme, avant de se pencher sur un coup de tête pour lui voler un baiser très doux et presque aérien.

« Vous n’abusez pas de ma gentillesse, je n’en ai pas. Je regrette juste de ne pas avoir pu abuser de vous durant cette nuit… »

Il esquissa un petit sourire coquin, en grande partie destiné à provoquer le milliardaire que d’exprimer quelque chose qu’il pensait réellement.

Était-ce l'aspirine ou le massage qui le faisait se sentir beaucoup mieux? Les points de tension semblait diminuer sur son crâne. De minute en minute, il avait ce sentiment de se sentir libérer de son mal de crâne. Sous les draps, il poussa de long soupire de bien être, avant de demander un café. Il savait que ce breuvage allait l'aider encore davantage, et la faim commençait à le prendre. Il serait temps de se mettre quelque chose dans l'estomac, outre que l'alcool de la veille. Il se demandait même s'il avait mangé hier. Il en doutait, sûrement très peu. Derek souhaitait donc un petit-déjeuner mais ne savait pas si l'établissement en offrait. Il demanda donc à son escorte-boy, et viendra à le voir se glisser contre lui. À travers le tissu, Derek sentit la chaleur de sa peau. Où était-ce le seul frottement qui avait occasionner tout ce feu en lui.
Sa tête, les cheveux en bataille, quitta la chaleur de la couette, et on regarda l'homme passer la commande, le détaillant des pieds à la tête, surtout le visage qu'on trouvait creusé, mais si beau à la fois. Il descendit vers les épaules, qu'il avait envie de tenir contre lui. Le chemin le mena jusqu'aux hanches, qui lui fit pousser un teint rouge sur le visage. « Hum ? Non non, je vais les appeler. Attendez… » Et une voix qu'il ne pourra jamais oublier. Gêné, de l'admirer de la sorte, Derek reposa la tête sur l'oreiller. Voyons, ne soyons pas vulgaire de l'admirer de la sorte. Il était un homme, lui de même, il était donc déplacer de le regarder avec les yeux brillants d'étoiles. « Voilà, c’est fait. Je vous ai pris des croissants avec, histoire de faire passer les maux de ventre. Il faut toujours manger après une cuite comme la vôtre. » Quel cuite? La passion qui réchauffait son corps? Oui, il était vraiment en train de chauffer sous ses draps, pire encore quand on lui captura le côté du visage pour l'embrasser. Mouvement qu'il ne tenta pas d'esquiver, ni de se sauver. Il étira son cou, plia les lèvres pour mettre lui rendre le tout. « Vous n’abusez pas de ma gentillesse, je n’en ai pas. Je regrette juste de ne pas avoir pu abuser de vous durant cette nuit… »

''- Je ne pense pas que vous soyez le genre d'homme à profiter des autres. Surtout, quand ils sont dans... pardon, je ne devrai pas dire cela sur votre personne. C'est déplacé, et purement égoîste de ma part. Je ne vous connais pas, alors... il m'est impossible de dire quel serait vos réactions face à tout cela. Mais vous me semblez être un homme bien.''

Les joues de la couleur des tomates, Derek détourna le regard, avant de même se demander s'il aurait souhaité poursuivre dans des carreses. Encore ce problème de ne pas être gay. Et pourtant, quelque chose l'attirait inévitablement vers Thompson. Il ne pouvait pas pas nier, qu'en ce moment même, son corps était très tendu.

''- Mais... je ne pense pas que vous aimiez abuser des gens... peut-être un jour... accepterai-je de... de nouveau.''

Ceci était encore fort incertain, en fait, non, Derek se mentait à lui-même, il avait très envie de retrouver cette passion et ce feu brûlant entre ses hanches. Mais ça, c'était plutôt difficile à accepter.

''- Je... et je ne voudrai pas vous obligez.''

Le baiser lui fut rendu de manière si agréable que Thompson se sentit partir un court instant. Et s’il envoyait tout balader, son pseudo-orgueil (déplacé alors même qu’il n’était qu’un prostitué ici), ses anciens rêves et son besoin de reconnaissance ? Et s’il s’autorisait à rêvasser un peu dans les bras de cet homme-là. ? Après tout, le brun n’était-il pas revenu ici rien que pour lui ? Hurlant et faisant un scandale à l’accueil juste pour lui ? Ne disait-on pas que l’alcool réveillait notre véritable personnalité et nos désirs les plus chers ?
C’est donc qu’il avait eu envie de lui hier soir et…. Avec un peu de chance, il en avait encore envie de matin ?

Un sourire ébahi se dessina sur son visage quand le milliardaire reprit la parole, déversant une telle flopée de compliments et de délicatesses sur sa propre personne que Thompson se demanda un court instant s’il ne se moquait pas de lui. Mais non, il le regardait avec sérieux, pensant véritablement ce qu’il lui avait dit ! C’était dingue cette différence colossale entre l’homme vulgaire et brusque qu’il était quand il était ivre, et ce gentleman presque trop parfait une fois à jeun !

Par contre, il était terriblement naïf de croire qu’il était un homme bien : non Thompson ne l’était pas, et avait appris à ne surtout pas l’être dans la rue. Là-bas, c’était chacun pour soi et tant pis pour les autres : personne ne devenait quelqu’un ‘de bien’ dans cet univers-là, au contraire.
Ses yeux tombèrent sur les joues rouges, sur le regard avide de Derek et cette tension présente dans tout son être, et il comprit. L’autre pourrait nier être gay et hurler sur tous les toits qu’il n’aimait pas les hommes, il était indéniablement attiré par lui. De manière physique et irrésistible.

Thompson en eut un petit sourire attendri, surtout quand le brun lui dit qu’il ne voudrait pas l’obliger. Taratata ! Ce ne serait ni ‘peut-être qu’un jour’, ni ‘un jour prochain’ : ce serait maintenant et ce serait certain, car Thompson en avait lui-même très envie.

En souriant délicatement, de ce sourire de prédateur qui n’admet aucune contestation, il se baissa, attrapa le menton de Derek entre ses mains et le releva pour venir l’embrasser, accentuant son baiser, l’approfondissant et exigeant que Derek se livre, lu obéisse dans le baiser, jusqu’à ce qu’il le sente céder. Sa langue vint taquiner la sienne, il le provoqua sciemment jusqu’à ce que l’autre s’abandonne…
Et alors ses mains passèrent à l’action, venant se promener sur le torse solide et chaud, décrivant des arabesques câlines autour des tétons et des pectoraux avant de descendre un peu plus.

« Tu ne m’oblige à rien mon tout beau. Laisse-toi faire. Laisse-toi aller au plaisir… Encore une fois, une toute petite fois. Personne n’en saura rien. »

Derek n'était pas un homme très à l'aise quand il était question de laisser parler son cœur. Il n'avait pas du tout la mettre prestance qu'il aurait pu tenir des gens en haleine. Là, son cerveau était remplit de doute. On ne savait plus comment réagir où le comportement approprié. Surtout en présence d'un prostitué. Était-ce normal de ressentir tant d'envie juste en le regardant? D'avoir ses petits chatouillis dans le ventre à admirer sa beauté? Il était beau? Oui, Thompson était incroyablement beau, bien plus que n'importe quelle femme pouvait l'être. Était-ce normal de trouver un autre homme beau? Une belle pouvait l'être. Un homme? N'était-ce pas immorale? Insensé de se trouver attirer vers ce genre de personne? Et pourtant, on ne pouvait nier notre attirance. Derek avait une pression dans le bas-ventre qui lui disait; allez, vas-y, aime-le, embrasse-le et baisse-le bien. Non, il ne devait pas se montrer si barbant, calmons-nous. Thompson n'avait peut-être pas envie de lui. Après tout, il l'aurait prit cette nuit sinon, chose qu'il n'avait pas fait. Le désir n'était peut-être pas partager.

Par contre, leurs lèvres se touchèrent un nouvelle fois. Cette fois-ci l'échangea n'avait rien du baiser papillon, au contraire, il était exigeant. Très appuyé contre ses lèvres qui se firent envahir par une langue qui ne demandait pas la permission pour se glisser à l'intérieur.

''- Hmmmm....''

sous ce simple échange, un gémissement plaintif échappa à Derek qui se retrouva baigner dans un tourbillon sans fin. Il se sentit descendre vers les enfers. Une chaleur le prit, qui était si bonne et agréable, qu'il entra les épaules de Thompson pour l'attirer contre lui. Une prise plutôt viril, et on l'embrassa de plus belle. Se noyant dans cet ouragan de passion. Son corps se contractait sous chacune des caresses, on frissonnait sous le doigté masculin. « Tu ne m’oblige à rien mon tout beau. Laisse-toi faire. Laisse-toi aller au plaisir… Encore une fois, une toute petite fois. Personne n’en saura rien. » Des mots qui semblaient revenir bien trop souvent dans sa vie. Personne ne le saurait? Il en doutait, un jour des gens sauraient, mais il prenait le risque, car il était trop bon d'être entre des bras virils qui le touchaient. Il était bon de sentir cette présence contre lui. Au diable, les commérages des gens. Il serait peut-être critiquer comme gay... oh mais non, ça personne ne le saurait outre lui et Thompson.

Trouvant les vêtements de Thompson en trop, il opta pour les lui enlever. Retirant le tout, un à la fois, bousculant notre homme par jeu. Il se mit par-dessus à quelques reprises, mais toujours pour mieux retomber dans les bras l'un de l'autre. Leur passion, et les jeux dans ce lit dura jusqu'à ce qu'on frappe à la porte. On venait de se dévêtir, et passer du temps à s'embrasser, se caresser et découvrir leur corps mutuellement, mais là il était temps de prendre une pause. Le petit-déjeuner était arrivé. Derek le corps haletant de plaisir, ouvrit les draps pour laisser Thompson chercher le tout, lui se cacha sous le drap. Rigolant comme un gamin. On ne devait pas le surprendre ici. Chut, ne faisons aucun bruit. Mais difficile quand une fois la porte ouverte, il gloussait comme pas deux.

(Ps, je pars travailler, bisou bisou)

Il le sentit céder et cela lui provoqua une douce excitation qui le ravit, s’insinuant en lui et réchauffant son petit cœur malmené par un quotidien bien trop sombre. Il sentit le milliardaire lui obéir tout doucement, se prêter à ses frasques et entrer dans le jeu, et quand il se décida à lui retirer ses vêtements, il sut qu’il avait gagné. Cela le transporta de joie et il se laissa aller contre lui, riant doucement à son tour, répondant aux élans de Derek, s’imprégnant de sa chaleur et se régalant de sa présence.
Il découvrit qu’il adorait caresser son corps, et encore plus entendre son rire résonner entre eux deux, rythmant leurs ébats naissants. Ils s’embrassèrent, se caressèrent, se redécouvrir avec un plaisir sans borne qui ne fut interrompu que par le service du petit-déjeuner qu’ils avaient commandé : Thompson l’abandonna après un dernier baiser et un autre sourire. Il n’aurait jamais cru pouvoir être aussi détendu avec un autre homme mais il fallait croire que Derek était… spécial. Et terriblement sexy, ce qui lui donnait de nombreuses idées.

Il se releva, attrapant sa chemise qui avait été jetée à terre et son caleçon, et se dépêcha d’aller ouvrir pour récupérer le plateau. Il détourna à peine le regard quand il entendit les rires de Derek sous la couette : on aurait dit un gamin mais il trouva cela attendrissant et il récupéra le plateau avant de refermer la porte.

« Et voilà le petit-déjeuner de Monsieur ! »

Il lorgna sur la nourriture avec envie, son estomac criant famine, et se dépêcha de l’apporter à Derek pour éviter de fondre sur la nourriture. Cela dit, dès que le milliardaire fut assis et qu’il eut le plateau sur les genoux, Thompson s’empressa de s’asseoir à ses côtés et attrapa un croissant dans lequel il mordit avec appétit, tout en souriant au milliardaire :

« Ça, c’est mon pourboire pour cette nuit ! »

Derek avait encore les joues rouges et les yeux pétillants et… oh et puis zut ! Il se pencha, attrapa son visage au creux de sa main et l’embrassa de nouveau, la saveur du croissant se répandant entre leurs deux bouches passionnées. Quand il s’écarta il garda son regard plongé dans le sien et murmura :

« Redemande-moi. Reviens me voir, s’il te plaît. Je suis bien avec toi, et tu as l’air d’aimer ça. Reviens, et personne n’en saura rien. »

Son regard se fit plus insistant et il répéta comme une douce prière :

« S’il te plaît. »

Derek Watts s'était une nouvelle fois laissé allé à la tendresse entre homme. Cette fois-ci beaucoup plus par jeu. Se surprenant même à adorer les petites bousculades plus masculines. Les petites piqures de plaisir qui le traversait chaque fois qu'il se retrouvait sur le dos. Plaquer là par cet homme qui ne faisait que la moitié de son corps, mais qui pourtant arrivait parfaitement à l'étendre. On roula, entrelaçant leurs corps qui ne semblait plus vouloir se lâcher. On s'embrassait, se caressait avant de parfois prendre quelques instants pour se reposer. Derek ne s'était jamais autant amusé dès le matin, et quand on frappa à la porte, il disparut sous l'amas des couvertures. Encore bien énervé par tout ce qui venait de se passer. La personne du service ayant refermer la porte, Derek se glissa en dehors de la couette pour s'asseoir, jambes croisés, un drap le cachant un peu. Juste assez pour paraître encore coquin, mais pas trop pour que l'esprit les reprennent plutôt que de se nourrir. « Et voilà le petit-déjeuner de Monsieur ! » On déposa le plateau sur lui, avant de lui piquer un des croissants. Il fit mine d'être offusquer et de prendre un air sévère, qui ne dura que quelques secondes avant d'éclater de rire en voyant Thompson montre dans la pâtisserie. « Ça, c’est mon pourboire pour cette nuit ! » Oh parce qu'il n'aurait pas à payer pour nos petits ébats matinales? Qui croyez le n'était aucunement terminés. Nous avions bien l'intention de remettre leur petit jeu, dès la nourriture complètement disparut. Et semble-t-il qu'il aurait de l'aide pour faire disparaître le tout. Encore mieux, il attrapa la tasse de café avant de se faire sauter sur les lèvres. À croire que Thompson avait lu ses pensées. Il semblait tout aussi désireux que lui de poursuivre. Derek n'eut pas à en douter car l'homme viendra l'embrasser, plongeant sur lui pour un échange des plus passionnés. Derek eut du mal à le faire reculer.

« Redemande-moi. Reviens me voir, s’il te plaît. Je suis bien avec toi, et tu as l’air d’aimer ça. Reviens, et personne n’en saura rien. » Les mots lui donnèrent un petit air surprit. Il savait bien des femmes accros à lui, mais entendre cela de la bouche d'un homme était assez surprenant. Surtout venant de Thompson qui ne semblait pourtant pas avoir l'air de celui qui s'attachait. Derek avait un peu peur de l'attachement, et il le fixa un peu étrangement sur le coup. Il faut avouer que les paroles venaient de le surprendre. Il ne savait pas trop quoi en dire ou en pensée. Ce n'était pas qu'il détestait vraiment, bien au contraire. Sauf que Thompson savait-il combien la nuit avec lui pouvait coûté? Il était l'une des personnes les plus dispendieuses de l'établissement. À croire que seul les femmes les plus fortunés pouvaient de le payer. Non, pas que l'argent soit vraiment un motif à refuser. « S’il te plaît. » Mais que lui avait-il fait pour qu'en plus, il le supplie de la sorte? Derek savait que les prostitués adoraient sa présence, enfin quand il était a jeun. Il ne comprenait juste pas pourquoi, les gens s'arrachaient sa personne.

''- Je n'ai... pas vraiment autre chose à te donner... je ne sais même pas ce que tu me trouves... sérieusement... enfin c'est vrai que j'aime bien nos relations...''

Derek semblait de plus en plus mal à l'aise, ne trouvant aucunement les bons mots à dire. Il cherchait trop à comprendre. Se demandait vraiment ce que cet homme pouvait lui trouver, surtout après leur première nuit. Le voir si rapidement s'attacher à lui, le mettait dans une position assez étrange et il se mordit la lèvre avant de le plonger dans diverses pensées. Par contre, cette question avait jetée une sorte de froid entre eux. On mangea donc en silence, sans que cette gêne mutuelle ne s'efface réellement.

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Les jours suivirent, Watts auraient-il abandonner l'idée de revoir Thompson? Il lui avait fallut moins de temps pour revenir, là les jours passèrent, presque deux semaines avant que Derek n'apparaissent et fassent demander Thompson. Ce n'est pas car il l'avait oublié, au contraire, juste que le travail de l'homme d'affaire l'avait emmené vers d'autres continents. Cette nuit là, il paya cher d'avoir laisser Thompson dans le doute. Il le comprit aisément par toute les fois où ses reins furent baignés de plaisir.

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Quelques jours passèrent, Derek revenait presque chaque nuit, la plupart, complètement saoul. La descente vers les enfers pour Thompson. Surtout l'une de ses nuits, où une forte chicane éclata entre eux. Derek osa même levé la main sur l'homme de plaisir. Thompson avait osé le critiquer sur les raisons de sa boisson, et visiblement, ce sujet était fort épineux, surtout avec quelques verres en trop. À croire, que le prostitué ne connaîtra jamais les raisons qui poussaient cet homme à boire.

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Et pourtant, en dehors des moments de boisson, Derek était un amant très plaisant et fou au lit. Ne parlons même pas en journée. De ses jours où il forçait Thompson a quitté le nid et il l'emmenait vers les magasins, où Derek semblait vouloir tout dévaliser. Il payait des fourrures à Thompson, des montres hors de prix et des restaurants hautes gastronomies.

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Se payer aussi souvent un gigolo masculin, surtout au même heure ne passait pas inaperçu, voilà que notre cher Johnson, un soir demanda aussi la présence de Thompson. Après tout, il était bien au homme? Il paya cher cette nuit, mais obtiendra les mêmes droits que Derek Watts. Sauf que la jeune réceptionniste, très amie avec Thompson, appella directement Derek sur sa ligne. Une chance, il n'était pas complètement bourré. Juste quelques verres, de quoi lui réchauffer le cœur et le rendre fou de colère quand il entendit que Thompson avait été payé par Johnson. Foi de Watts, les choses ne resteraient pas ainsi. Derek arriva sur les lieux, très énervé, demandant même où était son ''ami''. La jeune fille n'aurait pas dû lui répondre, elle risquait de le payer fermement, mais elle le fit. Connaissant Thompson, elle ne voulait que son bien-être. Derek arriva donc dans la chambre, espérant ne pas arriver trop tard.